Archives du Tag : Constantin Tsakas

​La coopération, facteur clé pour relancer le développement en Méditerranée

L’épidémie de Covid-19 qui secoue la planète depuis décembre a un impact sanitaire et économique retentissant dans les pays du bassin Méditerranéen, confrontés simultanément à la crise des réfugiés, l’instabilité politique et à la faiblesse des systèmes de protection sociale. Dans un format d’analyse concis, rédigé sous forme de document d’orientation politique baptisé « Policy Briefs », le Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques et le Centre pour l’Intégration en Méditerranée s’associent. Ils mettent en garde contre les risques liés au Covid-19 et jettent les bases d’une nouvelle voie de coopération euro-méditerranéenne.

 

 42 milliards de dollars de pertes dans les pays arabes liées à la pandémie et 8,3 millions de personnes menacées de pauvreté… Les premières estimations de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale donnent une idée de l’ampleur des dégâts causés par la pandémie, par les mesures de confinement et la fermeture des frontières qui met à mal l’industrie touristique.

Constantin Tsakas, secrétaire général du Femise

« Dans la région MENA, une contraction du PIB de 10% pourrait exacerber la tendance à la hausse de la pauvreté jusqu’à atteindre les niveaux d’il y a 30 ans…l’urgence actuelle pourrait transformer les nombreux défis sanitaires, sociaux et économiques existants en une crise humanitaire…», écrit le Femise sous la plume de son secrétaire général Constantin Tsakas. Le Femise et le CMI œuvrent depuis des décennies à la coopération euro-méditerranéenne.

Comme nous l’avions annoncé dans les colonnes d’econostrum, les deux structures ont jeté les bases d’une collaboration vouée à trouver de nouvelles pistes de réflexion, invitant les chercheurs à émettre des propositions à court et long terme. Ainsi dans la première analyse portant sur les « Implications de la crise du coronavirus en Méditerranée et au Moyen-Orient », Constantin Tsakas insiste sur l’importance de la relance de la coopération régionale dans les domaines de la santé et dans des secteurs clés.

​Des choix stratégiques pour prévenir une «pandémie d’inégalités»

L’épidémie a un impact sanitaire et économique retentissant dans les pays du bassin Méditerranéen, confrontés simultanément à la crise des réfugiés, l’instabilité politique et à la faiblesse des systèmes de protection sociale. ©HCR

L’épidémie a un impact sanitaire et économique retentissant dans les pays du bassin Méditerranéen, confrontés simultanément à la crise des réfugiés, l’instabilité politique et à la faiblesse des systèmes de protection sociale. ©HCR

« Les banques centrales doivent continuer de jouer leur rôle, jusqu’à maintenant, elles ont
généralement bien réagi, en injectant les liquidités qu’elles possédaient
 », souligne l’analyse qui pointe la faible marge de manœuvre en termes de revenus budgétaires pour appuyer des plans de relance et soutiens sectoriels.

 

Selon le Brief, le numérique, l’entrepreneuriat social, la finance solidaire et l’accès aux soins de base seraient des choix stratégiques pour prévenir une « pandémie d’inégalités ». En effet, le poids de l’économie informelle dans les pays du bassin Méditerranéen prive de facto 65% des travailleurs de toute protection sociale, entraînant une précarisation croissante de ces populations. Parmi elles, 12 millions de réfugiés, essentiellement des Syriens massés en Jordanie, Liban, Turquie… Des personnes fragiles davantage exposées au coronavirus.

Les initiatives régionales, qu’il s’agisse du tourisme, des énergies renouvelables, de la transformation numérique ou de l’éducation, méritent d’être renforcées car elles aident les pays à relever ensemble les défis posés, conclut le Brief. La pandémie, qui a mis en lumière la nécessité de rapprocher les zones de production des bassins de consommation afin de garantir l’approvisionnement de biens de première nécessité, ouvre aussi de nouvelles perspectives pour repenser intelligemment les chaînes de production, pour une meilleure intégration entre l’UE et les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée

Ce premier Policy Brief CMI-FEMISE, disponible ici, ouvre la voie pour davantage d’analyses qui seront explorées tout au long de cette série, soulignant le rôle clé de la coopération en Méditerranée.

