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Repenser la migration des médecins

adriouchyContrairement aux idées reçues, la migration des médecins des pays du Moyen-Orient et du Maghreb vers l’Europe ne bénéficie pas seulement aux pays d’accueil. Les pays sources tirent également parti de ces départs. Le renforcement des relations Nord-Sud dans les domaines de l’éducation et de la recherche médicales permettrait de parvenir à un schéma gagnant-gagnant.

Dans le sillage du rapport de l’Organisation mondiale de la santé de 2006, le Femise vient de publier un rapport sur l’émigration des médecins des pays du Moyen-Orient et du Maghreb vers l’Europe. Intitulé «Que peut-on apprendre de l’émigration des docteurs en médecine dans l’Union européenne : Les cas d’économies d’Europe centrale et est, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ?», le rapport de recherche livre une nouvelle approche des rapports Nord-Sud, jetant les bases d’une coopération basée sur l’économie et la politique sociale (voir FEM34-07 sur le site du FEMISE).

D’un côté, une Europe vieillissante en mal de médecins en particulier dans les campagnes et de l’autre des médecins formés au Moyen-Orient et du Maghreb qui aspirent à une vie meilleure. Les pays développés ne sont pas les seuls à tirer avantage de l’exode des cerveaux médicaux. Ce brassage peut produire un effet levier sur le système éducatif des pays sources.

Une nouvelle ère s’ouvre, les relations entre l’UE et les pays MENA sont repensées avec un renforcement de la coopération

« La nouvelle économie de la migration développe une approche dans laquelle le départ des travailleurs qualifiés n’est pas systématiquement générateur de fuite des cerveaux. Cela signifie d’une part que l’enseignement est apprécié ailleurs et que les médecins une fois installés en Europe ont la possibilité d’envisager de s’associer à un hôpital ou une faculté de médecine d’un pays du Sud, créant ainsi une mobilité circulaire. En parallèle, des médecins occidentaux peuvent souhaiter se rendre quelques mois dans un pays du Sud et rentrer en Europe. Ces mouvements contribuent ainsi à améliorer la Recherche. Cette question est insuffisamment développée dans les accords bilatéraux avec l’Europe », remarque Ahmed Driouchi, Professeur d’Économie à l’université Al Akhawayn au Maroc et auteur de ce rapport FEMISE.

La Méditerranée ne constitue pas une frontière étanche, en particulier dans le secteur de la médecine. L’Organisation mondiale du Commerce encourage le commerce international des services y compris dans le domaine de la santé. « Une nouvelle ère s’ouvre, les relations entre l’UE et les pays MENA sont repensées avec un renforcement de la coopération entre pays, entre hôpitaux », ajoute Ahmed Driouchi.

La collaboration peut se faire à travers des publications. Les pays européens bénéficient également de l’exportation de leurs technologies, de leur savoir-faire et de la coopération avec les institutions étrangères. Des flux d’échanges vont se créer.

« Les pays d’origine et de destinations accusent un déficit en médecins, mais le marché est ouvert. S’ils veulent convaincre les médecins d’exercer dans leur pays d’origine, les pays du sud devront coûte que coûte augmenter les salaires et avantages et mettre en place une véritable politique d’attractivité. Cela passe également par l’amélioration des conditions générales à savoir une vraie démocratie et une condition de vie améliorée », ajoute le Professeur Ahmed Driouchi.

Photo : D.R.

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante : www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par : http://www.econostrum.info/subscription/

Quel potentiel de croissance pour les échanges commerciaux entre l’UE et ses partenaires méditerranéens ?

photoNBC-art11-3202La suppression des barrières douanières ne suffit pas pour développer les échanges commerciaux entre l’Union européenne et ses partenaires du sud de la Méditerranée. D’autres paramètres comme la qualité du système logistique, les barrières non tarifaires, l’innovation, l’ouverture aux investissements étrangers ou encore une bonne gouvernance sont des facteurs à prendre en compte.

