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FEMISE célèbre la Journée mondiale de la Justice Sociale

Pour FEMISE, la recherche de la justice sociale est au cœur de sa mission de développement inclusif en Méditerranée et en Afrique. La récente publication du rapport EuroMed FEMISE sur les opportunités de l’entrepreneuriat social pour un développement durable dans la région n’est qu’un exemple récent de cet engagement.

Dans la vidéo ci-dessous créée pour cette journée, FEMISE a mobilisé des chercheurs, des jeunes et des partenaires du réseau pour découvrir leurs points de vue et leurs actions en faveur de la justice sociale.

Yasmine Fahim (responsable des programmes ERF) souligne comment le Forum de Recherche Economique (ERF), think-tank de premier plan dans la région MENA et co-coordinateur du FEMISE, a toujours accordé une attention particulière aux questions d’équité et d’inégalité dans la région MENA. D’abord en créant l’infrastructure de données pour permettre aux chercheurs de produire de la recherche. Ensuite, en menant plusieurs projets de recherche sur des questions telles que l’inégalité des chances, l’accès à la santé, à l’éducation et au marché du travail et bien d’autres. Enfin, ERF produit des initiatives de renforcement des capacités et a beaucoup investi pour renforcer les capacités de recherche dans ce domaine, notamment en organisant des ateliers de formation où les chercheurs de la région apprennent les dernières méthodologies de recherche.

Pour Tallie Hausser (SciencesPo., Columbia University), son expérience en tant que chercheuse au Liban et en Tunisie a été révélatrice en ce qu’elle a interagi avec des militants de la justice sociale trouvés dans des endroits inattendus. La co-auteure d’un récent Policy Brief FEMISE sur le potentiel de l’entrepreneuriat social souligne comment au Liban, malgré les barrières légales, des acteurs créent des opportunités d’emploi pour des femmes palestiniennes et syriennes, ou cherchent à résoudre les crises locales de gestion des déchets grâce à l’investissement d’impact . En Tunisie, les militants de la justice sociale utilisent quant à eux des modèles financiers innovants pour engager les jeunes dans le développement des compétences.

Constantin Tsakas, Yasmine Fahim, Tallie Hausser, Gwenda Haikal, Ameerah Anathalee, Julie Harb

D’autres, comme Ameerah Anathalee (Université d’Oxford), ont choisi d’explorer les obstacles auxquels les femmes leaders sont confrontées dans les pays en développement. S’appuyant sur des données recueillies lors d’entretiens avec des femmes leaders en Ouganda, elle fait valoir que certaines mesures spécifiques issues d’études occidentales peuvent avoir des effets néfastes sur le leadership des femmes dans les pays en développement, et que des solutions “bottom-up”, adaptées au contexte socio-économique du pays, sont essentielles. Davantage de recherches interdisciplinaires sont nécessaires pour expliquer comment nous cherchons à faire en sorte que les femmes aient une voix dans tous les secteurs, en particulier dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, où les femmes jouent un rôle central.

Parallèlement, Julie Harb (Université de Montréal) souligne l’importance de promouvoir les droits des migrants dans la région. En se concentrant sur le Liban, elle fait valoir que leurs droits du travail ne sont pas optimaux, avec un système de parrainage (kafala en arabe) dans lequel le statut juridique d’un migrant dépend d’un parrain (kafeel) pour la totalité de son séjour, ce qui le rend vulnérable. Les droits des jeunes doivent également être mieux protégés. Avec la situation économique et financière actuelle, le pays connaît une «fuite des cerveaux» avec une augmentation de la migration des jeunes, les moins de 20 ans représentant 46% des émigrés.

Cette urgence à agir pour les jeunes est partagée par (CIFE) dont le sujet de thèse se concentre spécifiquement sur les enfants des rues. Elle note qu’aujourd’hui 30% de la population libanaise vit sous la pauvreté tandis que 5% investit 90% des richesses du pays, cette inégalité sociale pousse des enfants mineurs à descendre dans la rue et à travailler au lieu de suivre un parcours éducatif. Elle souligne que l’éducation est la clé de ce problème. Investir dans l’avenir de ces enfants, c’est investir dans l’avenir du pays et de la région.

Dans leurs déclarations finales, tous les acteurs convergent vers une même conclusion: qu’il nous appartient à tous d’agir et de veiller à ce que les dirigeants, les entreprises et les communautés de la région remplissent véritablement leur rôle pour la justice sociale.

 

Article de Constantin Tsakas

FEMISE MedBRIEF 23: « Développer l’entrepreneuriat social et l’innovation sociale en Méditerranée et au Moyen-Orient »

Tallie Hausser, Constantin Tsakas and Karine Moukaddem

La série MED BRIEF du FEMISE ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs et des partenaires du réseau FEMISE.

Le MED BRIEF « Développer l’entrepreneuriat social et l’innovation sociale en Méditerranée et au Moyen-Orient », est disponible ici (en anglais).

Il est également disponible en Arabe en cliquant ici.

Résumé

Notre Policy Brief analyse les écosystèmes d’innovation sociale de Beyrouth et de Tunis et examine les moyens qui mènent à une innovation inclusive qui crée des emplois, des revenus et des opportunités pour les populations marginalisées, les femmes et les jeunes. Les résultats montrent que l’absence de forme juridique pour les entreprises sociales, les obstacles au financement et aux investissements, la pénurie de ressources humaines pour les cadres supérieurs et les difficultés à déterminer la clientèle appropriée comptent parmi les principaux obstacles rencontrés par les entrepreneurs sociaux. Nous soutenons que des mécanismes de financement plus innovants devraient être disponibles pour les appuyer. Il serait nécessaire de sensibiliser les investisseurs du sud de la Méditerranée au concept de mesure de l’impact et de l’investissement d’impact. En outre, les gouvernements du Sud de la Méditerranée devraient soutenir activement les entreprises sociales, tandis que celles-ci devraient envisager des marchés publics sociaux et d’inclure les entreprises sociales dans leurs chaînes d’approvisionnement. Enfin, capitaliser sur la coopération euro-méditerranéenne pourrait changer la donne en matière d’inclusion. Plus précisément, une plate-forme UE-Med d’impact social pourrait multiplier les opportunités de financement pour les entrepreneurs de la région sud-méditerranéenne et constituer un marché prometteur pour les investisseurs à impact.

La liste des FEMISE MED BRIEF est disponible ici.

 

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.