 

Lundi 6 Juillet 2020
Article de  en partenariat avec Econostrum.
L’inscription à la newsletter d’Econostrum est accessible par :http://www.econostrum.info/subscription/

COVID-19 MED BRIEF no1 : Implications de la crise du coronavirus en Méditerranée et au Moyen-Orient

La récente crise du coronavirus menace les santés, les économies et les sociétés de tous les pays. Dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée la lutte contre la pandémie est encore plus compliquée. Une coopération et des stratégies UE-Med dans des secteurs clés sont nécessaires. Par conséquent, le Centre pour l’intégration méditerranéenne (CMI) et le FEMISE ont décidé d’unir leurs forces et de lancer leur série conjointe de Policy Briefs intitulée «COVID-19 MED BRIEFS» pour ouvrir la voie à des analyses et recommandations politiquement pertinentes.

Le premier COVID-19 MED BRIEF, intitulé «Implications de la crise du coronavirus en Méditerranée et au Moyen-Orient», par Constantin Tsakas (FEMISE, IM), est disponible en cliquant ici.

Résumé : La récente crise du coronavirus menace les santés, les économies et les sociétés de tout pays, quel que soit son niveau de développement. Dans les pays du Moyen-Orient et du Sud de la Méditerranée la lutte contre la pandémie est encore plus compliquée. Elle doit se faire avec des moyens sanitaires et économiques limités par rapport à d’autres régions. Par ailleurs, elle a lieu dans un contexte social et géopolitique unique dans ses divisions. Ce Brief suggère de relancer la coopération en Méditerranée suite à la crise et d’élaborer des stratégies UE-Med dans des secteurs clés. Dans ce cadre, il fournit des reflexions, sur le court terme et le long terme, pour prévenir une « pandemie d’inégalités » dans la région. Il propose d’ouvrir l’accès aux soins pour les travailleurs informels, d’investir dans le numérique, de repenser les chaines de production intelligement, d’appuyer l’entreprenariat social et de revoir les conditions du remboursement de la dette des pays de la région. L’objectif de ce Brief est d’ouvrir la voie pour davantage d’analyses thématiques et de prescriptions, qui pourront être explorées tout au long de cette série produite conjointement par le CMI et FEMISE.

Ce Policy Brief est produit dans le cadre de la série de Policy Briefs «Répondre aux défis du COVID-19 en Méditerranée» qui est réalisée en partenariat entre le FEMISE et le Centre pour l’Intégration Méditerranéenne (CMI).

THE NEXT SOCIETY lance le premier tableau de bord de l’Innovation Méditerranéen, créé par FEMISE

THE NEXT SOCIETY lance le premier tableau de bord de l’Innovation adapté aux pays du sud de la Méditerranée : 78 indicateurs pour mesurer l’innovation dans la région

Marseille, 7 mai 2020 – Tout en prenant en compte les avantages et les inconvénients des indicateurs d’innovation disponibles, le FEMISE a créé pour THE NEXT SOCIETY, un tableau de bord méditerranéen de l’Innovation qui prend en compte certaines des particularités de la région tout en mettant en lumière les progrès (ou l’absence de progrès) réalisés jusqu’à présent.

Les 78 indicateurs sélectionnés offrent des informations détaillées sur le niveau de performance atteint par les pays méditerranéens en matière d’ innovation en regard du contexte régional. Sur la base de ce tableau de bord, un outil numérique et interactif a été développé par ANIMA Investment Network afin de faciliter la lecture de ces données, l’ i-data THE NEXT SOCIETY

L’innovation joue un rôle crucial dans le développement économique et social. C’est un important moteur de croissance, de productivité, de compétitivité et de création d’emplois. Cela peut également contribuer à relever certains des défis socio-économiques tels que la santé et la pauvreté. L’innovation étant une performance collective revêtant un grand nombre d’aspects et de variables, la mesurer ne peut se faire avec une seule variable ou un seul indicateur, mais grâce à un ensemble d’indicateurs, appelé tableau de bord ou scoreboard. THE NEXT SOCIETY, dans son ambition de mobiliser, promouvoir et renforcer les écosystèmes d’innovation et le développement économique des pays de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord a développé le premier scoreboard de l’Innovation adapté aux spécificités de la région grâce aux travaux du FEMISE, le partenaire du projet en charge des travaux de recherche économique.

Pourquoi un tableau de l’innovation méditerannéen ?

En raison de l’absence de données ou de la difficulté à en obtenir, en particulier dans les pays en développement, seuls quelques scoreboards et indicateurs d’innovation existants ont une couverture mondiale. Pour la région sud-méditerranéenne, seulement quelques pays sont couverts dans les scoreboards internationaux de l’innovation comme le Global Innovation Index (GII) et les indicateurs d’innovation du World Competitiveness Report (WCR). Ce n’est que récemment que l’Égypte et Israël ont été inclus dans les Perspectives de la science, de la technologie et de l’innovation publiées par l’OCDE. De plus, les scoreboards existants n’ont pas été conçus pour refléter les progrès (ou le manque de progrès) de l’innovation dans les pays du sud de la Méditerranée. En fait, on fait valoir que ces indicateurs de mesure de l’innovation ont été principalement pensés pour les économies des marchés développés et les pays émergents et ne sont donc pas en mesure de donner une image réelle des progrès réalisés par les pays en développement et des défis qu’ils relèvent.