Les statistiques mettent en évidence que les pays du sud de la Méditerranée ne contribuent que faiblement aux exportations mondiales malgré une légère progression sur la décennie 2000/2009, passant de 1,8% à 2,9%. Durant cette même période, les exportations de ces pays vers l’Union européenne sont passées de 2,7% à 3,5%, c’est mieux mais cela reste faible.

Si la suppression progressive des barrières douanières contribue à développer le commerce entre l’Union européenne et ses partenaires méditerranéens, y-a-t-il des marges de manœuvre pour accroître les échanges?

« Ce n’est pas parce que le niveau des échanges est faible que le potentiel de développement est important » prévient Nicolas Peridy, directeur du « Laboratoire d’économie appliquée au développement » de l’Université du Sud Toulon-Var, il a contribué aux travaux du FEMISE sur cette question souvent débattue.

La plupart des analyses classiques réalisées jusqu’ici ont conclu à un réel potentiel de croissance des échanges entre l’UE et ses partenaires du sud de la Méditerranée, estimant que les exportations de ces pays vers l’Europe restent inférieures en moyenne de 10 à 20%, selon les pays concernés, à ce qu’elles pourraient être.

« Ce n’est pas notre conclusion » précise Nicolas Peridy. « Nous avons travaillé différemment, en élargissant notre champ d’études pour prendre en compte d’autres variables que les seuls obstacles tarifaires ce qui permet de mieux expliquer ces échanges. Il en ressort que le potentiel de croissance, en l’état actuel, reste limité mais qu’il peut être développé si l’on agit pour modifier ces autres variables ».

La gouvernance est déterminante

Quelles sont ces variables ? En premier lieu la qualité des infrastructures et du système logistique. Les pays du sud de la Méditerranée font preuve d’une moindre efficacité logistique comparée aux autres pays émergents, ce qui constitue un véritable handicap. Leurs efforts doivent donc viser à se rapprocher des standards internationaux.

Autre point sensible, l’innovation. Peu développée au sud de la Méditerranée, à la différence d’autres régions intégrées comme l’ASEAN (Association des Nations de l’Asie du Sud-est), elle limite à certaines catégories de produits les exportations possibles, le pétrole ou  les produits manufacturés à faible valeur ajoutée.

Les travaux des économistes du Femise montrent encore que les mouvements migratoires entre les pays du sud de la Méditerranée et l’UE sont aussi facteurs de croissance des échanges commerciaux, tout comme le niveau des investissements directs étrangers, qui, s’ils sont favorisés, peuvent contribuer à changer la donne.

Enfin, la gouvernance est déterminante. La corruption et les entraves à la démocratie qui sévissent au sud de la Méditerranée sont autant d’obstacles qui viennent limiter les possibilités d’échanges. A cet égard, le printemps arabe ouvre de nouvelles perspectives.

Article de Christiane Navas, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante:www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par: http://www.econostrum.info/subscription/

Une transition difficile mais si fondamentale pour la Méditerranée

imagesL’espoir d’une vie meilleure renaît pour les habitants des pays méditerranéens. La rupture avec les anciens régimes autoritaires consommée, les États traversent à présent une phase de transition au cours de laquelle ils vont expérimenter l’ouverture démocratique et devront réduire les inégalités.

C’est inéluctable, le chômage va augmenter, le PIB et les investissements directs étrangers vont faire un bond en arrière. La phase de transition amorcée en 2011 par les pays méditerranéens du printemps arabe sera un long parcours semé d’embûches tout comme la Pologne et autres pays de l’Est l’avaient expérimenté dans les années 90 lors de l’effondrement du bloc communiste.

« Les pays du sud vont entrer dans une phase de transition et passer d’un régime captateur et autoritaire à la démocratie. Une élite d’hommes d’affaires, très proches du pouvoir politique a engendré des rentes de situation. La connivence était de mise lors des appels d’offres. La corruption s’est peu à peu généralisée jusqu’au point d’obtenir une autorisation pour exercer une activité de commerce ambulant !», explique Jean-Louis Reiffers dans le rapport annuel 2011 du forum Euroméditerranéen des Instituts de Sciences économiques (FEMISE) intitulé « Une nouvelle région méditerranéenne : vers la réalisation d’une transition fondamentale ».

