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Archives du Tag : entreprenariat

THE NEXT SOCIETY #NOWANDLIVE sur l’Énergie

LIVE STREAM – #NOWANDLIVE Transition des ressources énergétiques dans le sud de la Méditerranée : du conventionnel au renouvelable

Date: 31 | 05 | 2022

Heure: 12:00 PM [GMT+0] Veuillez vérifier votre fuseau d’horaire !

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FEMISE et ANIMA poursuivent leurs séries de webinaires en organisant le quatrième épisode de THE NEXT SOCIETY #NOWANDLIVE.

En tant que moteur de la croissance économique et industrielle, le secteur de l’énergie joue un rôle clé pour favoriser la prospérité et le développement social. Cependant, la dépendance accrue à l’égard des sources d’énergie génératrices de carbone telles que les combustibles fossiles, qui constituent toujours la principale source de production d’énergie dans la plupart des régions du monde, y compris la région MENA, contribue fortement au réchauffement climatique et à la pollution. Selon BP Statistical Review of World Energy, environ 84 % des besoins énergétiques mondiaux proviennent des combustibles fossiles. L’augmentation persistante de la demande d’énergie due au progrès économique, à l’urbanisation et à la croissance démographique dans la région sud-méditerranéenne aura un impact significatif sur la consommation d’énergie primaire, qui souffre déjà d’une pénurie. Comme l’indique la Banque mondiale, environ 28 millions de personnes dans la région MENA n’ont toujours pas accès à l’électricité, principalement dans les zones rurales. De plus, la région devrait connaître un doublement de ses besoins énergétiques d’ici 2040.

Nul doute que la région Sud Med n’a pas échappé aux répercussions négatives de la pandémie de Covid-19 sur le marché de l’énergie conventionnelle telles que la réduction des investissements dans ce secteur, la baisse des prix des carburants fossiles et les transformations des dynamiques géopolitiques. Cela implique que les infrastructures énergétiques existantes ne sont plus adaptées et qu’une transition vers davantage de ressources énergétiques renouvelables devra avoir lieu le plus tôt possible. En réponse, un certain nombre d’initiatives nationales et de nouveaux investissements ont eu lieu dans toute la région pour répondre à cette demande croissante d’énergie tout en atténuant l’impact sur le climat. Dans le même temps, cela a créé une fenêtre d’opportunité pour les jeunes entrepreneurs d’entrer sur le marché de l’énergie avec des solutions innovantes pour leurs start-ups.

Avec ce quatrième épisode sur l’Énergie, ANIMA et FEMISE poursuivent leur série de webinaires « THE NEXT SOCIETY: NOW AND LIVE! » en explorant sous trois angles différents – au niveau politique, avec les organisations intermédiaires et sur la scène des start-up – la situation de ce secteur dans la région.

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Au plaisir de vous rencontrer le 31 mai à midi [GMT+0] et pensez à vérifier votre fuseau horaire !

Si vous avez raté les épisodes précédents, vous pouvez les regarder en suivant les liens suivants :

1-  #NOWANDLIVE: AgriTech: entre dépendance et opportunités, l’avenir d’un secteur stratégique pour la Méditerranée–  Regardez la rediffusion de toute la session ou les messages clés de 5 minutes ici. 

2- NOWANDLIVE ECOMMERCE: Maintenir l’élan de croissance dans la reprise post-COVID– Regardez la rediffusion de toute la session ici

 

La série THE NEXT SOCIETY #NOWANDLIVE est organisée par FEMISE et ANIMA dans le cadre de la série internationale de webinaires ANIMA avec le support financier de l’Union Europeenne.

 

Pour plus de détails sur la série « THE NEXT SOCIETY #NOWANDLIVE », cliquez ici

Cet événement en ligne est disponible en français et en anglais.

