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FEMISE célèbre la Journée mondiale de la Justice Sociale

Pour FEMISE, la recherche de la justice sociale est au cœur de sa mission de développement inclusif en Méditerranée et en Afrique. La récente publication du rapport EuroMed FEMISE sur les opportunités de l’entrepreneuriat social pour un développement durable dans la région n’est qu’un exemple récent de cet engagement.

Dans la vidéo ci-dessous créée pour cette journée, FEMISE a mobilisé des chercheurs, des jeunes et des partenaires du réseau pour découvrir leurs points de vue et leurs actions en faveur de la justice sociale.

Yasmine Fahim (responsable des programmes ERF) souligne comment le Forum de Recherche Economique (ERF), think-tank de premier plan dans la région MENA et co-coordinateur du FEMISE, a toujours accordé une attention particulière aux questions d’équité et d’inégalité dans la région MENA. D’abord en créant l’infrastructure de données pour permettre aux chercheurs de produire de la recherche. Ensuite, en menant plusieurs projets de recherche sur des questions telles que l’inégalité des chances, l’accès à la santé, à l’éducation et au marché du travail et bien d’autres. Enfin, ERF produit des initiatives de renforcement des capacités et a beaucoup investi pour renforcer les capacités de recherche dans ce domaine, notamment en organisant des ateliers de formation où les chercheurs de la région apprennent les dernières méthodologies de recherche.

Pour Tallie Hausser (SciencesPo., Columbia University), son expérience en tant que chercheuse au Liban et en Tunisie a été révélatrice en ce qu’elle a interagi avec des militants de la justice sociale trouvés dans des endroits inattendus. La co-auteure d’un récent Policy Brief FEMISE sur le potentiel de l’entrepreneuriat social souligne comment au Liban, malgré les barrières légales, des acteurs créent des opportunités d’emploi pour des femmes palestiniennes et syriennes, ou cherchent à résoudre les crises locales de gestion des déchets grâce à l’investissement d’impact . En Tunisie, les militants de la justice sociale utilisent quant à eux des modèles financiers innovants pour engager les jeunes dans le développement des compétences.

Constantin Tsakas, Yasmine Fahim, Tallie Hausser, Gwenda Haikal, Ameerah Anathalee, Julie Harb

D’autres, comme Ameerah Anathalee (Université d’Oxford), ont choisi d’explorer les obstacles auxquels les femmes leaders sont confrontées dans les pays en développement. S’appuyant sur des données recueillies lors d’entretiens avec des femmes leaders en Ouganda, elle fait valoir que certaines mesures spécifiques issues d’études occidentales peuvent avoir des effets néfastes sur le leadership des femmes dans les pays en développement, et que des solutions “bottom-up”, adaptées au contexte socio-économique du pays, sont essentielles. Davantage de recherches interdisciplinaires sont nécessaires pour expliquer comment nous cherchons à faire en sorte que les femmes aient une voix dans tous les secteurs, en particulier dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, où les femmes jouent un rôle central.

Parallèlement, Julie Harb (Université de Montréal) souligne l’importance de promouvoir les droits des migrants dans la région. En se concentrant sur le Liban, elle fait valoir que leurs droits du travail ne sont pas optimaux, avec un système de parrainage (kafala en arabe) dans lequel le statut juridique d’un migrant dépend d’un parrain (kafeel) pour la totalité de son séjour, ce qui le rend vulnérable. Les droits des jeunes doivent également être mieux protégés. Avec la situation économique et financière actuelle, le pays connaît une «fuite des cerveaux» avec une augmentation de la migration des jeunes, les moins de 20 ans représentant 46% des émigrés.

