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Profil des entreprises engagées sur la route de l’export

La productivité des facteurs de production et en particulier les qualifications professionnelles des employés conditionnent la performance à l’international d’une entreprise (photo : F.Dubessy)

Quels facteurs déterminent la capacité des entreprises à exporter ? L’étude comparative effectuée courant 2016 par le Femise s’avère riche d’enseignements. Intitulée « Les déterminants des performances à l’exportation des entreprises de la région MENA  », elle passe au crible huit pays : Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Tunisie, Turquie et Gaza.
La productivité des facteurs de production et en particulier les qualifications professionnelles des employés conditionnent la performance à l’international d’une entreprise. Au Moyen-Orient et au Maghreb, la productivité joue un rôle moindre qu’en Europe.
A ceci s’ajoutent d’autres facteurs pondérés selon la localisation du siège social. « En Tunisie et au Maroc, les entreprises nouvellement créées n’exportent pas. Ces start-ups tunisiennes aux capitaux étrangers sont intégrées à la chaîne de production internationale. Les entreprises traditionnelles fondées avant la transition restaient orientées vers le marché domestique », analysent Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem et Jan Michalek, professeur d’économie à l’université de Varsovie.

Les  auteurs du rapport Femise avaient présenté en avant première en février 2016 les résultats préliminaires de leurs travaux lors de la conférence annuelle du Femise le 14 février 2017 à Athènes.

Startups occidentales tournées vers l’export

Pour les entreprises basées dans la région MENA, l’ancienneté, l’expérience, le savoir-faire pèsent sur la capacité à exporter. Ce n’est pas le cas des sociétés européennes, capables de se positionner à l’international dès les tout premiers mois de leur création. Les entreprises occidentales ont pris conscience ces dernières années du rôle stratégique joué par la demande des marchés étrangers, clé de voûte de leur développement. À l’inverse, le niveau technologique, le volume de licences étrangères acquises, influent sur la capacité à l’export des entreprises européennes.
Le Femise note également une spécificité inhérente aux Pme de la région MENA : « Les exportateurs indirects  (qui passent par un tiers pour exporter) peuvent se révéler moins efficaces en termes de productivité au travail, moins innovants et plus modestes que ceux qui exportent directement », note le rapport.

Par ailleurs, plus les entreprises de la région MENA développent une large gamme de produits, plus elles ont tendance à exporter. En revanche, il n’existe pas de corrélation entre la nature du capital de la société, privé ou public, et sa propension à exporter sur les deux rives de la Méditerranée.Les économistes encouragent les autorités des pays du sud de la Méditerranée à investir dans le capital humain, à moderniser le système éducatif tout en soutenant les entreprises dans leurs efforts de recherche et développement. Le rapport Femise met en lumière la nécessité pour les pays orientaux d’attirer les investissements directs étrangers.

Consultez le rapport FEM 41-12 en cliquant ici.

Article réalisé en partenariat avec Econostrum.

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Plus productives, les entreprises du Moyen-Orient exportent-elles davantage ?

Comment se comportent les Pme du Maghreb et du Moyen-Orient à l’export ? Une entreprise productive, exporte-t-elle davantage ? Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem et Jan Michalek, professeur d’économie à l’université de Varsovie, ont livré les résultats préliminaires de leur étude lors de la conférence annuelle du Femise le 14 février dernier à Athènes*.


Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem. (Photo N.B.C)

Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem. (Photo N.B.C)

Alfred Tovias et Jan Michalek ont choisi la productivité comme variable principale d’une étude à paraître à la fin de l’été 2016 et financée par le Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise).Productivité de la main d’œuvre, taille et ancienneté de l’entreprise, niveau de recherche et de développement, composition du capital social déterminent la capacité des entreprises à positionner leurs produits sur les marchés étrangers. Lors de la conférence annuelle du Femise, le 14 février 2016, Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem et Jan Michalek, professeur d’économie à l’université de Varsovie, ont présenté les résultats préliminaires de leurs travaux.« Nous travaillons sur les déterminants des exportations des entreprises dans les pays MENA en utilisant comme critère de comparaison les pays d’Europe centrale et de l’Est (qui ont rejoint l’Union européenne), la Turquie et Israël. Nous voulons savoir si les exportations sont une fonction de la productivité des entreprises. Dans les pays de l’Est et en Israël, la productivité des firmes est déterminante sur leur capacité à exporter », explique Alfred Tovias.

« Dès leur création, les entreprises tunisiennes sont tournées vers l’export »

« Dans les pays MENA (Egypte, Israël, Maroc, Jordanie), l’utilisation de technologies étrangères joue un rôle important dans la capacité à exporter », précise Jan Michalek.Ce phénomène s’explique par les innovations de ces entreprises. Elles ont introduit des nouveaux produits et investissent énormément en recherche et développement. « Nous notons également qu’elles font appel à des universitaires », fait remarquer Alfred Tovias qui soulève une particularité. « En Tunisie et au Maroc, ce ne sont pas des entreprises nouvellement créées qui exportent. Ces start-ups tunisiennes aux capitaux étrangers sont intégrées à la chaîne de production internationale. Elles exportent des produits fini et semi-finis. Les entreprises traditionnelles d’avant la transition étaient orientée vers le marché domestique », analyse Alfred Tovias.Spécialiste des relations économiques dans les pays méditerranéens Alfred Tovias a rejoint le Femise dès sa création en 1996. Dans le cadre des études réalisées pour le Femise, il a coopéré avec les universités européennes (française, polonaise) et du sud de la Méditerranée (Maroc et Turquie).

Aux côtés d’économistes des deux rives de la Méditerranée, il a publié en 2005 une étude sur l’économie israélienne.

* Entretien réalisé par NBC lors de la conférence annuelle du Femise (13-14 Février, 2016, Athènes, Grèce). Pour en savoir plus sur la conférence,  cliquez ici.

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