TNS/ FEMISE Policy Brief no.3: La Demande Croissante de L’Apprentissage en Ligne dans le Sud de la Méditerranée : Une Opportunité pour les Entrepreneurs

Les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) constituent environ 95% du total des entreprises de la région du Sud de la Méditerranée et sont considérées comme les forces motrices de la croissance économique, de la création d’emplois et de la croissance verte et inclusive. Les entrepreneurs, en particulier les start-ups, sont encore confrontés à de nombreux défis lorsqu’il s’agit de créer, promouvoir et gérer leurs entreprises. L’accompagnement de ses entrepreneurs à travers des initiatives innovatrices et la valorisation des écosystèmes dans lesquels ils opèrent contribueront à leur développement. A leur tour, les entrepreneurs contribueront à la réalisation de plusieurs Objectifs de Développement Durable (ODD). C’est dans ce contexte que le projet Next Society (TNS) et le FEMISE ont décidé de lancer cette initiative pour produire « The Next Society Policy Briefs Series ». Cette série de Briefs vise à mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs (à travers le prisme des entrepreneurs eux-mêmes) et à fournir des recommandations politiques opérationnelles sur mesure. Ces Briefs reposent sur un travail collaboratif et un échange de connaissances et d’expériences entre le(s) chercheur(s)/auteur(s) et le(s) entrepreneur(s), dont beaucoup ont bénéficié du projet TNS, garantissant leur pertinence et leur impact.

Le troisième TNS/ FEMISE Policy Brief, intitulé « La Demande Croissante de l’Apprentissage en Ligne dans le Sud de la Méditerranée : Une Opportunité pour les entrepreneurs », Najeh Aissaoui, Université de Carthage, et Dhekra Najar, Université de Manouba est disponible (en anglais) en cliquant ici

Résumé :

Le e-learning est l’une des plus grandes révolutions du secteur de l’éducation qui a remodelé le processus d’apprentissage. Aujourd’hui, le marché mondial de l’apprentissage en ligne connaît une croissance exponentielle et devrait atteindre 370 milliards de dollars américains d’ici 2026, contre 226 milliards de dollars américains en 2020 (ce chiffre inclut les secteurs universitaire, gouvernemental et des entreprises). La crise sanitaire a modifié le fonctionnement des systèmes éducatifs à travers le monde. Dans la région du Sud de la Méditerranée, la transition vers l’apprentissage en ligne et la continuité pédagogique pendant les périodes de confinement ont montré la fragilité et l’impréparation du système éducatif dans ces pays. Les lacunes sont principalement liées aux faiblesses de l’offre et de la demande d’e-learning, en plus des défis institutionnels, financiers et infrastructurels. Des stratégies de réforme et des plans d’action sont donc nécessaires pour permettre à ces pays de rattraper cette tendance croissante.

Ce policy brief vise à promouvoir le secteur de l’e-learning dans la région en fournissant tout d’abord une vue d’ensemble du secteur et en identifiant certains des principaux défis auxquels ce secteur est confronté dans la région Sud Med. La note met ensuite en lumière l’histoire de deux entrepreneurs qui ont créé leur propre start-up d’e-learning dans le but de contribuer à trouver des solutions aux problèmes existant dans leurs communautés. Ces entrepreneurs, qui ont pris part au projet The Next Society (TNS) financé par la Commission européenne, ont répondu à un questionnaire qui a permis de recueillir des informations sur leurs motivations, leurs défis et leurs recommandations. Le brief se termine par quelques recommandations opérationnelles basées sur l’analyse.

En bref, ces entrepreneurs ont mis en évidence les obstacles importants qui freinent l’expansion et le développement de l’industrie de l’e-learning dans la région. Ces obstacles sont les suivants : institutionnels, financiers, recherche de partenariats, culture et commercialisation, et accès aux infrastructures. Certaines recommandations politiques pratiques sont tirées de leurs expériences, qui pourraient contribuer à débloquer les potentiels des systèmes d’e-learning dans les pays du Sud-Med, en particulier après les contraintes de la crise Covid-19. Ces recommandations incluent la nécessité : de moderniser, rationaliser et simplifier les procédures administratives, de mener des réformes législatives, d’améliorer l’accès au financement, de mettre en pratique des outils alternatifs pour stimuler la création, de promouvoir le partenariat national et international, et d’investir dans les jeunes ce qui conduit à changer les mentalités et les préjugés sur l’e-learning et le développement des compétences.

Regardez cette vidéo (sur youtube) de l’auteur du Brief et des entrepreneurs qui partagent leurs expériences, souligne les défis et fournit des recommandations et des leçons apprises.