Un document dans lequel, le président du Conseil scientifique de l’Institut de la Méditerranée et coordinateur du FEMISE, aux côtés d’Ahmed Galal, président du Forum de recherche économique en Égypte, pointe du doigt les déficiences des États méditerranéens et surtout en appelle à la création d’un fonds de stabilisation des prix des denrées alimentaires de base (huile, farine et sucre).

Inscrit au rang des priorités lors de la réunion du G8 à Marseille, ce fonds de compensation sera abondé par la communauté internationale qui s’est engagée à débloquer 27 mrds € pour la Tunisie, l’Égypte, le Maroc et la Jordanie d’ici 2013.

« Le prix du blé avait augmenté de 15% en trois mois. Et n’allez pas expliquer à la ménagère tunisienne que les incendies en Russie et la spéculation des acheteurs à terme du marché de Chicago sont à l’origine de cette flambée du prix du blé tendre ! », indique Jean-Louis Reiffers.

Réduire les inégalités entre les régions côtières et les campagnes

Le Femise pointe du doigt l’accroissement des inégalités entre les régions côtières, portées par le tourisme notamment, et les régions rurales où le taux de pauvreté est supérieur, comme l’analphabétisme et où un système de santé déficient se traduit par un taux de mortalité supérieur en particulier chez les petites filles. « Le modèle de croissance est non inclusif. La réduction de la pauvreté est inférieure au rythme de croissance. Celle-ci bénéficie aux gagnants marginalisant encore un peu plus les pauvres », insiste Jean-Louis Reiffers.

Le développement économique des pays méditerranéens passe donc par la mise en place de systèmes de transfert plus efficaces et la dynamisation de secteurs pourvoyeurs de main d’œuvre pour les populations pauvres.

Le Femise suggère également le soutien à la création de PME et PMI afin que les IDE puissent se diffuser dans toutes les couches de l’économie et ne pas seulement bénéficier aux grands groupes. La décentralisation intelligente favoriserait également un meilleur équilibre économique et une répartition équitable des ressources. Envisagée comme principal moyen d’action, une libéralisation des échanges supplémentaire ne pourra contribuer à régler les principaux problèmes posés par la transition en Méditerranée.

Lire le rapport

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2011, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante: www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par: http://www.econostrum.info/subscription/

Workshop sur la migration dans la région Méditerranée, 16-17 Avril 2011, Istanbul, Turquie

Migration_work_2011Le  FEMISE et l’ERF (Economic Research Forum, Le Caire – Egypte), ont organisé conjointement un séminaire à Istanbul, les 16 et 17 avril 2011, sur « La migration dans la région  Arabe: causes et conséquences »  pour mieux comprendre l’évolution du phénomène de la migration dans la région méditerranéenne. Les chercheurs les plus qualifiés dans le domaine ont présenté les résultats de leurs recherches les plus récentes et échangés leurs points de vue  (Photo FEMISE : De gauche à dr. : F. Docquier, I. Awad, JL.Reiffers et K. Sekkat)

La région méditerranéenne est une des régions du monde où les migrations jouent un rôle central. Elle se caractérise par des entrées et des sorties importantes de travailleurs, par un stock important de migrants à l’étranger et par le rôle décisif des transferts de revenus des migrants pour l’équilibre macroéconomique des pays de départ. Certains pays méditerranéens comme le Maroc, l’Algérie et le Liban représentent quelques-unes des plus importantes diasporas à l’étranger. Il existe aussi d’importants flux de migrants entre pays arabes (en particulier avec les pays du Golfe) qui se développent à mesure que l’intégration Sud-Sud s’approfondit.

L’objet du séminaire a été de faire le point sur les analyses faites par les chercheurs les plus spécialisés sur quelques uns des aspects les plus importants de la migration dans la région, en particulier sur les questions suivantes : Quel est l’impact global de la migration sur l’emploi, l’éducation, le bien être social et la démocratie ? Quelle est l’influence de la diaspora sur les institutions des pays d’origine ? Les transferts de fonds peuvent-ils promouvoir le développement financier et l’entreprenariat ? Peuvent-ils diminuer la pauvreté et les inégalités ? Le séminaire s’est conclu par la présentation d’un agenda de recherches à développer dans le futur dont certaines seront notamment proposées au comité scientifique du FEMISE pour son nouvel appel à propositions. On trouvera ci-après une présentation des principaux enseignements apportés durant les deux journées, ainsi que l’ensemble des études et des présentations à la fin de l’article.