Cette urgence à agir pour les jeunes est partagée par (CIFE) dont le sujet de thèse se concentre spécifiquement sur les enfants des rues. Elle note qu’aujourd’hui 30% de la population libanaise vit sous la pauvreté tandis que 5% investit 90% des richesses du pays, cette inégalité sociale pousse des enfants mineurs à descendre dans la rue et à travailler au lieu de suivre un parcours éducatif. Elle souligne que l’éducation est la clé de ce problème. Investir dans l’avenir de ces enfants, c’est investir dans l’avenir du pays et de la région.

Dans leurs déclarations finales, tous les acteurs convergent vers une même conclusion: qu’il nous appartient à tous d’agir et de veiller à ce que les dirigeants, les entreprises et les communautés de la région remplissent véritablement leur rôle pour la justice sociale.

 

Article de Constantin Tsakas

Rapport FEMISE EuroMed 2019 : Le secteur privé dans les pays méditerranéens : Principaux dysfonctionnements et Opportunités de l’entreprenariat social

Le Rapport EuroMed FEMISE 2019 est maintenant disponible

Le secteur privé dans les pays méditerranéens :

Principaux dysfonctionnements et Opportunités de l’entreprenariat social [1]

La version française du rapport est disponible au téléchargement ici.

Le FEMISE lance son rapport Euro-Méditerranéen 2019 qui porte sur le secteur privé dans les pays méditerranéens. Il a été présenté ce 13 juin dernier aux participants à la conférence annuelle du think tank. Comment ont évolué les pays méditerranéens depuis le lancement du Processus de Barcelone ? Pourquoi la croissance a-t-elle été en deça des attentes ? Quelle rôle peuvent jouer les Banques Centrales pour rendre le secteur privé plus dynamique et attirer davantage d’investissements étrangers ? Comment les pouvoirs publics peuvent-ils contribuer au développement de l’entreprenariat social dans la but de réduire les phénomènes d’exclusivité ? Ce rapport tente de répondre à ces questions à travers 4 chapitres : le premier présente la dynamique observée des pays méditerranéens au cours de ces 20 dernières années ; le second tente d’analyser les principales raisons du manque de croissance ; le troisième porte sur le rôle des Banques Centrales dans l’amélioration de l’environnement des affaires et sur l’attractivité des investissements étrangers. Le quatrième et dernier chapitre est focalisé sur l’entreprenariat social.

Trois raisons majeures ont poussé les experts du réseau FEMISE a consacrer ce rapport au secteur privé en Méditerranée. La première est qu’il y a urgence à créer des emplois et, compte tenu de la situation des comptes publics, ces futures créations d’emplois ne pourront provenir que du secteur privé. La deuxième raison est que ces pays doivent faire évoluer leur régime de croissance pour devenir plus compétitifs et réaliser des montées en gamme. La troisième raison est qu’il était utile, comme le fait ce rapport, d’avoir une synthèse des apports de la littérature académique, des données disponibles, des rapports d’organisations internationales tout en ayant également un tour d’horizon sur les points de vue et recommandations d’experts, membres de la société civile et partenaires opérationnels sur le sujet. Dans le dernier chapitre, ces acteurs du changement exposent et proposent des actions concrètes pour un secteur privé à la hauteur des enjeux en Méditerranée, notamment via l’entreprenariat social.

« Un paradoxe des pays méditerranéens est d’avoir, à la fois, un faible niveau de pauvreté comparativement aux pays en développement et émergents et, dans le même temps certaines parties de la population isolées et/ou exclues de la sphère économique. Il s’agit des jeunes, des femmes et du monde rural éloigné des grandes agglomérations. On pourrait également y ajouter les personnes dont les activités économiques sont dans l’informel. C’est donc un système économique qui repose sur l’exclusion d’au moins les deux tiers de sa population et dont les fondements d’un développement durable ne sont pas assurés » expliquent les auteurs.

Le rapport, produit sous la direction de l‘Institut de la Méditerranée (IM) et coordonnée par Patricia Augier (Présidente du Comité Scientifique du FEMISE), a été rédigé par des économistes du réseau de chercheurs FEMISE. Les auteurs sont :.