Compte tenu de ces enjeux, THE NEXT SOCIETY a décidé de développer un tableau de bord de l’Innovation adapté aux spécificités des pays méditerranéens et capable de répertorier et de comparer leurs performances en matière d’innovation. Le scoreboard de l’innovation THE NEXT SOCIETY, développé par le FEMISE, est par conséquent le premier tableau de bord de l’innovation conçu pour mesurer fidèlement le niveau d’innovation des pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et ayant été élaboré par des chercheurs de cette région.

Le Scoreboard méditerranéen de l’innovation THE NEXT SOCIETY 

Pour ce tableau de bord spécifique à la région, le FEMISE a sélectionné certains des indicateurs apparaissant comme les plus pertinents. Ces 78 indicateurs offrent une information détaillée sur le niveau de performance en innovation des pays méditerranéens en regard du contexte régional et comprennent (i) des données publiées (données secondaires) par des organisations internationales, (ii) des données d’enquête (données primaires) qui ont été menées par des différentes organisations, (iii) et des données calculées à partir de bases de données brutes. Toutes les données incluses ont été référencées avec leur source et la dernière date à laquelle elles étaient disponibles (une mise à jour est déjà en cours avec des indicateurs supplémentaires).

Les 78 indicateurs sont classés selon les 3 phases principales du processus de mesure de l’innovation :

La phase d’entrée : c’est à ce stade que les « ingrédients » de base pour parvenir à un système d’innovation sont mis en place. Cette phase comprend des indicateurs liés à l’environnement de base, à l’investissement en capital humain et à la recherche développement.

La phase du processus : c’est à ce stade que tous ces ingrédients fonctionnent ensemble dans un environnement défini : tirer parti des opportunités et relever les défis. Cette étape comprend des indicateurs liés à l’utilisation de technologies avancées et à la prise de conscience de l’importance de la formation et de la R&D au niveau des entreprises, le degré de haute technologie au sein de l’industrie et la transformation structurelle au niveau national, en plus de l’adoption de réformes pour le secteur privé.

La phase de production : elle représente le résultat du processus d’innovation et les différents canaux par lesquels les produits et les idées innovants sont diffusés. Cette étape comprend des indicateurs relatifs aux entreprises innovantes et à leurs résultats, à la performance des produits innovants sur les marchés internationaux et au degré de diffusion de l’innovation et de la connaissance.

Pour chacune de ces phases, la liste d’indicateurs associée fournit un moyen collectif de mesurer le stade atteint. Ces indicateurs sont regroupés par catégorie (environnement politique et institutionnel, infrastructures, éducation, R&D, entreprises innovantes et résultats, diffusion de la connaissance …). Il est en outre essentiel de signaler que parmi les 78 indicateurs du tableau de bord développé par THE NEXT SOCIETY, certains n’avaient jamais été utilisés auparavant et ont été spécifiquement produits et suivis par le FEMISE pour développer ce tableau de bord méditerranéen de l’innovation.  Pour consulter la liste complète des indicateurs rassemblés par le Scoreboard THE NEXT SOCIETY, veuillez cliquer ici.

i-data THE NEXT SOCIETY 

En transformant ce tableau de bord en un outil numérique et interactif, THE NEXT SOCIETY souhaite faciliter l’accès à ces données exclusives, mais aussi favoriser leur compréhension par l’ensemble de la population des pays de la région. L’outil a été entièrement conçu pour que l’utilisateur n’ait pas besoin d’être un expert en la matière pour comprendre les enjeux et profiter des contenus publiés par les chercheurs. i-data permet ainsi à tous ses utilisateurs de saisir les résultats de la recherche économique et rend même l’expérience de consultation des données divertissante ! Les usagers d’I-data peuvent ainsi :

  1. Sélectionner le stade d’innovation qui les intéresse et obtenir pour chaque catégorie un graphique montrant le résultat des différents indicateurs associés. 
  2. Sélectionner le pays ou les pays (parmi les 7 états couverts par le tableau de bord) souhaités – en les cochant ou décochant – pour consulter leurs performances et les comparer avec la moyenne régionale.

Découvrez maintenant i-data , l’outil numérique et interactif créé par THE NEXT SOCIETY pour mesurer le niveau d’innovation des pays méditerranéens !