 

 

*Ce Policy Brief est produit dans le cadre de la série de Policy Briefs TNS/FEMISE sur “l’entreprenariat dans les pays du sud de la Méditerranée” qui est réalisée en partenariat entre FEMISE et ANIMA Investment Network.

*Ce Policy Brief a été produit avec le soutien financier de l’Union européenne. Le contenu de ce Brief relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.”

TNS/ FEMISE Policy Brief no.2: De réfugié à restaurateur : La voie du succès d’un entrepreneur syrien en Jordanie

Les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) constituent environ 95% du total des entreprises de la région du Sud de la Méditerranée et sont considérées comme les forces motrices de la croissance économique, de la création d’emplois et de la croissance verte et inclusive. Les entrepreneurs, en particulier les start-ups, sont encore confrontés à de nombreux défis lorsqu’il s’agit de créer, promouvoir et gérer leurs entreprises. L’accompagnement de ses entrepreneurs à travers des initiatives innovatrices et la valorisation des écosystèmes dans lesquels ils opèrent contribueront à leur développement. A leur tour, les entrepreneurs contribueront à la réalisation de plusieurs Objectifs de Développement Durable (ODD). 

C’est dans ce contexte que le projet Next Society (TNS) et le FEMISE ont décidé de lancer cette initiative pour produire « The Next Society Policy Briefs Series ». Cette série de Briefs vise à mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs (à travers le prisme des entrepreneurs eux-mêmes) et à fournir des recommandations politiques opérationnelles sur mesure. Ces Briefs reposent sur un travail collaboratif et un échange de connaissances et d’expériences entre le(s) chercheur(s)/auteur(s) et le(s) entrepreneur(s), dont beaucoup ont bénéficié du projet TNS, garantissant leur pertinence et leur impact.

Le deuxième TNS/ FEMISE Policy Brief, intitulé « De réfugié à restaurateur : La voie du succès d’un entrepreneur syrien en Jordanie», par Marah Jamous, Institut d’Asie de l’Ouest et d’Afrique du Nord (WANA) est disponible ( en anglais) en cliquant ici

Résumé :

Dix ans se sont écoulés depuis le début du conflit syrien, et celui-ci « reste la plus grande crise de réfugiés au monde ». Après une décennie d’accueil continu des Syriens en Jordanie, ils représentent aujourd’hui 10 % de la population jordanienne. Ce qui fait de la Jordanie le deuxième pays d’accueil de réfugiés par habitant dans le monde. On estime que la participation de ces réfugiés au marché du travail peut contribuer positivement à l’économie jordanienne, cela a rendu leur inclusion nécessaire. Le Pacte Jordanien qui a été introduit en 2016 a été le premier dans la région Sud-Med à aborder à juste titre l’inclusion professionnelle des réfugiés syriens dans les communautés d’accueil. Cinq ans après, la Jordanie a pu résoudre un grand nombre des problèmes abordés, mais pas tous.

Ce Policy Brief présente certains des défis auxquels sont confrontés les réfugiés syriens en Jordanie à travers le regard d’un jeune réfugié syrien résilient qui a pu rejoindre le marché du travail jordanien grâce à une joint-venture avec un partenaire jordanien et lancer une entreprise alimentaire. Ce jeune réfugié a non seulement trouvé un moyen d’échapper au chômage, qui atteint le plus haut niveau de 50 % chez les jeunes en Jordanie, mais il a également trouvé des moyens innovants et créatifs d’utiliser ses connaissances et ses compétences pour générer ses propres revenus grâce à sa startup, malgré les difficultés. Cette étude de cas montre que l’inclusion des réfugiés au sein du marché du travail jordanien peut être facilitée si le capital requis pour ouvrir un établissement individuel peut être réduit, en facilitant l’accès aux services financiers, en clarifiant la législation sur les joint-ventures et en augmentant l’offre de formations professionnelles pour les réfugiés syriens.

Regardez cette vidéo (sur youtube) de l’auteur du Brief qui explique la situation des Refugiés en Jordanie et présente l’entrepreneur qui partage son expérience, souligne les défis et fournit des recommandations et des leçons apprises.