Pr. Patricia Augier (Professeur Aix-Marseille School of Economics, Présidente du Comité Scientifique du FEMISE et de l’IM) ;

Dr. Constantin Tsakas (Secrétaire Général du FEMISE et Délégué Général de l’IM) ;

Pr. Sami Mouley (Professeur de Finance Internationale à l’Université de Tunis) ;

Karine Moukaddem (stagiaire analyste politique à l’Union pour la Méditerranée, experte FEMISE) et

Jocelyn Ventura (économiste à l’IM et au FEMISE).

Les 4 chapitres sont également téléchargeables séparément en cliquant ci-dessous :

Le rapport Euromed est une publication annuelle du FEMISE qui traite des thèmes d’importance et d’intérêt pour la région Euro-Med. Le rapport apporte une véritable valeur ajoutée en termes de connaissances sur le thème couvert. Il fournit une analyse approfondie proposée par des économistes spécialisés et avec une approche pluridisciplinaire du Nord et du Sud de la Méditerranée. Cela apporte une vision commune des deux rives de la Méditerranée et des recommandations politiques qui peuvent contribuer au processus de transition des pays du Sud Med.

[1] Ce rapport a reçu un soutien financier de l’Union européenne à travers le projet FEMISE “Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership”. Toute opinion exprimée dans ce rapport est de la seule responsabilité des auteurs.

Le Réseau des Jeunes Méditerranéens pour le Climat, FEMISE et l’IM concluent un partenariat pour l’Environnement et les Jeunes

Le Réseau des Jeunes Méditerranéens pour le Climat (MYCN), FEMISE et l’Institut de la Méditerranée concluent un partenariat stratégique en faveur de l’Environnement et des Jeunes en Méditerranée

Communiqué de Presse – 22 Mars 2019

Le Réseau des Jeunes Méditerranéens pour le Climat (MYCN), FEMISE et l’Institut de la Méditerranée concluent un partenariat stratégique en faveur de l’Environnement et des Jeunes en Méditerranée

Acteurs engages dans leurs efforts pour contribuer à des modèles de développement inclusifs et durables, pour prôner les valeurs environementales et d’inclusion des jeunes au niveau Méditerranéen et international et, conscients de la nécessité de mutualiser les moyens d’agir pour renforcer l’impact, la portée des messages, et l’enrichissement des savoirs, MYCN, FEMISE et l’Institut de la Méditerranée ont décidé de collaborer dans le cadre d’un partenariat stratégique.

Les travaux du think-tank FEMISE et de l’Institut de la Méditerranée montrent que de nouveaux modèles sont nécessaires en Méditerranée pour susciter le changement économique, social et environnemental et pour montrer à toute la société le potentiel des jeunes méditerranéens comme porteurs de solutions De son coté, MYCN est un Réseau de Jeunes Méditerranéens pour le Climat, un lieu conçu pour le partage d’idées et la mise en œuvre d’actions concrètes et la capitalisation du savoir faire des jeunes du pourtour méditerranéen, les plaçant en première ligne de l’action climatique, priorité de taille pour la région.

Ainsi, le partenariat ambitionne de créer un cercle vertueux en Méditerranée, permettant de faire émerger des propositions et actions concrètes. Il concernera des thématiques allant de la lutte contre les Changements Climatiques, la question de l’Eau et la promotion du Développement Durable, aux Dynamiques Entrepreneuriales responsables portées par les jeunes et à leur place dans la Recherche et l’Innovation. Les partenaires déploieront leurs efforts de coopération pour, entre autres :

  • élaborer et mettre en oeuvre des projets de coopération pour les jeunes dans la région EuroMed,
  • créer, animer et valoriser un dispositive pour faire émerger un écosystème Méditerranéen de Jeunes à impact environnemental,
  • organiser des évènements communs et des publications et effectuer des campagnes de sensibilisation dans les pays du pourtour Méditerranéen.