Pour toute question concernant la méthodologie utilisée, un indicateur en particulier, une source ou toute autre chose, veuillez nous contacter à l’adresse welcome@thenextsociety.co.

Pour télécharger le communiqué de presse, cliquez ici

 

A propos de THE NEXT SOCIETY

THE NEXT SOCIETY est une communauté d’acteurs du changement ouverte à tous ceux engagés dans l’innovation et le développement économique. Elle réunit des entrepreneurs, des investisseurs, des entreprises, des ONG, des pôles de développement économique, d’innovation et de recherche publics et privés d’Europe et de 7 pays méditerranéens : Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Palestine et Tunisie.

Dirigé par ANIMA Investment Network, il vise à mobiliser, promouvoir et renforcer les écosystèmes d’innovation et le développement économique dans la région MENA. Pour atteindre ces objectifs, THE NEXT SOCIETY a lancé un plan d’action de quatre ans (2017-2020), cofinancé par l’UE à hauteur de 90% pour un budget global de 7,8 millions d’euros. Il soutient l’émergence de talents et de leaders innovants qui seront les moteurs des prochaines tendances et usages en ciblant les startups, les clusters et les bureaux de transfert de technologie pour accompagner leur développement. www.thenextsociety.co

A propos du FEMISE

Le FEMISE, Forum Euroméditerranéen des Instituts de Sciences Économiques, est un réseau Euromed créé en juin 2005 en tant qu’ONG (sous la loi française de 1901), après 8 ans d’activités. Le réseau rassemble plus de 100 membres d’instituts de recherche économique, représentant les 37 partenaires du processus de Barcelone et de la Politique Européenne de Voisinage (PEV). Le FEMISE est coordonné par l’Economic Research Forum (ERF), en Egypte et l’Institut de la Méditerranée (IM), en France. Le réseau vise à fournir des recherches pertinentes pour les politiques sur des questions importantes pour la région UE-Med, à établir des dialogues entre les différentes parties prenantes et à diffuser les résultats aux communautés plus larges et aux décideurs politiques. www.femise.org

A propos d’ANIMA Investment Network

ANIMA Investment Network est un réseau international de développement économique qui vise à œuvrer ensemble à la promotion et au développement de la Méditerranée. Il réunit 80 membres dans 18 pays de la zone euro-méditerranéenne et fédère des agences gouvernementales nationales et régionales de promotion des investissements et de développement économique, des fédérations d’entrepreneurs, des pôles d’innovation, des investisseurs et des instituts de recherche. Son objectif est de contribuer à une amélioration continue du climat des affaires et des investissements et à un développement économique durable et partagé en Méditerranée. www.anima.coop

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Journée Mondiale de la Santé : initiative du FEMISE pour faire face au COVID-19 en Méditerranée

La crise du coronavirus menace nos santés et, par conséquent, elle nuit également à nos sociétés et à nos économies. Mais elle nous offre l’opportunité de repenser nos priorités et nos systèmes, de les rendre durables, inclusifs, en ligne avec les ODD.

FEMISE a contacté ses chercheurs et partenaires mais aussi des jeunes de la Méditerranée, pour rappeler à chacun pourquoi investir dans la Santé devrait être une priorité.

Protéger les populations vulnérables qui n’ont pas accès aux soins médicaux, assurer un meilleur accès à l’information sanitaire dans des pays ou l’accès à internet reste limité, appuyer le travail fait par les femmes dans le secteur de la santé, miser sur l’éducation et le capital humain…

Les méditerranéens mobilisés par FEMISE s’expriment dans la vidéo ci-dessus.

avec : Constantin Tsakas, Mohammad Abu-Zaineh, Leila Berrada Mnimene, Mariam Fadel, Raphaël Colombier, Karine Moukaddem, Myriam Ben Saad, Jamal Bouoiyour

FEMISE célèbre la Journée mondiale de la Justice Sociale

Pour FEMISE, la recherche de la justice sociale est au cœur de sa mission de développement inclusif en Méditerranée et en Afrique. La récente publication du rapport EuroMed FEMISE sur les opportunités de l’entrepreneuriat social pour un développement durable dans la région n’est qu’un exemple récent de cet engagement.

Dans la vidéo ci-dessous créée pour cette journée, FEMISE a mobilisé des chercheurs, des jeunes et des partenaires du réseau pour découvrir leurs points de vue et leurs actions en faveur de la justice sociale.