 

 

*Ce Policy Brief est produit dans le cadre de la série de Policy Briefs TNS/FEMISE sur « l’entreprenariat dans les pays du sud de la Méditerranée » qui est réalisée en partenariat entre FEMISE et ANIMA Investment Network.

*Ce Policy Brief a été produit avec le soutien financier de l’Union européenne. Le contenu de ce Brief relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne. »

TNS/ FEMISE Policy Brief no.1: Les start-up de la santé numérique, une opportunité pour soutenir la transformation des systèmes de santé dans le sud de la Méditerranée

Les micro, petites et moyennes entreprises (MPME) constituent environ 95% du total des entreprises de la région du Sud de la Méditerranée et sont considérées comme les forces motrices de la croissance économique, de la création d’emplois et de la croissance verte et inclusive. Les entrepreneurs, en particulier les start-ups, sont encore confrontés à de nombreux défis lorsqu’il s’agit de créer, promouvoir et gérer leurs entreprises. L’accompagnement de ses entrepreneurs à travers des initiatives innovatrices et la valorisation des écosystèmes dans lesquels ils opèrent contribueront à leur développement. A leur tour, les entrepreneurs contribueront à la réalisation de plusieurs Objectifs de Développement Durable (ODD). C’est dans ce contexte que le projet Next Society (TNS) et le FEMISE ont décidé de lancer cette initiative pour produire « The Next Society Policy Briefs Series ». Cette série de Briefs vise à mieux comprendre les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs (à travers le prisme des entrepreneurs eux-mêmes) et à fournir des recommandations politiques opérationnelles sur mesure. Ces Briefs reposent sur un travail collaboratif et un échange de connaissances et d’expériences entre le(s) chercheur(s)/auteur(s) et le(s) entrepreneur(s), dont beaucoup ont bénéficié du projet TNS, garantissant leur pertinence et leur impact.

Le premier TNS/ FEMISE Policy Brief, intitulé « Les start-up de la santé numérique, une opportunité pour soutenir la transformation des systèmes de santé dans le sud de la Méditerranée*», par Ahcène Zehnati, Directeur de Recherche en Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (CREAD, Algeria) est disponible (en anglais) en cliquant ici

Résumé :

Les systèmes de santé de la région sud de la Méditerranée étaient en crise systémique bien avant l’avènement du Covid-19. Cependant, cette pandémie a exacerbé la fragilité et a révélé le manque de préparation de ces systèmes de santé pour faire face aux urgences sanitaires. Depuis plusieurs décennies, ces pays sont aux prises avec une transition sanitaire continue, caractérisée par l’impact croissant des maladies non transmissibles sur la charge de morbidité et les causes de mortalité. À l’avenir, ces pays seront confrontés à d’autres défis, en particulier avec le vieillissement de la population. Cela souligne la nécessité pour eux de déployer de nouvelles solutions technologiques pour sécuriser leurs systèmes de santé et faire face aux attentes croissantes de leurs populations. L’épidémie Covid-19 a donné une impulsion forte et opportune à l’innovation et à la mise en œuvre de solutions technologiques dans le secteur de la santé et, à ce titre, a mis en évidence le potentiel de croissance important de la santé numérique dans la région Sud-Med.

L’objectif de ce policy brief est d’aborder la question de l’entrepreneuriat et de l’innovation dans le domaine de la santé numérique dans les pays de la région Sud-Med. Après avoir donné un aperçu de la situation des systèmes de santé dans les pays sélectionnés, nous examinerons les éléments contextuels relatifs au climat des affaires, aux obstacles à l’investissement et aux écosystèmes construits pour favoriser la création de start-ups. Nous mettrons ensuite en lumière les histoires de réussite de cinq start-ups d’Algérie, du Liban et de Tunisie. Nous décrirons les motivations qui ont conduit les entrepreneurs à créer leurs start-ups, la contribution de leurs innovations aux systèmes de santé de leurs pays, les défis auxquels ils ont été confrontés et le rôle de leurs expériences dans la réussite de leurs projets entrepreneuriaux. Enfin, nous conclurons par quelques recommandations visant à combler la fracture numérique et à faciliter la création de start-ups d’e-santé dans la région. L’objectif final est de renforcer la capacité des systèmes de santé à répondre aux besoins de la population.

