Archives du Tag : efficacité énergétique

FEMISE MED BRIEF no19 : « La réforme des subventions aux énergies fossiles : enjeux et opportunités pour les pays de la Méditerranée »

Stéphane Pouffary & Guillaume de Laboulaye

La série MED BRIEF du FEMISE ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs et des partenaires du réseau FEMISE.

Le MED BRIEF « La réforme des subventions aux énergies fossiles : enjeux et opportunités pour les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée », est disponible ici.

Egalement disponible en Arabe en cliquant ici.

Résumé: Les subventions aux énergies fossiles sont utilisées depuis des décennies pour soutenir des activités économiques mais aussi et surtout, officiellement, pour permettre aux ménages les plus démunis d’avoir accès à des services énergétiques à faible coût. Ceci étant, quel que soit le pays dans lequel on se place, cette réalité reste très discutable sachant que la plus grande partie de ces subventions profite aux ménages les plus riches qui consomment beaucoup plus d’énergie que les ménages à revenu moyen ou faible. De plus, ces subventions sont incompatibles avec une société sobre en carbone et elles contribuent à pérenniser des systèmes non soutenables aussi bien du point de vue environnemental qu’économique ou social, créant une dépendance énergétique vis-à-vis des pays exportateurs. Ce policy brief s’intéresse plus particulièrement aux enjeux et aux défis de la réforme des subventions aux énergies fossiles dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée. Il rappellera que, bien loin de leur objectif initial, ces subventions contribuent, d’une part à freiner l’atteinte des engagements climatiques nationaux et, d’autre part, à accroitre les déséquilibres sociaux et économiques.

La liste des FEMISE MED BRIEF est disponible ici.

 

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.

Ndiouga Sakho : « Nous devons expérimenter dans les territoires, avec les acteurs locaux »

Interrogé lors de la conférence annuelle du Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise- Malte du 7 au 9 février 2018), Ndiouga Sakho, président de la Commission Aménagement urbain et Développement durable de la ville de Dakar, évoque les actions du Plan Climat Énergie territorial mis en place dans la capitale du Sénégal grâce aux partenariat européens et méditerranéens.

Ndiouga Sakho insiste sur la nécessité d'une coopération ville à ville (photo : F.Dubessy)

Ndiouga Sakho insiste sur la nécessité d’une coopération ville à ville (photo : F.Dubessy)

econostrum.info : Comment la ville de Dakar gère les enjeux de développement durable ?

Ndiouga Sakho : Depuis déjà quelques années, la ville s’est engagée dans la lutte contre le changement climatique. Notre capitale accueille 80% des activités industrielles du pays sur 3% du territoire.
Nous avons commencé par établir un diagnostic des vulnérabilités de la ville, physique, environnemental, social, économique etc… A partir de 2013, nous avons monté un plan d’action et de gestion environnemental. Ceci nous a permis fin 2017 de mobiliser 1 M€ sur un Plan Climat Énergie territorial financé par l’Union européenne sur trois ans, avec une vision globale autour de trois points : une stratégie d’adaptation et d’atténuation, une plate-forme des acteurs pour coopérer et partager les enseignements comme les échecs, et enfin, des projets d’efficacité énergétique pour renforcer la part des énergies renouvelables dans l’éclairage public, par exemple, comme dans les infrastructures municipales, et les économies d’énergie. Dakar constitue, avec dix autres villes bénéficiaires de ce plan, un laboratoire test en Afrique avec un objectif de réplicabilité de notre expérience.
J’insiste sur la coopération de ville à ville et le rôle majeur des territoires avec les acteurs locaux, qui sont à la fois les lieux d’émissions mais aussi de solutions. C’est bien là que nous devons expérimenter.

Sur quels points Dakar peut servir d’exemple ?
N.S. : La ville a beaucoup d’expérience dans le domaine de la mobilité urbaine avec, par exemple, un système de contrôle à distance de l’ensemble des feux de signalisations pour réguler la circulation automobile en cas de pics de pollution, le pavage et l’amélioration des rues pour encourager les habitants à se promener à pied ou à vélo plutôt que d’utiliser leur véhicule. Nous développons également le transport collectif avec le BRT, un bus rapide de transport, et un TER. Ainsi que la délocalisation de services administratifs pour pouvoir limiter la concentration d’activités en centre-ville.

Installation de potagers en milieu urbain

La ville de Dakar fait la promotion des comportements eco-citoyens (photo : F.Dubessy)

La ville de Dakar fait la promotion des comportements eco-citoyens (photo : F.Dubessy)

Quelles actions avez-vous mené auprès de la population ?

N.S. : Nous la sensibilisons à la culture environnementale en milieu scolaire et avec la promotion de comportements éco-citoyens,  mais aussi en développant des éco-quartiers. Un de nos projets s’appuie sur l’installation de potagers en milieux urbain et scolaire avec des activités de formation, de renforcement des capacités, que nous initions. Nous réalisons tout cela grâce à un partenariat technique avec la FAO (NDLR : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) à Milan où nous avons aussi pu trouver des partenaires au sein de l’université de cette ville. Nous partageons tout cela avec les pays limitrophes

Cherchez-vous aussi à adapter des solutions venues de pays méditerranéens ? 

N.S. : Nos partenariats en Méditerranée ne sont malheureusement pas très développés. Mais, nous avons effectué plusieurs missions à Paris pour étudier la mise en place de leur plan climat. De même, avec la Ville de Marseille, nous avons élaboré notre schéma directeur d’aménagement des plages. La cité phocéenne nous a aidé à installer des projets pilotes pour nos huit plages.

Propos recueillis par Frédéric Dubessy, à LA VALETTE (MALTE)

 

S’inscrire à la Newsletter de Econostrum : http://www.econostrum.info/subscript