Yasmine Fahim (responsable des programmes ERF) souligne comment le Forum de Recherche Economique (ERF), think-tank de premier plan dans la région MENA et co-coordinateur du FEMISE, a toujours accordé une attention particulière aux questions d’équité et d’inégalité dans la région MENA. D’abord en créant l’infrastructure de données pour permettre aux chercheurs de produire de la recherche. Ensuite, en menant plusieurs projets de recherche sur des questions telles que l’inégalité des chances, l’accès à la santé, à l’éducation et au marché du travail et bien d’autres. Enfin, ERF produit des initiatives de renforcement des capacités et a beaucoup investi pour renforcer les capacités de recherche dans ce domaine, notamment en organisant des ateliers de formation où les chercheurs de la région apprennent les dernières méthodologies de recherche.

Pour Tallie Hausser (SciencesPo., Columbia University), son expérience en tant que chercheuse au Liban et en Tunisie a été révélatrice en ce qu’elle a interagi avec des militants de la justice sociale trouvés dans des endroits inattendus. La co-auteure d’un récent Policy Brief FEMISE sur le potentiel de l’entrepreneuriat social souligne comment au Liban, malgré les barrières légales, des acteurs créent des opportunités d’emploi pour des femmes palestiniennes et syriennes, ou cherchent à résoudre les crises locales de gestion des déchets grâce à l’investissement d’impact . En Tunisie, les militants de la justice sociale utilisent quant à eux des modèles financiers innovants pour engager les jeunes dans le développement des compétences.

Constantin Tsakas, Yasmine Fahim, Tallie Hausser, Gwenda Haikal, Ameerah Anathalee, Julie Harb

D’autres, comme Ameerah Anathalee (Université d’Oxford), ont choisi d’explorer les obstacles auxquels les femmes leaders sont confrontées dans les pays en développement. S’appuyant sur des données recueillies lors d’entretiens avec des femmes leaders en Ouganda, elle fait valoir que certaines mesures spécifiques issues d’études occidentales peuvent avoir des effets néfastes sur le leadership des femmes dans les pays en développement, et que des solutions “bottom-up”, adaptées au contexte socio-économique du pays, sont essentielles. Davantage de recherches interdisciplinaires sont nécessaires pour expliquer comment nous cherchons à faire en sorte que les femmes aient une voix dans tous les secteurs, en particulier dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, où les femmes jouent un rôle central.

Parallèlement, Julie Harb (Université de Montréal) souligne l’importance de promouvoir les droits des migrants dans la région. En se concentrant sur le Liban, elle fait valoir que leurs droits du travail ne sont pas optimaux, avec un système de parrainage (kafala en arabe) dans lequel le statut juridique d’un migrant dépend d’un parrain (kafeel) pour la totalité de son séjour, ce qui le rend vulnérable. Les droits des jeunes doivent également être mieux protégés. Avec la situation économique et financière actuelle, le pays connaît une «fuite des cerveaux» avec une augmentation de la migration des jeunes, les moins de 20 ans représentant 46% des émigrés.

Cette urgence à agir pour les jeunes est partagée par (CIFE) dont le sujet de thèse se concentre spécifiquement sur les enfants des rues. Elle note qu’aujourd’hui 30% de la population libanaise vit sous la pauvreté tandis que 5% investit 90% des richesses du pays, cette inégalité sociale pousse des enfants mineurs à descendre dans la rue et à travailler au lieu de suivre un parcours éducatif. Elle souligne que l’éducation est la clé de ce problème. Investir dans l’avenir de ces enfants, c’est investir dans l’avenir du pays et de la région.

Dans leurs déclarations finales, tous les acteurs convergent vers une même conclusion: qu’il nous appartient à tous d’agir et de veiller à ce que les dirigeants, les entreprises et les communautés de la région remplissent véritablement leur rôle pour la justice sociale.

 

Article de Constantin Tsakas

FEMISE dans le top 100 des « réseaux Think-Tank » pour une deuxième année consécutive !

L’équipe FEMISE est heureuse d’annoncer que, pour une deuxième année consécutive, FEMISE est classé parmi les 100 « meilleurs réseaux Think-Tank » selon le « Global Go To Think Tank Index » de l’Université de Pennsylvanie (TTCSP), disponible ici !

L’indice mondial « Go To Think Tank » est le résultat d’une enquête internationale menée auprès de plus de 1950 universitaires, donateurs publics et privés, décideurs et journalistes qui ont contribué à classer plus de 6500 Think-Tanks en utilisant un ensemble de 18 critères développés par le TTCSP.

 

Par ailleurs, deux rapports FEMISE ont été inclus dans la liste des « meilleurs rapports d’études politiques produits par un think-tank« , ils s’agit de :

–  Le secteur privé dans les pays méditerranéens : Principaux dysfonctionnements et Opportunités de l’entreprenariat social (2019),

par Pr. Patricia Augier, Dr. Constantin Tsakas, Pr. Sami Mouley, Karine Moukaddem, Jocelyn Ventura.