Pour MYCN, FEMISE et l’Institut de la Méditerranée, il ne s’agit pas simplement de parler des jeunes, mais de travailler avec eux et de les inclure pour des solutions inclusives et durables en Méditerranée !

Pour davantage d’informations, veuillez contacter :

MYCN : Hajar Khamlichi, Presidente, Mediterranean Youth Climate Network, hajarkhamlichi32@gmail.com www.facebook.com/MYCNetwork/      

IM / FEMISE :
Dr. Constantin Tsakas, Délégué Général de l’Institut de la Méditerranée, Secrétaire Général du FEMISE c.tsakas@femise.org ++ 33 (0)4 91 31 51 95
www.femise.org

FEMISE a eu le plaisir de co-animer un atelier sur « la finance durable » à SDSN-France avec le Pr. Jeffrey Sachs (13 Novembre, Paris)

FEMISE a eu le plaisir de faire partie du lancement de SDSN-France à Paris le 13 novembre 2018.

Pr. Jeffrey Sachs (SDSN, Columbia University)

Le réseau des Nations Unies pour les solutions de développement durable (SDSN) vise à rassembler un grand nombre de dirigeants de toutes les régions et de tous les horizons afin de promouvoir des solutions pratiques pour le développement durable, notamment la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) et de l’accord de Paris sur le climat. Ce réseau fonctionne depuis 2012 sous l’égide du Secrétaire général de l’ONU et fonde son action sur des valeurs d’apprentissage conjoint et d’approches intégrées face à des défis économiques, sociaux et environnementaux interdépendants.

Le lancement de SDSN-France est un événement clé pour le réseau en général, car il lui permet de disposer de partenaires précieux dans le domaine universitaire et de la recherche en France, articulant la collaboration entre les acteurs multilatéraux et les institutions financières locales, le secteur privé et la société civile. Le bureau de SDSN-France sera dirigé par KEDGE Business School, membre du réseau FEMISE, l’université PSL et des universités Pierre et Marie Curie et Cergy-Pontoise.

L’événement a été extrêmement riche en présentations, en discussions et ateliers. Ces derniers ont pris la forme de séances d’intelligence collective au cours desquelles la diversité des participants a permis une compréhension élargie et une approche globale des problèmes abordés. Constantin Tsakas, secrétaire général du FEMISE, a été l’animateur de l’atelier «Finance durable» organisé par KEDGE Business School. Des outils financiers alternatifs et verts ont été discutés lors de cet atelier, ainsi que la définition des objectifs clés et des responsabilités de la branche française du SDSN, en tant que partie prenante incontournable du débat sur la concrétisation des ODD. Les questions soulevées par le professeur Jeffrey Sachs (professeur à l’Université Columbia, consultant spécial du Secrétaire général des Nations Unies), telles que les moyens permettant d’évaluer les projets dans le contexte de la transformation systémique ou les normes applicables aux ESG (Gouvernance environnementale, sociale et corporative) ont souligné la richesse de cette problématique d’un point de vue conceptuel mais également l’importance de son aspect pratique.

Dans sa synthèse de l’atelier, le professeur Thomas Lagoarde-Segot (professeur associé d’économie et de finance internationale à la KEDGE Business School et chercheur au FEMISE) a souligné le rôle de SDSN en tant que médiateur entre les différents acteurs de la finance verte et plus particulièrement comme passerelle entre le monde universitaire et la recherche, d’une part, et les professionnels, d’autre part. Les participants ont retenu une approche incluant des propositions du FEMISE et proposée en 3 étapes : Pour réaliser le plein potentiel de SDSN-France, le réseau pourrait agir sur 3 niveaux; le niveau macro en sensibilisant les décideurs politiques, le niveau méso en permettant l’émergence et la cartographie de structures (financières, techniques) qui supportent l’impact social et au niveau micro en aidant les entrepreneurs sociaux à améliorer leur perception de la finance verte et leur accès à elle.