Docquier_mig_2011Frédéric Docquier (Université de Louvain) et Khalid Sekkat (Université de Bruxelles) montrent que l’analyse conjointe entre causes et conséquences de la migration, bien que déterminante était encore un domaine de recherche souvent négligé. A la question sur l’impact global de la migration la réponse de la recherche a été la suivante : d’abord, il est clair que les variables économiques jouent un rôle prépondérant et que l’émigration est largement influencée par des facteurs tels que les différences de revenus entre pays ou les effets de réseau ; ensuite, la migration peut généralement conduire à un « brain gain » pour le pays de départ, l’hypothèse du « brain drain » qui était celle des années 80 étant désormais dépassée par la nécessité pour les pays de départ de s’insérer dans la mondialisation. C’est ainsi que le séminaire a insisté sur le fait que bien que la migration des travailleurs qualifiés puisse avoir des effets nuisibles à court terme, elle peut avoir un impact positif sur l’emploi, les salaires et le bien être social des pays d’origine au long terme. On a relevé que la migration des femmes qualifiées produisait des effets significatifs sur les taux de fécondité, la santé des enfants et le niveau d’éducation.

La diaspora a, elle aussi, une influence notable sur les institutions du pays d’origine : Michel Beine de l’Université du Luxembourg, illustre ce propos par une analyse de l’impact et des effets économiques directs et indirects de la migration internationale sur les institutions. Les transferts de fonds et de normes ont une influence significative et un impact positif sur la démocratie, la transparence, l’éducation, en particulier. L’étude de Jad Chaaban (American University de Beyrouth) et Wael Mansour (Banque Mondiale Liban) le confirme, et met en évidence l’impact positif de ces transferts sur l’éducation dans 3 pays (Jordanie, Syrie et Liban).

Mig_work_LorcaLa récente vague de soulèvement dans le monde arabe a été provoquée par le mécontentement des jeunes générations face au chômage et au manque de liberté. Pour Alejandro Lorca (Université Autonome de Madrid), les migrations et les transferts de fonds ne peuvent toutefois pas se substituer à des politiques et des réformes efficaces dans les domaines économiques et politiques des pays d’origine. Les gouvernements des pays d’origine doivent créer suffisamment d’emplois pour absorber la main d’œuvre, et l’Union Européenne doit favoriser ce développement économique pour garantir une stabilité à la région Euromed.

Les transferts de fonds des Migrants peuvent-ils également promouvoir le développement financier et l’entreprenariat dans les pays d’origine ? Ont-ils un impact sur la Pauvreté et les Inégalités. El Mouhoub Mouhoud (Université Paris Dauphine) a présenté les premiers résultats d’une enquête sur les déterminants et l’utilisation des transferts depuis la France vers les pays du Maghreb. La migration de retour représente un pourcentage important d’entrepreneurs et une contribution économique considérable qui influence le processus de développement.

Whaba_mig_2011La recherche de Jackline Wahba (Université de Southampton) et Bachir Hamdouch (Institut National de Statistique et de l’Economie Appliquée, Maroc) qui porte sur l’impact des migrants de retour sur le marché du travail dans la région MENA à travers plusieurs études sur des pays tels que l’Egypte et le Maroc, l’a notamment confirmé. La diaspora marocaine constitue 10% de la population et les transferts de fonds 9% du PIB, et joue un rôle important dans la réduction de la pauvreté et des inégalités. Les migrants de retour sont plus susceptibles de devenir des travailleurs indépendants (entrepreneurs) ou des employeurs et ont tendance à gagner 46% de plus que les non-migrants. L’étude entamée par Ragui Assaad (Université du Minnesota) a confirmé que la migration des hommes augmente l’offre de main-d’œuvre féminine ayant des répercussions profondes sur les ménages.