Rapatriement des réfugiés des pays Arabes en Conflits: Conditions, coûts et scénarios de reconstruction (2019),

par Dr. Ibrahim Elbadawi, Dr. Samir Makidisi, Dr. Semih Tumen, Dr. Belal Fallah, Dr. Roger Albinyana, Dr. Maryse Louis, Ms. Jala Emad Youssef.

 

 

Le FEMISE, qui compte plus de 105 instituts membres, continuera à produire de la recherche économique politiquement pertinente et de qualité, pour avoir un réel impact dans la région Méditerranéenne.

Méditerranée : FEMISE braque les projecteurs sur les Femmes et Jeunes « Change Makers » 1/2

A l’occasion d’Emerging Valley, qui s’est tenu entre le 3 et 5 décembre derniers à Aix en Provence (France), FEMISE et Institut de la Méditerranée ont organisé un atelier sur les femmes et les jeunes « Change Makers » dans la région méditerranéenne. Ecomnews Med y était et voici ce que nous avons retenu.

Jordanie, Liban, Maroc, Palestine, Tunisie, Egypte… Les délégations sont venues de tout le pourtour méditerranéen pour cette journée. Femmes, jeunes, souvent les deux à la fois, ils et elles sont là pour « échanger les expériences » comme le note Layla Al Qassim, venue d’Amman pour l’occasion. D’abord un constat, celui que dresse le Secrétaire général du FEMISE Dr. Constantin Tsakas « On observe beaucoup d’inégalités en Méditerranée sur tout les plans, cependant on constate également qu’il y a beaucoup de femmes et de jeunes, qui sont notamment porteurs de solutions.

Dans la droite lignée de ce que propose le Think Tank depuis plusieurs années maintenant, le FEMISE s’est ainsi déplacé dans les pays de la Méditerranée pour « identifier les Change Makers » complète Dr Tsakas. L’objectif étant d’être sur le terrain pour proposer des solutions concrètes, effectuer de la Recherche-Action qui valorise des bonnes pratiques tout en offrant des recommandations pertinentes.  En clair, à l’image des Med briefs que produit FEMISE, il s’agit de proposer des travaux, des idées, des réflexions, qui pourraient servir à la prise de décision politique pour davantage d’inclusivité en Méditerranée.

Constantin Tsakas, Patricia Augier, Layla Al-Qasim, Karine Moukaddem, A’Laa Chbaro, Samah Ben Dhia, Hajar Khamlichi, Chiraz Karoui

« Nous avons besoin d’une recherche proche des besoins de la population »

Au cours des différents déplacements du FEMISE, le Secrétaire Général admet avoir rencontré « beaucoup de femmes porteuses de solutions. Ces femmes et jeunes dirigent, accompagnent, financent des projets qui ont un impact économique et social considérable sur leurs communautés, régions et industries ». C’est de la que naît aussi l’idée de cet atelier. Le Think tank veut mettre en valeur ces différentes femmes « parce que nous croyons beaucoup aux success-stories » abonde Dr Tsakas. Ainsi, Layla Al Qassim par exemple (voir vidéo ci haut) a pu évoquer les différentes avancées menées au sein de la chaine d’hotels « Landmark Hotels » en Jordanie, dont elle est Responsable des projets d’engagement stratégique et de durabilité,  comme « la mise en place d’une crèche gratuite et accessible à l’ensemble des employés ».

Une idée déjà en place dans plusieurs entreprises américaines ou scandinaves, et qui bénéficie aux employés et aux employeurs. Les premiers ont moins de trajet à parcourir pour déposer les enfants et sont moins stressés. Les seconds bénéficient d’une productivité plus grande, puisque le salarié est moins sous pression.

Mais il s’agit surtout d’une idée concrète et applicable rapidement « nous avons besoin d’une recherche proche des attentes de la population » souligne Karine Moukaddem, chercheuse junior chez Beyond Reform and Development et analyste politique rattachée au FEMISE. L’experte dans la question de développement durable en Méditerranée en est persuadéune recherche proche des attentes permet « des actions politiques proches des réalités de la population ».

Constat partagé par A’Laa Chbaro qui souligne aussi le besoin de redonner de l’ambition aux femmes Méditerranéennes et de la confiance pour se lancer. Le développement des compétences et le partage de connaissances étant des facteurs clés que la jeune entrepreneurs de vingt-trois ans, directrice de la branche MENA de l’association internationale Impact the world, cherche à développer.