Ces résultats ont ensuite été exposés lors d’une séance plénière avec la présence du conseil d’administration de SDSN-France et seront inclus dans la feuille de route de cette branche française du réseau, dans la section «Finance Durable», aux côtés des autres résultats clés des différents ateliers abordant des sujets aussi divers et essentiels que « l’éducation pour le développement durable », les « villes durables », les « chaînes de valeur durables», les « transitions énergétiques », et mène à l’amélioration du « Programme de solutions» pour les ODD en France. Tous ces ateliers ont souligné le rôle crucial de SDSN-France en tant que facilitateur de la collaboration entre parties prenantes et en tant qu’accélérateur d’effervescence académique et intellectuelle dans la recherche de solutions pratiques et adéquates pour concrétiser les objectifs des ODD. « Précipiter le changement du système dans son ensemble » était l’un des points centraux du professeur Jeffrey Sachs lors de son discours devant la Chimie ParisTech. Il ne s’agit pas d’aborder chaque enjeu en tant que problématique indépendante, mais de « convaincre » le monde de changer et de coopérer et d’adopter des modes de gouvernement alternatifs.

Comment la migration stimule le commerce

Le tout dernier rapport des économistes membres du réseau Femise, publié en avril 2017, met en lumière l’interaction entre la migration et la densité des relations commerciales dans les pays de la région euro-méditerranéenne. La France et l’Égypte font l’objet d’une étude spécifique attestant de l’imbrication étroite entre ces deux phénomènes.

Selon l’étude, les réseaux d'immigrants ont pour effet d’augmenter de 10 % à 20 % les échanges commerciaux entre la France et l’Egypte (photo : F.Dubessy)

Selon l’étude, les réseaux d’immigrants ont pour effet d’augmenter de 10 % à 20 % les échanges commerciaux entre la France et l’Egypte (photo : F.Dubessy)

C’est indiscutable. L’analyse économétrique des experts du Femise tord le cou aux idées reçues sur la question ô combien sensible, de l’impact des migrants sur l’économie des pays hôtes.

Le tout dernier rapport FEM41-13 intitulé « Le rôle des liens de voisinage dans la région euro-méditerranéenne pour la croissance du commerce : focus sur la migration, le niveau d’éducation et l’intégration sociale » (à télécharger en cliquant ici) démontre le rôle positif de l’afflux de migrants sur l’accroissement du volume des échanges commerciaux entre le pays de départ et celui de destination.

Selon l’étude, les réseaux d’immigrants présentent une capacité qui donne lieu à de nouveaux échanges commerciaux avec des effets estimés de 10% à 20% des échanges commerciaux totaux dans le cas des deux pays objet de l’étude.
Marseille, ville cosmopolite par excellence, entretient des relations étroites et historiques avec Tunis et Alger. À Sète, l’importance de la communauté marocaine justifie l’exploitation de liaisons maritimes avec le royaume chérifien. Les migrants dupliquent leurs habitudes de consommation dans le pays qui les accueille. Ces imbrications stimulent les économies. Raison pour laquelle le Femise préconise une accentuation et une modulation de la politique commerciale des États au regard de leur stratégie migratoire.

Le rapport analyse le cas de la France et de l’Egypte. L’Hexagone, qui comptait  7,6 millions de d’immigrés en 2013, a toujours entretenu des liens historiques et étroits avec les pays voisins du Maghreb. Sur les 220 000 migrants annuels recensés en France (entre 2000 et 2013), 51% viennent d’Afrique.

« Les exportations et les importations en provenance et à destination des pays de la zone MENA3 (Algérie, Maroc et Tunisie) représentent 8% du total des échanges commerciaux de la France », souligne le document.

