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Transferts de fonds des émigrés libanais, un coup de pouce pour vivre mieux

Les flux des capitaux transférés par les émigrés Libanais à leurs proches sous forme de remises d’investissements ou de dépôts bancaires constituent une composante essentielle de l’économie libanaise. Ils représentent une part importante des ressources du pays. En publiant une étude sur cette thématique, Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, vient combler les lacunes en la matière. L’exploitation des données statistiques a d’ailleurs été immédiate.

Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth,  a coordonné une étude financée par le Femise réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique. (Photo N.B.C)

Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, a coordonné une étude financée par le Femise réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique. (Photo N.B.C)

60% des émigrés Libanais expédient régulièrement de l’argent à leurs familles restées au pays. Quel est leur profil ? À quoi ces fonds sont-ils destinés ? « L’argent sert principalement à satisfaire les besoins de la vie quotidienne, les dépenses d’éducation et de santé. L’investissement dans la création d’entreprise demeure marginal », explique Chogig Kasparian. Professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, elle a coordonné une étude financée par le Femise et réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique (OURSE). (Pour accéder à cette étude, cliquez ici)« Nous manquons de données statistiques sur ce phénomène. Cet ouvrage devrait éclairer le gouvernement sur la politique sociale à mener. Dernièrement, des représentants du Fonds monétaire international se sont rendus au Liban pour exploiter ces nouvelles données », explique l’économiste.Au terme d‘un an et demi de recherches, l’ouvrage intitulé « L’impact des transferts des émigrés sur le niveau de vie des ménages : étude comparative entre le Liban, le Maroc et l’Algérie » a été publié en octobre 2015.« L’immigration libanaise est constituée généralement de médecins, d’ingénieurs, d’informaticiens. Si historiquement, la France a accueilli beaucoup de Libanais pour des raisons de proximité culturelle, ils sont aujourd’hui attirés par les pays du Golfe. Les femmes qui auparavant suivaient leurs maris sont devenues indépendantes. Nous constatons ainsi des migrations autonomes de Libanaises qui partent faire carrière à Dubaï », souligne Chogig Kasparian qui a mené une enquête auprès de 2 000 ménages, 1 000 recevant des transferts de fonds de l’étranger et 1 000 n’en recevant pas.
 

Premier pays de la région MENA pour les transferts de fonds

Transferts de fonds des émigrés libanais, un coup de pouce pour vivre mieux
L’étude, qui intègre également un petit nombre de localités rurales ou semi rurales, souligne l’écart de revenus entre les ménages recevant des fonds (-38,4%) et les autres.

Le Liban arrive en tête des pays de la région MENA pour l’importance des transferts de fonds. Ils atteignaient 22,4% du PIB en 2009 devant le Maroc et l’Algérie. Cette étude devrait permettre d’effectuer des rapprochements avec les données déjà disponibles sur le même sujet au Maroc et en Algérie. Il s’agit en effet de faire ressortir les particularités ou similitudes s’agissant de l’impact des transferts de fonds sur le niveau de vie des ménages.

Entretien réalisé par NBC lors de la conférence annuelle du Femise (13-14 Février, 2016, Athènes, Grèce). Pour en savoir plus sur la conférence,  cliquez ici.

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