Regardez cette vidéo (sur youtube) de l’auteur et des entrepreneurs eux-mêmes partageant leur expérience, soulignant leurs défis et fournissant des recommandations et des leçons apprises.

*Ce Policy Brief est produit dans le cadre de la série de Policy Briefs TNS/FEMISE sur « l’entreprenariat dans les pays du sud de la Méditerranée » qui est réalisée en partenariat entre FEMISE et ANIMA Investment Network.

*Ce Policy Brief a été produit avec le soutien financier de l’Union européenne. Le contenu de ce Brief relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne. »

Med Change Makers e07 : Karine MOUKADDEM, Egalité des sexes et autonomisation des femmes en région MENA

 

FEMISE a récemment lancé sa série d’entretiens «Med Change Makers».

Les «Med Change Makers» sont des entretiens (texte et vidéo) qui permettent aux chercheurs FEMISE dynamiques d’illustrer comment leur recherche aborde une question politiquement pertinente et comment elle contribue au processus d’élaboration des politiques dans la région Euro-Méditerranéenne.

 

Aller vers l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes au Sud-Med et en région MENA

Entretien avec Karine Moukaddem, SciencesPo, Institut de la Méditerranée et FEMISE

Le FEMISE place la question de l’Inclusivité au coeur de sa stratégie de recherche. La question de l’autonomisation des femmes en Méditerranée, et plus généralement en MENA, est d’importance capitale pour aller vers un modèle de développement soutenable et inclusif. 

Auteur d’un MED BRIEF FEMISE à paraître, Karine Moukaddem fournit une évaluation des mesures politiques existantes en matière d’autonomisation des femmes dans la rive sud de la Méditerranée. Elle montre que derrière l’existence d’un «paradoxe méditerranéen» se trouvent des obstacles structurels qu’il est crucial de surmonter. Entretien :

1. Vous parlez du «paradoxe méditerranéen» en décrivant la situation des femmes dans le sud de la Méditerranée. Qu’est-ce que cela implique et quelles sont ses causes profondes?

Le paradoxe méditerranéen est facile à expliquer: d’une part, le niveau d’instruction des femmes s’est considérablement amélioré dans la région et le nombre de filles inscrites dans les écoles et les universités a considérablement augmenté. En revanche, les femmes semblent toujours se battre pour trouver une place sur le marché du travail. Les taux de participation des femmes au marché du travail dans la région restent inférieurs à ceux des autres pays en développement et stagnants. En d’autres termes, il semble que la participation des femmes au marché du travail dans la région sud-méditerranéenne soit limitée par d’autres facteurs que l’accès à l’éducation.

En ce qui concerne les causes profondes du paradoxe, plusieurs obstacles ont été identifiés comme entravant l’inclusion économique des femmes.

Premièrement, l’analyse de la structure du marché du travail dans la région montre que, même si le marché des opportunités d’emploi dans le secteur public se contracte, les opportunités dans le secteur privé formel n’augmentent pas. Par conséquent, l’augmentation du nombre de femmes scolarisées se traduit par une augmentation du chômage féminin ou une baisse de la participation féminine dans les secteurs formels. Deuxièmement, le niveau de participation des femmes au marché du travail semble être influencé par le développement économique et l’amélioration de la législation sur l’égalité des sexes (ou son absence), ainsi que par la propriété étrangère privée de la société et de ses activités exportatrices. D’autres obstacles, tels que le manque de transports en commun sûrs, efficaces et bon marché, empêchent les femmes de se rendre au travail.

Cependant, de telles explications économiques et pratiques n’expliquent pas tout le paradoxe; certains facteurs clés sont culturels. Cet argument indique que les femmes des sociétés conservatrices auraient tendance à participer moins à l’activité économique du pays en raison de l’impact important des normes sociales sur leur dilemme entre le travail à l’extérieur de la maison et le travail de femme au foyer. L’effet négatif considérable des normes sociales traditionnelles se traduirait par plusieurs biais conscients et inconscients qui dissuadent les femmes de choisir une carrière professionnelle.