Mise en garde contre les politiques migratoires sélectives

73% des émigrés égyptiens choisissent de s’installer dans un pays arabe et 13% en Europe de l’Ouest (©ververidis/123RF )

73% des émigrés égyptiens choisissent de s’installer dans un pays arabe et 13% en Europe de l’Ouest (©ververidis/123RF )

S’agissant de l’Égypte, qui recense 4 millions d’immigrés dans le monde, l’étude Femise démontre l’effet bénéfique sur le commerce des pays hôtes. 73% des émigrés égyptiens choisissent de s’installer dans un pays arabe et 13% en Europe de l’Ouest.  « En choisissant de s’installer dans un pays occidental, ils recherchent à évoluer professionnellement tout en échappant à la corruption, aux préjugés sociaux très prégnants en Égypte », souligne le rapport.

Les coauteurs du rapport, Andrés Artal-Tur et Vicente Pallardó-López, professeurs à l’Université de Valence, et John Salevurakis et Mona Said professeurs à l’Université Américaine du Caire (AUC) mettent en lumière un certain nombre de variables influant sur les relations commerciales bilatérales entre pays de départ et d’arrivée.

Ainsi, le profil du migrant a un impact sur la nature et l’intensité des échanges. Son niveau d’éducation, son activité professionnelle, son niveau de compétence linguistique et ses capacités d’adaptation au pays d’accueil jouent un rôle déterminant.

Si le lien entre migration et commerce est établi, il semble légitime de s’interroger sur les incidences à terme de la montée du protectionnisme et des politiques migratoires sélectives déployées depuis quelques mois par les pays membres de l’OCDE.

 

Le rapport est disponible (en anglais), pour y accéder, merci de cliquer sur le lien.

Article réalisé en partenariat avec Econostrum.

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La crise financière affecte l’économie réelle des pays Méditerranéens

Samy MouleyCrise financière internationale et printemps arabe, comment les pays Méditerranéens ont-ils été touchés par ces deux phénomènes simultanés ? Le Femise vient de publier une étude au terme d’une enquête de conjoncture menée auprès des PME et PMI en Algérie, Tunisie et Maroc. Diagnostic comparé et préconisations…

À la différence des économies occidentales, la crise financière internationale a eu davantage d’effets sur les économies réelles du Maghreb que sur le système financier à proprement parler.

Cela s’est traduit de façon contrastée selon les pays par un ralentissement du commerce international, un impact sur les transferts de revenus, une perte des réserves de change, un déficit de la balance des paiements et une augmentation de la dette publique.

« La crise a entraîné des difficultés d’accès aux financements bancaires et aux marchés boursiers. Les crédits ne représentent pas plus de 19% des sources de financement des PME et PMI. Les entreprises ont recours pour 51% à leur propre capacité d’autofinancement et le marché boursier atteint péniblement 2% ! Le pays le plus touché a été la Tunisie avec de fortes tensions inflationnistes. L’indice des prix à la consommation a grimpé de 2,2 points en un an. En revanche, la dynamique économique au Maroc a été soutenue à la faveur de la diminution des collatéraux exigibles (garanties hypothécaires). Les trois pays subissent de plein fouet les conséquences de la crise de la zone euro », souligne Sami Mouley Professeur de finance internationale à l’université de Tunis et coordonnateur du rapport de recherche Femise (FEM34-09, disponible sur le site du FEMISE).

Impact sur l’industrie textile et mécanique

Intitulé « Perspectives économiques des pays méditerranéens dans la post crise financière globale : Enquête de conjoncture auprès des PME-PMI en Tunisie et diagnostics comparés Algérie – Maroc », le rapport du Femise rappelle que les PME-PMI de la zone représentent 95% du tissu économique des entreprises. Avec l’octroi de crédits conditionnés à des garanties hypothécaires et non sur la rentabilité des projets, les entreprises, faute de crédit, ont dû renoncer à leurs investissements, freinant la croissance.

