Améliorer la productivité des entreprises méditerranéennes

photo-eco-chantierÀ l’image des pays occidentaux, les pays du Maghreb développent des zones où s’agglomèrent les entreprises. Partage d’informations, émulation, stimuli à l’exportation, les réseaux sont perçus comme un accélérateur de productivité. Mais c’est avant tout l’internationalisation de l’entreprise qui constitue sa plus grande chance de développement.

Au moment où les pays du bassin méditerranéen entreprennent quasi simultanément de revoir leurs schémas d’aménagement du territoire et construisent des zones industrielles, artisanales, des plates-formes logistiques et autres zones franches, le Forum Euroméditerranéen des Instituts de Sciences Économiques (Femise) s’interroge sur l’impact que peut avoir le regroupement de PME sur l’accroissement de la productivité.

« C’est une opportunité pour les entreprises d’interagir, d’échanger des informations et des connaissances concernant les marchés étrangers. (…) L’agglomération des entreprises d’un même secteur exerce une grande influence sur la décision d’exportation et attire les investissements directs étrangers », notent les auteurs de cette étude (FEM33-17) intitulée « Réseaux nationaux et internationaux et performance des entreprises : approche complémentaire pour une convergence dans les pays de la région MENA ».

L’internationalisation, facteur de productivité

Les auteurs prennent le parti d’étudier les réseaux de sociétés turques, espagnoles, et marocaines. À la lumière de leurs travaux, ils nuancent l’atout de ces rapprochements qui induisent des phénomènes de congestion en particulier en Turquie, véritable frein à la productivité.

L’Espagne, en revanche, a su tirer parti de ces regroupements qui contribuent à la création d’un vrai bassin de main-d’œuvre. Mais, là encore, les problèmes de congestion existent.

Selon les auteurs du rapport, « la localisation a une influence moins claire sur la productivité que l’internationalisation de l’entreprise ». En effet, les entreprises tournées vers l’international sont plus grande et leur productivité bien meilleure que celles cantonnées au marché national. « Les petites entreprises internationalisées ont une productivité plus élevée que les grandes qui n’importent pas ni exportent », fait valoir l’étude. Même scénario pour les PME étrangères plus grandes et productives que les sociétés nationales.

Un autre facteur apparaît déterminant en terme de performance. C’est la relation de confiance entre les partenaires d’affaires. L’étude Femise révèle que Marocains et Espagnols ne se font pas confiance. De même, « le niveau de confiance est moins élevé dans les pays développés (…) », précise le document.

Entrent alors en jeu dans les relations commerciales l’histoire, la culture et les liens géographiques entre les pays. Au terme d’une méthodologie expérimentale, les auteurs du rapport notent ces facteurs comme déterminants dans les relations commerciales et d’investissements entre les pays.

Photo et article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2011, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante: www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par: http://www.econostrum.info/subscription/