Pour comprendre la situation complexe des femmes aujourd’hui, tous ces arguments sont importants. La situation est un mélange d’obstacles explicites concrets et implicites psychologiques qui interagissent aux niveaux macro et micro. Les femmes de la région sud-méditerranéenne sont confrontées à des inégalités structurelles auto-renforçant à plusieurs niveaux et profondément enracinées dans le système.

2. a) La situation des femmes dans la région de la Méditerranée du Sud s’est-elle améliorée en termes d’autonomisation économique concrète?

Oui, la situation s’est améliorée dans la région principalement grâce aux progrès de l’éducation et au renforcement des législations. Cependant, les inégalités sont toujours présentes dans la région et l’autonomisation économique concrète semble loin d’être atteinte. La région sud-méditerranéenne semble être en retard sur les questions d’égalité de genre par rapport à d’autres régions et la situation s’améliore plus lentement que dans d’autres régions en développement telles que l’Asie de l’Est et le Pacifique ou l’Amérique latine et les Caraïbes. Selon les estimations du BIT, la participation des femmes à la population active a atteint 59% en Asie de l’Est et dans le Pacifique en 2017, tandis qu’en Amérique latine, ce taux a atteint 51,5%. En ce qui concerne la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), la participation des femmes à la population active est inférieure à la moitié et ne dépasse pas 20,6% en 2017. La région est également en retard en ce qui concerne d’autres indicateurs de la participation économique et politique des femmes.

b) Vous dites que la situation ne s’améliore pas au bon rythme malgré les mesures adoptées, pourquoi?

La réponse est simple. En ce qui concerne l’élaboration des politiques en matière d’égalité des sexes, deux aspects sont essentiels pour comprendre l’inefficacité des mesures disponibles et adoptées: d’un côté, des obstacles entravent la pleine mise en œuvre des mesures. D’autre part, ces mesures ne sont pas exhaustives de la situation des femmes dans la région.

Premièrement, le manque de volonté sociale de changement freine souvent les mesures. En raison des biais inconscients et d’autres canaux implicites et explicites, les initiatives «top-down » sont souvent mal comprises par les habitants, ne sont pas acceptées par la société tout entière et sont considérées comme inadéquates. Les mentalités et les normes sociales ne sont pas ouvertes au changement structurel. Ainsi, malgré les efforts nationaux et internationaux, les locaux trouveront un moyen de dévier ou de prétendre changer la situation sans conséquences réelles pour l’autonomisation.

De plus, les mesures adoptées sont souvent des projets ponctuels non coordonnés et des ajustements législatifs qui ne tiennent pas compte de la situation dans son ensemble. Les symptômes du problème de l’inégalité sont abordés, mais pas les racines. Les mesures manquent souvent de cohérence, de durabilité / durabilité et ne font pas partie d’une approche holistique de la question. Par exemple, il ne suffit pas d’appliquer des quotas, le système lui-même doit œuvrer à la réforme du rôle attribué aux femmes et à la destruction des stéréotypes et des normes structurelles. En outre, il n’existe pas une seule femme de la région sud-méditerranéenne, mais des profils différents, aux besoins différents et confrontés à différents degrés de discrimination. Par exemple, les femmes rurales accumulent des inégalités et les réponses pour les autonomiser /renforcer leurs capacités ne sont pas les mêmes que pour les femmes vivant dans la capitale.

3. Comment l’État peut-il créer les conditions permettant aux femmes de réaliser leur potentiel inexploité?

Pour parvenir à une autonomisation structurelle, l’État pourrait mettre en œuvre des lois exhaustives et l’autonomisation des femmes devrait être une priorité dans les agendas nationaux, pas seulement une aspiration. Des stratégies nationales sont nécessaires pour créer les conditions permettant aux femmes de réaliser leur potentiel dans tous les secteurs de l’économie, de la société et de la politique nationale. La création d’un cadre national souple tenant compte des besoins des femmes dans chaque secteur d’activité et dans chaque contexte permettrait d’institutionnaliser l’autonomisation des femmes. Ces principes conduiraient à un meilleur cadre pour les réformes législatives, en particulier dans des domaines tels que le droit de la famille, et à une modification des programmes d’enseignement afin de soutenir le changement social.