« Nous avons mené une enquête de terrain par secteur d’activité. Paradoxalement, il s’avère que les secteurs les plus touchés par la crise sont ceux régis par le démantèlement tarifaire avec l’Union européenne comme par exemple les industries manufacturières », souligne encore le professeur Mouley. La période post-crise a eu un impact significatif sur l’industrie textile et mécanique.

En Algérie, le climat de post crise financière a induit le développement de pratiques anticoncurrentielles rattachées à la corruption, en particulier dans l’octroi de licences et brevets. L’avenir ? Sami Mouley estime que de nouvelles modalités opérationnelles de coopération Euromed doivent se mettre en place, dépassant le dispositif de l’Union pour la Méditerranée.

Les mécanismes de gestion anticipée de crise, à définir pour les pays de la zone euro, devraient être étendus aux pays méditerranéens. « Il faudrait réfléchir à introduire un régime de change commun entre l’euro et ces trois pays, avec des mécanismes de viabilité des positions extérieures (protection de la balance des paiements) », suggère encore Sami Mouley afin de prévenir de nouvelles crises financières.

Photo :

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante : www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par : http://www.econostrum.info/subscription/

Nouvelle étude FEMISE : Immigrer fait grimper le PIB !

photo-econostrumDRL’assouplissement des restrictions à la liberté de circulation des travailleurs contribuerait à une hausse sensible du PIB mondial. Cette hausse a été estimée par les économistes du FEMISE à 56 billions de dollars. La libéralisation du travail dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a un réel impact à l’échelle macroéconomique. Revue de détail…

Quitter un pays pauvre, en guerre, abandonner les siens pour se construire un avenir meilleur dans un pays en croissance… Depuis la fin de la Seconde Guerre, l’immigration est un véritable phénomène, relancé depuis deux ans par le printemps arabe. Ces derniers mois, les Syriens ont fui massivement leur pays pour gagner la Tunisie. Les jeunes diplômés égyptiens ont quitté aussi leur terre natale, non pas pour fuir la répression, mais tout simplement parce que leur formation est en inadéquation avec le marché du travail.

« L’impact macroéconomique de la libéralisation du travail dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient », vient de faire l’objet d’une étude du Forum euroméditerranéen des Instituts de Sciences économiques (FEMISE) menée par Roby Nathanson, coordonnateur de ce rapport et directeur général du « Macro Centre for Political Economics » en Israël.

Le rapport (FEM34-06) met en lumière la nécessité pour les populations européennes vieillissantes de trouver les moyens de maintenir leur niveau de main d’œuvre. Il s’avère selon l’étude qu’une hausse de 1% du nombre d’immigrés n’a qu’un faible impact sur les populations nationales, avec une diminution de leurs salaires de 0,1%. L’étude précise en outre que l’impact des immigrés sur le taux de chômage des pays hôtes est quasi nul.

Un citoyen européen gagne entre quatre et huit fois plus qu’un ressortissant des pays MENA

En revanche, l’immigration influe positivement sur la productivité du pays d’accueil. Elle constitue un facteur de croissance. Les pays d’origine de ces migrants bénéficient pour leur part des transferts de fonds.

Qui sont ces candidats au voyage ? Au lendemain de l’indépendance, nombreux étaient les ouvriers du Maghreb à venir travailler en France, essentiellement dans le BTP. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes diplômés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, veulent tenter l’aventure en Europe et de préférence dans un pays francophone afin de réussir leur intégration. Un citoyen européen gagne entre quatre et huit fois plus qu’un ressortissant des pays MENA (Moyen-Orient – Nord Afrique) !

Un Eldorado aux portes de la Méditerranée ? Pas vraiment. Trouver un emploi n’est pas évident en particulier chez les ouvriers qui émigrent vers la France, l’Italie mais aussi en Finlande. Les migrants occupent généralement les emplois refusés par les nationaux.

Ancienne colonie, proximité culturelle, les immigrants d’Afrique du Nord représentent 63% des étrangers en France.

