Archives du Tag : FEMISE Forum euroméditerranéen des instituts de sciences économiques

Plus productives, les entreprises du Moyen-Orient exportent-elles davantage ?

Comment se comportent les Pme du Maghreb et du Moyen-Orient à l’export ? Une entreprise productive, exporte-t-elle davantage ? Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem et Jan Michalek, professeur d’économie à l’université de Varsovie, ont livré les résultats préliminaires de leur étude lors de la conférence annuelle du Femise le 14 février dernier à Athènes*.


Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem. (Photo N.B.C)

Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem. (Photo N.B.C)

Alfred Tovias et Jan Michalek ont choisi la productivité comme variable principale d’une étude à paraître à la fin de l’été 2016 et financée par le Forum euro-méditerranéen des instituts de sciences économiques (Femise).Productivité de la main d’œuvre, taille et ancienneté de l’entreprise, niveau de recherche et de développement, composition du capital social déterminent la capacité des entreprises à positionner leurs produits sur les marchés étrangers. Lors de la conférence annuelle du Femise, le 14 février 2016, Alfred Tovias, professeur en relations internationales à l’université hébraïque de Jérusalem et Jan Michalek, professeur d’économie à l’université de Varsovie, ont présenté les résultats préliminaires de leurs travaux.« Nous travaillons sur les déterminants des exportations des entreprises dans les pays MENA en utilisant comme critère de comparaison les pays d’Europe centrale et de l’Est (qui ont rejoint l’Union européenne), la Turquie et Israël. Nous voulons savoir si les exportations sont une fonction de la productivité des entreprises. Dans les pays de l’Est et en Israël, la productivité des firmes est déterminante sur leur capacité à exporter », explique Alfred Tovias.

« Dès leur création, les entreprises tunisiennes sont tournées vers l’export »

« Dans les pays MENA (Egypte, Israël, Maroc, Jordanie), l’utilisation de technologies étrangères joue un rôle important dans la capacité à exporter », précise Jan Michalek.Ce phénomène s’explique par les innovations de ces entreprises. Elles ont introduit des nouveaux produits et investissent énormément en recherche et développement. « Nous notons également qu’elles font appel à des universitaires », fait remarquer Alfred Tovias qui soulève une particularité. « En Tunisie et au Maroc, ce ne sont pas des entreprises nouvellement créées qui exportent. Ces start-ups tunisiennes aux capitaux étrangers sont intégrées à la chaîne de production internationale. Elles exportent des produits fini et semi-finis. Les entreprises traditionnelles d’avant la transition étaient orientée vers le marché domestique », analyse Alfred Tovias.Spécialiste des relations économiques dans les pays méditerranéens Alfred Tovias a rejoint le Femise dès sa création en 1996. Dans le cadre des études réalisées pour le Femise, il a coopéré avec les universités européennes (française, polonaise) et du sud de la Méditerranée (Maroc et Turquie).

Aux côtés d’économistes des deux rives de la Méditerranée, il a publié en 2005 une étude sur l’économie israélienne.

* Entretien réalisé par NBC lors de la conférence annuelle du Femise (13-14 Février, 2016, Athènes, Grèce). Pour en savoir plus sur la conférence,  cliquez ici.

S’inscrire à la Newsletter de Econostrum : http://www.econostrum.info/subscription/

Transferts de fonds des émigrés libanais, un coup de pouce pour vivre mieux

Les flux des capitaux transférés par les émigrés Libanais à leurs proches sous forme de remises d’investissements ou de dépôts bancaires constituent une composante essentielle de l’économie libanaise. Ils représentent une part importante des ressources du pays. En publiant une étude sur cette thématique, Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, vient combler les lacunes en la matière. L’exploitation des données statistiques a d’ailleurs été immédiate.

Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth,  a coordonné une étude financée par le Femise réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique. (Photo N.B.C)

Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, a coordonné une étude financée par le Femise réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique. (Photo N.B.C)

60% des émigrés Libanais expédient régulièrement de l’argent à leurs familles restées au pays. Quel est leur profil ? À quoi ces fonds sont-ils destinés ? « L’argent sert principalement à satisfaire les besoins de la vie quotidienne, les dépenses d’éducation et de santé. L’investissement dans la création d’entreprise demeure marginal », explique Chogig Kasparian. Professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, elle a coordonné une étude financée par le Femise et réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique (OURSE). (Pour accéder à cette étude, cliquez ici)« Nous manquons de données statistiques sur ce phénomène. Cet ouvrage devrait éclairer le gouvernement sur la politique sociale à mener. Dernièrement, des représentants du Fonds monétaire international se sont rendus au Liban pour exploiter ces nouvelles données », explique l’économiste.Au terme d‘un an et demi de recherches, l’ouvrage intitulé « L’impact des transferts des émigrés sur le niveau de vie des ménages : étude comparative entre le Liban, le Maroc et l’Algérie » a été publié en octobre 2015.« L’immigration libanaise est constituée généralement de médecins, d’ingénieurs, d’informaticiens. Si historiquement, la France a accueilli beaucoup de Libanais pour des raisons de proximité culturelle, ils sont aujourd’hui attirés par les pays du Golfe. Les femmes qui auparavant suivaient leurs maris sont devenues indépendantes. Nous constatons ainsi des migrations autonomes de Libanaises qui partent faire carrière à Dubaï », souligne Chogig Kasparian qui a mené une enquête auprès de 2 000 ménages, 1 000 recevant des transferts de fonds de l’étranger et 1 000 n’en recevant pas.
 

Premier pays de la région MENA pour les transferts de fonds

Transferts de fonds des émigrés libanais, un coup de pouce pour vivre mieux
L’étude, qui intègre également un petit nombre de localités rurales ou semi rurales, souligne l’écart de revenus entre les ménages recevant des fonds (-38,4%) et les autres.

Le Liban arrive en tête des pays de la région MENA pour l’importance des transferts de fonds. Ils atteignaient 22,4% du PIB en 2009 devant le Maroc et l’Algérie. Cette étude devrait permettre d’effectuer des rapprochements avec les données déjà disponibles sur le même sujet au Maroc et en Algérie. Il s’agit en effet de faire ressortir les particularités ou similitudes s’agissant de l’impact des transferts de fonds sur le niveau de vie des ménages.

Entretien réalisé par NBC lors de la conférence annuelle du Femise (13-14 Février, 2016, Athènes, Grèce). Pour en savoir plus sur la conférence,  cliquez ici.

S’inscrire à la Newsletter de Econostrum : http://www.econostrum.info/subscription/