Toutefois, pour assurer une réelle autonomisation des femmes, l’État devrait coordonner son action avec les autres parties prenantes de l’écosystème. En mettant l’accent sur l’éducation des enfants, une action coordonnée pourrait contribuer à changer le rôle perçu des femmes dans la société, en particulier puisque les préjugés commencent à se développer à un très jeune âge (environ 3 à 5 ans). Pour rendre le message plus cohérent et légitime, l’État devrait collaborer avec les dirigeants locaux, tels que les chefs religieux et d’autres personnes influentes, afin d’inciter à imiter les bonnes pratiques et d’étendre l’influence des mesures adoptées. Cependant, travailler avec l’ensemble de l’écosystème ne signifie pas travailler à améliorer l’image des femmes aux dépens des hommes. Cela signifie inclure les hommes dans le débat et les sensibiliser aux avantages de l’égalité des sexes pour l’ensemble de la société.

4. De quelles manières le secteur privé peut-il apporter des solutions pour améliorer la manière dont nous investissons dans les femmes?

Au-delà de la compréhension des externalités économiques positives de l’égalité de genre, le secteur privé pourrait contribuer à améliorer l’élaboration des politiques en établissant des partenariats public-privé dans plusieurs domaines liés à l’autonomisation des femmes, tels que le secteur numérique, en formant les femmes au codage et en investissant dans la formation professionnelle, les zones rurales et la collecte de données.

De plus, pour assurer l’autonomisation économique des femmes, les entreprises pourraient offrir des environnements de travail alternatifs et flexibles qui tiennent compte des perceptions modernes du partage des responsabilités au sein du ménage. Cela pourrait signifier la possibilité d’offrir aux hommes et aux femmes la possibilité de travailler à domicile 1 jour par semaine ou un congé de paternité payé en plus du congé de maternité ou la possibilité d’amener les enfants au bureau 2 jours par semaine, etc… En matière de politique, les entreprises pourraient également intégrer les principes d’égalité des sexes dans leur fonctionnement interne en fixant un quota favorisant la parité dans leurs conseils d’administration.

De plus, les entreprises peuvent avoir un impact sur les stéréotypes et les normes sociales grâce aux stratégies de marketing et aux publicités. Si le message des annonces dépend de plus en plus des principes d’égalité des sexes, les stigmates pourraient diminuer considérablement.

5. Vous parlez de modèle exemplaire et de mentorat. Comment peuvent-ils contribuer à l’autonomisation des femmes?

C’est un point vraiment important. Le système de modèles et le mentorat est essentiel pour susciter le changement social non seulement en responsabilisant les jeunes femmes et en augmentant leur estime de soi et leur confiance en soi, mais aussi en montrant aux hommes le potentiel des femmes et en permettant aux jeunes hommes de s’habituer à l’égalité des chances.

À plus petite échelle, le mentorat peut prendre la forme de petites initiatives locales travaillant avec les femmes pour améliorer leur estime de soi ou explorer toutes les options professionnelles potentielles qui s’offrent à elles. C’est le cas des portraitistes et des mentors qui souhaitent aider les femmes à devenir plus indépendantes et plus fortes.

À plus grande échelle, des initiatives telles que la création d’une chaîne de télévision mettant en vedette des femmes de la région ou le lancement d’un comité régional pour l’égalité des sexes, regroupant des femmes influentes de différents horizons, pourraient contribuer à accroître la visibilité des exemples de réussite. Cela permettrait aux jeunes femmes de s’identifier à ces femmes et de s’épanouir pour réaliser leur potentiel inexploité. Ceci est dû à un aspect crucial du système de modèle exemplaire, il aide les femmes non seulement à explorer leurs options en termes d’objectifs mais également en termes de moyens et de voies pour les atteindre.

Les normes sociales peuvent être changées et la création d’un cercle vertueux pour l’autonomisation des femmes, au sein de l’écosystème lui-même, basée sur le modèle exemplaire, la solidarité et le mentorat peut être une étape précieuse pour y parvenir.

 

Propos recueillis par Constantin Tsakas

This activity received financial support from the European Union through the FEMISE project on “Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership”. Any views expressed are the sole responsibility of the speakers.