Ces travaux confirment que les migrations internationales sont cruciales pour l’économie mondiale et que les migrations de retour ont une importante contribution économique dans les pays d’origine particulièrement à travers l’épargne et l’accumulation de capital humain.

En conclusion du séminaire, la dernière session était consacrée aux futurs domaines de recherches sur le sujet de la migration. Les recherches actuelles étant essentiellement conduites sur la relation entre transferts de fonds et pauvreté, éducation, entreprenariat et salaires, les futures recherches se proposent d’analyser les effets de la crise financière sur les transferts des migrants sur les pays d’accueil ou bien encore l’impact de la diaspora sur les institutions du pays d’origine relative à la gouvernance, la corruption et la démocratie. L’impact des politiques de réunification familiale sur la migration féminine et l’étude de genre de la migration sont en outre des domaines de recherches aujourd’hui négligés. D’autres questions peuvent être examinées, quels sont les déterminants de la migration illégale et ses conséquences ? Existe-t-il une adéquation entre les besoins de la région entre le Nord et le Sud ? Et comment analyser et optimiser l’immigration temporaire et circulaire ?

Jackline Wahba de l’Université de Southampton recommande :

  • des recherches pour éclairer les politiques de migration,
  • de mieux comprendre les opportunités et les défis auxquels font face les immigrants et leurs familles : les incitations et contraintes auxquelles ils sont confrontés,
  • un accès nécessaire aux données ainsi que l’utilisation de solides techniques afin de réaliser ces recherches avec succès.

En conclusion Jean Louis Reiffers, co-coordinateur et président du comité scientifique du FEMISE préconise qu’à coté des recherches fondées sur les comportements micro-économiques et sur les effets sur le brain gain, il est nécessaire de placer les migrations dans le contexte de la cohérence de la grande région. Cela implique :

  • de raisonner dans le cadre du système d’interdépendance Nord-Sud : nature de l’équation de transfert, complémentarité démographique, mobilité circulaire, etc.
  • de lier les tendances à la poussée migratoire du Sud avec l’évolution des capacités d’intégration au Nord,
  • de dépasser l’approche en termes de migrations des personnes pour traiter de la migration des idées, notamment au travers du développement des TIC,
  • de poser la question de l’immigration vers les pays du Sud (notamment en provenance de l’Afrique Subsaharienne).

Accès aux articles et présentations :

1. Geographic, Gender and Skill Structure of International Migration by  Frédéric Docquier, Marfouk, Ozden and Parsons (powerpoint presentation: see below F. Docquier paper 2)

2. A Unified Analysis of International Migration and Cross Country Inequality by Frédéric Docquier and Khalid Sekkat (download the powerpoint presentations by Docquier)

3. Skilled migration and the transfer of institutional norms by Michel Beine and Khalid Sekkat (download the powerpoint presentation)

4. Emigration and origin country’s institutions: Does the destination country matter? by Michel Beine and Khalid Sekkat (download the powerpoint presentation)

5. The Impact of Remittances on Education in Jordan, Syria and Lebanon by Jad Chaaban and Wael Mansour (download the powerpoint presentation)

6. Return Migration and Entrepreneurship in Morocco by Bachir Hamdouch and Jackline Wahba

7. Return Migration and Labor Market Outcomes in Egypt By Jackline Wahba

8. Egyptian Men Working Abroad: Labour Supply Responses by the Women Left Behind, By Ragui Assad (download the powerpoint presentation)

9. The Euro-Med Perspective on Migration: The Role of Economic and Social Reforms By Wai Mun Hong, Alejandro Lorca, Eva Medina (download the paper)

10. Impact des transferts de fonds sur la pauvreté et les inégalités : les premiers résultats d’une enquête conduite au Maroc by E.M. Mouhoud et Hicham Hanchane (download the paper/download the powerpoint presentation)

11. Towards a Future Research Agenda on International Migration in MENA By Jackline Wahba

Lire les articles basees sur ce workshop:

Les transferts d’argent des migrants atouts pour les pays d’origine