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Le Maroc futur fournisseur d’électricité verte

renewablesÀ la différence de l’Algérie, le Maroc ne possède ni pétrole ni gaz mais bénéficie d’un ensoleillement qui pourrait lui permettre de devenir dans les années à venir un fournisseur d’énergies renouvelables de l’Europe.

Onze heures par jour de luminosité et une conservation de la chaleur durant sept heures contre trois heures en France ! L’ensoleillement du Maroc pourrait créer la richesse et les emplois de demain. Le pays possède tous les atouts pour mettre en œuvre le plan solaire méditerranéen dont l’ambition porte sur le déploiement de 20 gigawatts de capacité d’énergie renouvelable dans la région méditerranéenne à l’horizon 2020.

Le pays dispose déjà d’une capacité d’énergie solaire et éolienne installée relativement importante. Compte tenu de sa proximité avec l’Espagne (14 km), il bénéficie de l’interconnexion la plus poussée avec l’Europe dans la région. D’ores et déjà, des câbles électriques permettent l’exportation d’électricité depuis le Maroc.

« Nous avons élaboré en 2011 un projet avec les équipes marocaines destiné à étudier les effets macro économiques de l’installation de centrales thermosolaires au Maroc », expliquent Alejandro Lorca et Rafael de Arce, professeurs d’économie à l’Université autonome de Madrid.

Dans le récent rapport de recherche FEMISE (FEM34-02) intitulé « Énergies renouvelables et développement durable en Méditerranée : Le Maroc et le Plan solaire méditerranéen », les deux directeurs de recherche analysent les effets économiques de la construction de centrales solaires concentrées (CSP), photovoltaïques et de parcs éoliens au Maroc au cours des trente prochaines années. Les centrales concentrées, développées dans les années 2000, présentent le potentiel le plus important. L’énergie éolienne devrait également permettre au Maroc d’exporter de l’électricité.

Augmentation du PIB et des emplois en sept scénarios

Le Maroc pourrait ainsi vendre à l’étranger 20% des énergies renouvelables produites, en particulier vers la France. Après la catastrophe de Fukushima et compte tenu de la diminution des énergies fossiles, les énergies renouvelables sont appelées à prendre une part croissante dans le mix énergétique.

L’Allemagne, l’Espagne et les Etats-Unis constituent les principaux fabricants de miroirs de centrales solaires concentrées. Plusieurs scénarios sont envisageables pour le Maroc. Dans l’hypothèse la plus basse, le Maroc importe tous les constituants des centrales et se contente de les installer. Cela contribuerait à une augmentation du PIB de 1,17 % et à la création de 319 000 nouveaux emplois. Dans le meilleur des scénarios, incluant une intégration de la production, le PIB augmenterait de 1,91% et 482 000 emplois seraient créés.

Toutefois, construire des usines de production de centrales solaires concentrées et exporter une part de l’énergie nécessiterait un investissement évalué à 8 mds d’€ d’après les économistes. « Des discussions sont en cours entre les gouvernements français et marocains destinées à mettre en place des mécanismes financiers incitatifs pour attirer les investisseurs étrangers à implanter des CSP », souligne Alejandro Lorca.

Actuellement, une première CSP est en service à Ain Beni Matar et la seconde, située à Ouarzazate, devrait entrer en service en 2013.

Photo : Econostrum

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique «Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante : http://www.econostrum.info/

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Nouvelle étude FEMISE : Immigrer fait grimper le PIB !

photo-econostrumDRL’assouplissement des restrictions à la liberté de circulation des travailleurs contribuerait à une hausse sensible du PIB mondial. Cette hausse a été estimée par les économistes du FEMISE à 56 billions de dollars. La libéralisation du travail dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a un réel impact à l’échelle macroéconomique. Revue de détail…

Quitter un pays pauvre, en guerre, abandonner les siens pour se construire un avenir meilleur dans un pays en croissance… Depuis la fin de la Seconde Guerre, l’immigration est un véritable phénomène, relancé depuis deux ans par le printemps arabe. Ces derniers mois, les Syriens ont fui massivement leur pays pour gagner la Tunisie. Les jeunes diplômés égyptiens ont quitté aussi leur terre natale, non pas pour fuir la répression, mais tout simplement parce que leur formation est en inadéquation avec le marché du travail.

« L’impact macroéconomique de la libéralisation du travail dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient », vient de faire l’objet d’une étude du Forum euroméditerranéen des Instituts de Sciences économiques (FEMISE) menée par Roby Nathanson, coordonnateur de ce rapport et directeur général du « Macro Centre for Political Economics » en Israël.

Le rapport (FEM34-06) met en lumière la nécessité pour les populations européennes vieillissantes de trouver les moyens de maintenir leur niveau de main d’œuvre. Il s’avère selon l’étude qu’une hausse de 1% du nombre d’immigrés n’a qu’un faible impact sur les populations nationales, avec une diminution de leurs salaires de 0,1%. L’étude précise en outre que l’impact des immigrés sur le taux de chômage des pays hôtes est quasi nul.

