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FEMISE MED BRIEF no16 : « Marchés publics écologiques vs. Fiscalité environnementale : implications UE-MENA »

Vera Danilina et Federico Trionfetti

La série de Policy Briefs du FEMISE intitulée MED BRIEF ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs FEMISE et des partenaires du réseau.

Le dernier FEMISE MED BRIEF, co-édité avec le Plan Bleu, est intitulé  » Marchés publics écologiques vs. Fiscalité environnementale: implications pour la politique environnementale UE-MENA  » et est disponible au téléchargement  en cliquant ici (en version anglaise).

 

Résumé: Les politiques environnementales font partie des priorités de l’agenda des Nations Unies et occupent un place de choix dans les agendas politiques nationaux et internationaux. Ce document porte sur la fiscalité environnementale et les marchés publics écologiques (MPE). Ces deux instruments de politique environnementale diffèrent par leur viabilité politique et par leur impact sur les consommateurs et les producteurs. Le MED Brief fournit une analyse comparative de leur efficacité dans des économies ouvertes et fermées et révèle les opportunités et menaces d’une politique environnementale (non) harmonisée à travers les pays. Les résultats permettent d’envisager des implications spécifiques dans le cadre de la collaboration environnementale des pays de l’UE avec ceux de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord).

La liste des FEMISE MED BRIEF est disponible ici.

 

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.

L’Égypte peut rendre ses entreprises plus performantes avec une réforme de la fiscalité

Le dernier rapport Femise (FEM41-08) pointe du doigt les freins à la productivité des entreprises installées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Bien avant la corruption ou le manque de visibilité du monde des affaires, les entreprises égyptiennes subissent une pression fiscale qui affecte leur productivité. Une prise de conscience politique pourrait permettre d’encourager les entreprises à devenir plus compétitives.

 

Les entreprises égyptiennes subissent une pression fiscale qui affecte leur productivité (photo : F.Dubessy)

Les entreprises égyptiennes subissent une pression fiscale qui affecte leur productivité (photo : F.Dubessy)

Saviez-vous qu’en Égypte, les entreprises s’acquittent de vingt-neuf impôts différents par an nécessitant quelque 392 heures pour remplir les déclarations ? La ponction fiscale représente également 42,6% des bénéfices. Pas étonnant que le pays arrive en bas de classement en terme de pression fiscale, 148 e sur 189 pays ! « Afin d’améliorer la productivité des entreprises, le gouvernement égyptien doit revoir sa politique fiscale », préconise le rapport FEMISE.

Intitulé « Performance des Entreprises dans le Processus de Transition: le Rôle des Contraintes d’Affaires et des Institutions dans la Région Sud-méditerranéenne » (disponible ici), le  document, coordonné par Inmaculada Martínez-Zarzoso, professeur d’économie à Jaime (Espagne), a été publié en décembre 2016.

Au total, vingt-deux contraintes réduisent la productivité globale. Bien évidemment, les facteurs internes tels que les aptitudes, les compétences des salariés entrent en ligne de compte dans l’analyse globale de la compétitivité d’une entreprise.
Si la fiscalité arrive en tête de classement, d’autres facteurs externes tels que la corruption, le manque de visibilité législative, le prix de l’immobilier, le coût du foncier, l’accès et le coût au financement bancaire ou tout simplement les prix de l’eau et de l’électricité constituent de réels handicaps pour les entreprises.

Une nouvelle réalité après la révolution de 2011

L’étude analyse les freins à la performance des sociétés avant et après la révolution de 2011. De nouveaux obstacles ont surgi rendant le climat des affaires moins propice à l’investissement, notamment l’incertitude réglementaire et politique, la corruption et le crime. « La révolution avait comme objectif de susciter des opportunités économiques et sociales ouvrant la voie à la croissance économique et à l’emploi. Cependant, le pays est devenu instable du point de vue politique. Cette période de transition a un impact direct sur la performance dans le secteur privé », souligne le rapport.

Avant les événements du Printemps Arabe, l’interventionnisme était de mise en Égypte, comme dans la plupart des États du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Les économistes du FEMISE analysent également dans le rapport d’autres pays de la région : Liban, Jordanie, Maroc et Tunisie.

Là encore, l’incertitude réglementaire et politique, la corruption et la criminalité se sont aggravées. « Ces résultats ont des implications politiques importantes. Les actions spécifiques à l’égard des entreprises devraient permettre de réduire les principaux obstacles et par conséquent encourager les entreprises manufacturières égyptiennes à devenir plus compétitives », conclut le rapport.

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Article réalisé en partenariat avec Econostrum.

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