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FEMISE MedBRIEF 23: « Développer l’entrepreneuriat social et l’innovation sociale en Méditerranée et au Moyen-Orient »

Tallie Hausser, Constantin Tsakas and Karine Moukaddem

La série MED BRIEF du FEMISE ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs et des partenaires du réseau FEMISE.

Le MED BRIEF « Développer l’entrepreneuriat social et l’innovation sociale en Méditerranée et au Moyen-Orient », est disponible ici (en anglais).

Il est également disponible en Arabe en cliquant ici.

Résumé

Notre Policy Brief analyse les écosystèmes d’innovation sociale de Beyrouth et de Tunis et examine les moyens qui mènent à une innovation inclusive qui crée des emplois, des revenus et des opportunités pour les populations marginalisées, les femmes et les jeunes. Les résultats montrent que l’absence de forme juridique pour les entreprises sociales, les obstacles au financement et aux investissements, la pénurie de ressources humaines pour les cadres supérieurs et les difficultés à déterminer la clientèle appropriée comptent parmi les principaux obstacles rencontrés par les entrepreneurs sociaux. Nous soutenons que des mécanismes de financement plus innovants devraient être disponibles pour les appuyer. Il serait nécessaire de sensibiliser les investisseurs du sud de la Méditerranée au concept de mesure de l’impact et de l’investissement d’impact. En outre, les gouvernements du Sud de la Méditerranée devraient soutenir activement les entreprises sociales, tandis que celles-ci devraient envisager des marchés publics sociaux et d’inclure les entreprises sociales dans leurs chaînes d’approvisionnement. Enfin, capitaliser sur la coopération euro-méditerranéenne pourrait changer la donne en matière d’inclusion. Plus précisément, une plate-forme UE-Med d’impact social pourrait multiplier les opportunités de financement pour les entrepreneurs de la région sud-méditerranéenne et constituer un marché prometteur pour les investisseurs à impact.

La liste des FEMISE MED BRIEF est disponible ici.

 

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.

L’Entrepreneuriat Social comme moyen de soutenir la croissance et l’emploi dans les pays MED

Un modèle de croissance complet et durable, qui crée des emplois et favorise l’inclusion sociale, voilà ce dont ont besoin les pays de la rive Sud de la Méditerranée. Cependant, malgré les efforts dans chaque pays, le chômage et les inégalités de tout type restent élevés, ce qui souligne la nécessité de nouvelles approches. À cet égard, l’Entrepreneuriat Social (ES)[1] peut offrir des perspectives significatives et peut aider à aborder les problèmes endémiques des pays MED car il: i. inclut tous les groupes et a un excellent potentiel de création d’emplois, ii. est basé sur le développement régional, iii. aborde le manque de diversification; iv. offre des réponses de solidarité intergénérationnelles.

Aspirant à contribuer à ôter les obstacles au développement des entreprises sociales et à soutenir les entrepreneurs sociaux, FEMISE a entrepris un effort ambitieux pour relier les acteurs de l’Entrepreneuriat Social (SE) dans la région Euro-Med. Ces efforts ont été initiés lors de la préparation du rapport FEMISE financé par la BEI en 2014, rapport qui portait sur l’entrepreneuriat social au Maghreb, et continuent avec le rapport EuroMed FEMISE 2018 qui portera sur le développement du secteur privé (à paraître). Ces efforts ont posé les bases d’une stratégie pluriannuelle sans précédent pour l’émergence d’écosystèmes ES qui associent les communautés de coopération UE-MED avec les principaux acteurs d’impact social et de soutien à l’entrepreneuriat.

Au préalable de la publication de son rapport EuroMed 2018, FEMISE a interviewé certains de ses principaux acteurs partenaires pour obtenir leurs propositions d’idées préliminaires sur les actions qu’ils considèrent comme prioritaires pour une meilleure coopération entre les structures d’entrepreneuriat social, pour mieux connaître les bonnes pratiques internationales qui pourraient être transposables dans le contexte Sud-Méditerranéen et pour avoir un aperçu des initiatives de leurs structures respectives dans la promotion de l’inclusivité et de l’utilité sociale. Voici quelques extraits d’interviews avec trois acteurs clés de l’entrepreneuriat social en UE-MED.