Un citoyen européen gagne entre quatre et huit fois plus qu’un ressortissant des pays MENA

En revanche, l’immigration influe positivement sur la productivité du pays d’accueil. Elle constitue un facteur de croissance. Les pays d’origine de ces migrants bénéficient pour leur part des transferts de fonds.

Qui sont ces candidats au voyage ? Au lendemain de l’indépendance, nombreux étaient les ouvriers du Maghreb à venir travailler en France, essentiellement dans le BTP. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes diplômés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, veulent tenter l’aventure en Europe et de préférence dans un pays francophone afin de réussir leur intégration. Un citoyen européen gagne entre quatre et huit fois plus qu’un ressortissant des pays MENA (Moyen-Orient – Nord Afrique) !

Un Eldorado aux portes de la Méditerranée ? Pas vraiment. Trouver un emploi n’est pas évident en particulier chez les ouvriers qui émigrent vers la France, l’Italie mais aussi en Finlande. Les migrants occupent généralement les emplois refusés par les nationaux.

Ancienne colonie, proximité culturelle, les immigrants d’Afrique du Nord représentent 63% des étrangers en France.

Le taux de chômage chez les ressortissants immigrés est supérieur aux nationaux en particulier s’agissant de la main-d’œuvre non qualifiée. La situation est particulièrement délicate en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède où le taux de chômage est supérieur de 3,5 points aux nationaux. À l’inverse, les conditions d’emploi en Hongrie, en Grèce, en Irlande et au Portugal s’avèrent être plus favorables pour les étrangers.

Télécharger le rapport

Photo : Econostrum

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante : www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par : http://www.econostrum.info/subscription/

Pourquoi les médecins du Moyen-Orient, du Maghreb et des pays de l’Est émigrent vers l’Europe?

Medecin-euromed2bSyriens, Libanais, Marocains, Roumains… Qui sont ces médecins qui décident de plier bagages et d’exercer en Europe ? Quelles sont leurs motivations ? Comment les pays qui assistent à cette fuite des cerveaux peuvent-ils tirer parti de cette expatriation ? FEMISE apporte des réponses à ces questions dans un rapport de recherche qui vient d’être publié sur le site FEMISE (FEM34-07).

L’attrait d’une vie meilleure, de conditions de vie satisfaisantes, d’un bon salaire, un système éducatif évolué, la proximité avec le pays d’origine… Autant de paramètres pouvant motiver des médecins du Moyen-Orient, du Maghreb et des pays de l’Est à exercer la médecine en Europe. « Les candidats au départ sont attirés par les avantages relatifs offerts par les pays de l’Union Européenne. Gagner plus leur permet d’être à l’aise et de vivre mieux. Il faut également considérer les avantages non pécuniaires, la possibilité d’évoluer professionnellement et de faire carrière », souligne Ahmed Driouchi, Professeur d’Economie à l’université Al Akhawayn, à Ifrane, au Maroc, auteur du rapport Femise.

Intitulée « Qu’apprenons nous de la nouvelle économie de l’émigration des docteurs en médecine vers l’UE : Les cas d’Europe centrale et d’Europe de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord », l’étude du Femise pointe du doigt une émigration à deux vitesses.

Les médecins issus du Moyen-Orient et du Maghreb ne bénéficient pas souvent d’un système d’équivalence. A leur arrivée en Europe, ils pourraient occuper des postes de moindre importance en attendant de passer les équivalences et les tests d’admission. L’entrée dans l’Union Européenne des pays de l’Est entre 2002 et 2007 a accru le champ de la mobilité en garantissant la portabilité des qualifications des professions de santé. Cette reconnaissance des diplômes de médecins, dentistes, infirmiers et autres professions de santé favorise l’émigration.

Des médecins dans les régions françaises

C’est ainsi que des médecins Roumains s’installent dans la plupart des régions françaises. Bien souvent les médecins issus des pays francophones optent pour la France ou la Belgique. Leurs homologues anglophones sont davantage attirés par la Grande-Bretagne. Après une période d’adaptation, leurs capacités intellectuelles leur permettent de s’intégrer.

Les taux d’émigration des médecins sont très élevés au Liban (19,6%) et en Syrie (17,5%). En Jordanie ils atteignent 9,9%, en Algérie 7,1%, au Maroc 6,6% et en Égypte 5,6%. Le Maroc a d’ailleurs fait l’objet d’une étude approfondie. Les chercheurs du Femise expliquent, au fil des 400 pages de l’étude, qu’il existe pour chaque pays un seuil de migration à ne pas dépasser pour éviter l’écueil de la fuite des cerveaux.

« Nous avons questionné les médecins marocains qui avaient choisi de rester dans leur pays. L’étude confirme des variables comportementales. Tout dépend de la situation personnelle des individus et de leur stratégie. Le modèle empirique démontre les avantages relatifs par les pays de destination», conclut le professeur Ahmed Driouchi.

Illustration Femise

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante: www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par: http://www.econostrum.info/subscription/