L’atelier aura finalement permis de créer des ponts et de décloisonner des mondes, comme souvent avec FEMISE, entre la recherche et l’application sur le terrain, car c’est bien connu après tout, l’expérience et la science progressent toujours ensemble.

Dans une deuxième partie de cet article, nous nous focaliserons sur les intervenantes à l’atelier IM/FEMISE qui soutiennent les initiatives dirigées par des femmes et des jeunes dans d’autres domaines, comme la sensibilisation environnementale et la prise de parole dans les médias..

par Sami Bouzid le 

Article réalisé en partenariat avec EcomNewsMed

Retrouvez l’ensemble des informations du think tank méditerranéen en cliquant ici. 

Moments de l’atelier IM/FEMISE à EV2019 : Renforcer les Femmes et Jeunes Leaders de la Méditerranée et d’Afrique (4/12, TheCamp, Aix-en-Pce)

Egalité des Genres : FEMISE signe la Charte de la Mixité Performante d’Altafemina

FEMISE était invité au Festival Altafemina (26 Novembre, Cinéma EuropaCorp, La Joliette, Marseille, France) et a eu l’honneur de signer la Charte de la Mixité Performante Altafemina. Cette charte valorise les organisations (entreprises, associations, institutions) qui s’engagent et agissent concrètement pour la mixité tant lors de leurs événements que dans leurs instances de gouvernance.

 

Constantin Tsakas (FEMISE, IM) & Samah Ben Dhia (Altafemina)

Après une brève présentation des activités du FEMISE, Dr. Constantin Tsakas (Secrétaire Général du FEMISE, Délégué Général de l’Institut de la Méditerranée) a souligné que la signature de cette charte est une première étape pour sensibiliser davantage les pays du Sud de la Méditerranée à la question de la mixité. Des recherches FEMISE ont démontré que des entreprises gérées par des femmes peuvent même illustrer une productivité du travail plus élevée. Néanmoins, les pays du Sud de la Méditerranée* sont caractérisés par des taux de participation des femmes extrêmement bas. Ce taux est de 29% en moyenne, l’écart avec d’autres régions dans le monde est considérable.

Remerciant Altafemina pour cette honneur, Dr Tsakas a ajouté que la mixité est une force pour FEMISE, l’équipe administrative compte autant d’hommes que de femmes et plus de 70% des jeunes chercheurs « ChangeMakers » FEMISE sont des femmes. Il s’agit avant tout de personnes compétentes et dynamiques, indépendamment de leur genre.

Dr Tsakas a aussi présenté les activités de FEMISE qui contribuent à une culture de mixité et à l’égalité des genres en Méditerranée. Parmi elles, il a souligné le récent partenariat avec Emerging Valley, dans lequel FEMISE mobilisera des jeunes femmes méditerranéennes qui dirigent, accompagnent et/ou financent des projets ayant un impact économique et social considérable dans leurs communautés, sociétés et industries. D’autres activités, notamment des vidéos de sensibilisation dans le cadre d’un partenariat avec Altafemina, sont attendues dans les prochains mois.

Le FEMISE est un Think-Tank, un réseau d’instituts de recherche en économie, qui produit des rapports de recherche à destination des décideurs politiques des deux rives de la Méditerranée. Le réseau mobilise plus de 100 centres universitaires de toute la Méditerranée sur 4 axes thématiques : Intégration Commerciale, Développement du Secteur Privé et Innovation, Sensibilisation aux Questions Environnementales et Développement de nouveaux modèles de croissance inclusifs et durables. Les résultats de ces recherches sont diffusés au moyen de plate-formes qui favorisent le dialogue et les débats politiques entre les parties prenantes, lesquelles sont composées de chercheurs, de la communauté internationale et des décideurs politiques. 

* Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie, Turquie, Territoires Palestiniens

Atelier EV2019 : Renforcer les Femmes et Jeunes Leaders de la Méditerranée et d’Afrique (4/12, TheCamp, Aix-en-Pce)

Le développement économique et social en Méditerranée ne peut être réalisé que par un partenariat qui garantit la pleine participation des femmes et des jeunes.

FEMISE et l’Institut de la Méditerranée (IM) s’associent à la dernière édition d’Emerging Valley, le Hub d’Innovations Emergentes entre l’Europe et l’Afrique, une occasion unique d’explorer des écosystèmes émergents et de nouer des relations avec les leaders de la tech africaine !

Vous voulez en savoir plus sur les innovations sociales et économiques en Méditerranée et en Afrique ? Participez à notre atelier #EV2019 « Social Change Makers, Act 2 : Renforcer les Femmes et Jeunes Leaders de la Méditerranée et d’Afrique » (4 Décembre, 14h-16h, TheCamp, Aix-en-Provence, France).