Thomas Vailleux est un entrepreneur social français basé entre Paris, Lyon et Beyrouth. Il a initié et co-fondé Friends of the Middle East  une entreprise sociale favorisant la compréhension des habitants issus du Moyen-Orient. Avec une équipe libanaise, il écrit et co-réalise « Changemakers in the Arab World », un film documentaire sur les entrepreneurs sociaux du Maghreb et du Moyen-Orient. Avec MakeSense, il a récemment conçu un programme d’accélération de trois semaines dédié au prototypage de 10 solutions portées entrepreneurs sociaux libanais.

Thomas Vailleux: Les pays sud-méditerranéens ne sont pas tous égaux devant la volonté de leurs dirigeants politiques et le développement de l’entrepreneuriat social. Néanmoins, il me paraît capital de faire du partage régional des bonnes pratiques, des retours d’expérience, des réseaux et des savoirs un modus operandi, une méthodologie de travail collaborative qui incarne les valeurs portées par le secteur. Il s’agirait alors de mettre en place une plateforme de collaboration régionale pour favoriser l’échange et renforcer la coopération entre acteurs partageant des intérêts communs, notamment en vue d’une ouverture au marché régional (par partenariats, par exportations, par implantation régionale, etc.). Cette plateforme peut prendre la forme d’une plateforme web et d’un calendrier de rencontres régionales ciblant des objectifs déjà identifiés comme étant clés par des acteurs comme le think tank libanais régional Beyond Reform & Development.

A l’échelle des structures d’accompagnement, des méthodologies innovantes et efficaces ont été inventées ou réinventées pour outiller les entrepreneurs sociaux et professionnaliser la démarche si spécifique et duale d’un entrepreneur social (social vs business). Ces méthodologies sont portées par des structures d’accompagnement à forte croissance, coopérant avec les domaines publics et privés, comme MakeSense à l’international ou Ticket for Change en France dont les fondateurs ont d’ailleurs été récompensés à de multiples reprises. Par ailleurs, la mise en place de dispositifs législatifs facilitant la création d’une entreprise sociale et réduisant les taxes pesant sur le porteur de projet en raison du caractère social de l’entreprise, en Italie et en France par exemple, semblent être indispensables au changement d’échelle du secteur. Enfin, dans les pays pionniers du secteur, raconter les histoires des solutions et des porteurs de projet s’est vite imposé comme un moyen de fédérer des communautés de « changemakers » partageant une vision commune du monde pour les mettre en action.

Friends of the Middle East est une association basée à Paris et Beyrouth dont l’un des objectifs est des de partager un autre visage de la région à travers les histoires du vécu de ses citoyens, notamment entrepreneurs sociaux. A travers notre projet de film documentaire (« Changemakers in the Arab World »), nous favorisons l’inclusion des publics marginalisés en les représentant dans notre film. Nos partenariats avec des ONGs et des fondations locales et régionales permettront à des jeunes de zones marginalisées d’être sensibilisés avec pour but de les éloigner de la violence et des extrémismes pour les rapprocher du « faire-ensemble ». Notre programme de « projections-action ! » dans plusieurs pays est d’ailleurs pensé pour engager les spectateurs dès la fin de la projection à travers des ateliers de résolution de problèmes et des mises en relation avec les acteurs de l’écosystème.