Le taux de chômage chez les ressortissants immigrés est supérieur aux nationaux en particulier s’agissant de la main-d’œuvre non qualifiée. La situation est particulièrement délicate en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède où le taux de chômage est supérieur de 3,5 points aux nationaux. À l’inverse, les conditions d’emploi en Hongrie, en Grèce, en Irlande et au Portugal s’avèrent être plus favorables pour les étrangers.

Télécharger le rapport

Photo : Econostrum

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante : www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par : http://www.econostrum.info/subscription/

Pourquoi les médecins du Moyen-Orient, du Maghreb et des pays de l’Est émigrent vers l’Europe?

Medecin-euromed2bSyriens, Libanais, Marocains, Roumains… Qui sont ces médecins qui décident de plier bagages et d’exercer en Europe ? Quelles sont leurs motivations ? Comment les pays qui assistent à cette fuite des cerveaux peuvent-ils tirer parti de cette expatriation ? FEMISE apporte des réponses à ces questions dans un rapport de recherche qui vient d’être publié sur le site FEMISE (FEM34-07).

L’attrait d’une vie meilleure, de conditions de vie satisfaisantes, d’un bon salaire, un système éducatif évolué, la proximité avec le pays d’origine… Autant de paramètres pouvant motiver des médecins du Moyen-Orient, du Maghreb et des pays de l’Est à exercer la médecine en Europe. « Les candidats au départ sont attirés par les avantages relatifs offerts par les pays de l’Union Européenne. Gagner plus leur permet d’être à l’aise et de vivre mieux. Il faut également considérer les avantages non pécuniaires, la possibilité d’évoluer professionnellement et de faire carrière », souligne Ahmed Driouchi, Professeur d’Economie à l’université Al Akhawayn, à Ifrane, au Maroc, auteur du rapport Femise.

Intitulée « Qu’apprenons nous de la nouvelle économie de l’émigration des docteurs en médecine vers l’UE : Les cas d’Europe centrale et d’Europe de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord », l’étude du Femise pointe du doigt une émigration à deux vitesses.

Les médecins issus du Moyen-Orient et du Maghreb ne bénéficient pas souvent d’un système d’équivalence. A leur arrivée en Europe, ils pourraient occuper des postes de moindre importance en attendant de passer les équivalences et les tests d’admission. L’entrée dans l’Union Européenne des pays de l’Est entre 2002 et 2007 a accru le champ de la mobilité en garantissant la portabilité des qualifications des professions de santé. Cette reconnaissance des diplômes de médecins, dentistes, infirmiers et autres professions de santé favorise l’émigration.

Des médecins dans les régions françaises

C’est ainsi que des médecins Roumains s’installent dans la plupart des régions françaises. Bien souvent les médecins issus des pays francophones optent pour la France ou la Belgique. Leurs homologues anglophones sont davantage attirés par la Grande-Bretagne. Après une période d’adaptation, leurs capacités intellectuelles leur permettent de s’intégrer.

Les taux d’émigration des médecins sont très élevés au Liban (19,6%) et en Syrie (17,5%). En Jordanie ils atteignent 9,9%, en Algérie 7,1%, au Maroc 6,6% et en Égypte 5,6%. Le Maroc a d’ailleurs fait l’objet d’une étude approfondie. Les chercheurs du Femise expliquent, au fil des 400 pages de l’étude, qu’il existe pour chaque pays un seuil de migration à ne pas dépasser pour éviter l’écueil de la fuite des cerveaux.

« Nous avons questionné les médecins marocains qui avaient choisi de rester dans leur pays. L’étude confirme des variables comportementales. Tout dépend de la situation personnelle des individus et de leur stratégie. Le modèle empirique démontre les avantages relatifs par les pays de destination», conclut le professeur Ahmed Driouchi.

Illustration Femise

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante: www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par: http://www.econostrum.info/subscription/