Inscrivez vous en cliquant ici, puis dans la deuxième page (sessions) veuillez cocher notre workshop (4-Décembre, 14h-16h) intitulé « WORKSHOP Empowering Women and Youth Change Makers in the Mediterranean and Africa »

La Concept Note et le Programme de l’atelier IM-FEMISE sont disponibles en cliquant ici.

Venez découvrir les témoignages de ces femmes et jeunes « Change Makers » qui brillent par leur esprit innovant en Méditerranée ! Parmi les intervenants à l’atelier IM-FEMISE :

  • Samah Ben Dhia, President AltaFemina (Tunisia-France)
  • A’Laa Chbaro, ImpACT the World (Social Business) and WonderAid (all MENA region, Lebanon)
  • Chaymae Samir, fondatrice du cabinet CS International, Founder and CEO of SUNDAY IVY (Morocco, UK)
  • Layla Al Qasim, Landmark Hotels Company and 17 Asset Management (Jordan)
  • Hajar Khamlichi, President Mediterranean Youth Climate Network (Morocco)
  • Patricia Augier, Coordinator and President of Scientific Committee, IM-FEMISE (France)
  • Constantin Tsakas, General Manager of IM, General Secretary of FEMISE (France, Greece)
  • Chiraz Karoui, European Investment Bank analyst, Women Empowerment expert (Tunisia)
  • Menna Rabie, Consultant Rainmaking, former Innovation and Entrepreneurship Program Lead at Bedaya (Egypt)
  • Karine Moukaddem, Sustainable Development expert, co-organizer of Union for the Mediterraneans’ (UfM) Youth Strategy at the University for Youth and Development of North-South Center of Council of Europe.
  • Hatoumata Magassa, Bond’INNOV (France/Mali)

Pour un retour sur l’atelier IM-FEMISE« A la découverte des Social Change Makers » lors de la précédente édition d’EmergingValley (2018), découvrez le reportage vidéo ci-dessous.

Méditerranée : L’information, un « bien public » que FEMISE rend accessible

(article parut dans http://ecomnewsmed.com, par Rédaction Ecomnews Med le 

Plus d’une vingtaine de pays célèbrent la Journée internationale de l’accès universel à l’information ce 28 septembre. Focus sur l’action du réseau FEMISE, qui entend promouvoir l’accès à l’information des citoyens et des décideurs dans les pays de la Méditerranée.

L’information est un bien universel, qui se partage et se transmet, un droit auquel tous les citoyens devraient avoir accès. Un fait dont le réseau de chercheurs FEMISE est convaincu. Ainsi, pour favoriser ce partage d’information dans les pays de la Méditerranée, le Think tank apporte ses solutions.« Au FEMISE, nous faisons la promotion d’un accès libre à l’information. Nous pensons que c’est un bien public et nous encourageons tous nos partenaires et tous les membres du réseau à faire de même » assure ainsi Maryse Louis, Déléguée Générale du FEMISE.Comment ? En mettant en place des partenariats avec les sociétés civiles et des groupes de réflexion afin de diffuser les connaissances ou encore en offrant un accès libre à toutes les publications en ligne produites par les chercheurs associés. « FEMISE participe à la diffusion de l’information parce que le réseau fait le lien entre la recherche et les opérateurs qui ont besoin de s’appuyer sur les résultats de cette recherche » indique Patricia Augier, coordonatrice et présidente du Comité scientifique du FEMISE.

Oeuvrer à un changement social positif

L’objectif : apporter l’information aux citoyens et aux décideurs des pays de la région et favoriser ainsi un développement durable et inclusif. « L’accès à l’information est crucial en Méditerranée pour essayer d’atteindre des sociétés plus inclusives. Le FEMISE se penche sur ces questions pour essayer d’influencer les décideurs politiques », assure ainsi Charlotte François, de l’Université Clermont-Auvergne.

« Rendre l’information publique et la partager avec d’autres permet un meilleur mécanisme de suivi et de rapport, ainsi qu’un meilleur partage d’expériences et une mise en commun des enseignements tirés », poursuit Karine Moukaddem, Policy intern à l’Union pour la Méditerranée et chercheuse associée au FEMISE.

L’information est un enjeu crucial de la démocratie, puisqu’elle oblige notamment les décideurs à rendre des comptes. Une transparence qui permet d’oeuvrer à un changement social positif et d’aider au développement des pays de la région.

Car, comme le conclut Karine Moukaddem, « l’accès à l’information est la clé pour améliorer et optimiser les pratiques politiques ».

Article réalisé en partenariat avec EcomNews Med