Shadi Atshan est un entrepreneur palestinien et cofondateur de Leaders Organization et FastForward Accelerator. Shadi a dirigé un groupe de professionnels talentueux pour établir ce qui est devenu la plus grande organisation de promotion de l’entrepreneuriat en Palestine (Leaders Organization ou Qeiadat). Il a développé le portefeuille d’activités de l’organisation à partir de zéro pour en faire un portefeuille de plus de 10 millions USD en moins de 8 ans. Actuellement Leaders Organization opère en Palestine, en Jordanie et en Belgique. Son travail a contribué à la création de plus de 45 startups technologiques. Aujourd’hui, Leaders Organization accueille le seul parc technologique de la Palestine « eZone », le premier accélérateur de start-ups de Palestine « FastForward », le premier accélérateur d’entreprises sociales de Palestine « SEA » et la Maison Palestinienne à Silicon Valley « PHSV » à San Francisco – USA.

Shadi Atshan: Faciliter le développement de la structure de l’entrepreneuriat social dans son ensemble, et plus particulièrement dans les pays du sud de la Méditerranée, devrait être une priorité sur trois niveaux, commencant d’un sens plus large et allant vers des stratégies micro-niveau. Une stratégie plus élargie devrait être conçue pour induire l’idée de responsabilité sociale et créer des bénéfices à travers l’activité de start-ups rentables dans toute la région. Une fois cette stratégie intégrée, des ateliers et des conférences devraient être introduits dans chaque pays, pour créer et cibler les lacunes sociales déjà existantes dans l’économie et créer des solutions rentables. Enfin, les incubateurs, les accélérateurs et les associations liées à l’entreprenariat, devraient intégrer des programmes sur mesure visant en particulier les programmes d’entreprenariat social et offrant la formation et le mentorat nécessaires pour inciter à la création de start-ups réussies.

Deux bonnes pratiques internationales que l’on retrouve directement dans les initiatives d’entrepreneuriat social, et qui débouchent sur la création de nouvelles entreprises dans la région Sud-Med, sont le recyclage et la transition vers l’énergie solaire. Ces bonnes pratiques garantissent une efficacité accrue, un coût plus faible et une plus grande durabilité à long terme pour la région dans son ensemble. Qui plus est, elles encouragent les jeunes entrepreneurs à créer de nouvelles start-up axées sur le progrès social. Afin de faciliter un tel environnement de durabilité et de pensée créative, certains programmes et aspects doivent être introduits. Le premier concerne des programmes de recherche et de développement pour encourager les entrepreneurs à créer des idées novatrices et de nouveaux produits. Le deuxième est un réseau d’experts internationaux sur le terrain, pour aider les start-ups à recevoir le mentorat et le conseil dont elles ont besoin et pour qu’elles puissent passer au niveau supérieur. Enfin, l’introduction d’un réseau de business-Angels dans la région pour investir dans les entrepreneurs, notamment dans des start-ups d’initiative sociale afin de leur permettre de développer et de créer des avantages à long terme.

L’inclusion sociale et l’utilité sociale font partie des principales initiatives de Leaders Organisation, et par conséquent, l’un des programmes qu’entreprend l’organisation est celui de l’Accélérateur d’Entreprises Sociales (SEA). Le concept a émergé suite au manque de soutien aux entreprises sociales, l’accélérateur etant censé trouver des solutions durables pour ce problème. L’accent a été particulièrement mis pour viser les femmes et les jeunes, avec l’ambition et le potentiel de créer des entreprises sociales durables qui auront un impact sur leurs communautés qui bénéficient d’un programme de soutien innovant et étendu. Ce projet va encore plus loin dans la promotion de l’engagement, les femmes et les jeunes issus de communautés marginalisées ayant des problèmes potentiels d’identité (dans la société, la politique, l’économie et l’environnement) développent leurs propres entreprises sociales et reçoivent un soutien. Le programme a offert une formation à plus de 150 entrepreneurs âgés de 22 à 30 ans, et a accueilli et soutenu 7 start-ups, avec un taux de participation de 42% chez les femmes.

Patrizia Bussi coordonne le réseau européen des entreprises sociales d’insertion(ENSIE) basé à Bruxelles, représentant les entreprises sociales et en particulier plus de 2500 entreprises sociales d’insertion par l’activité économique en Europe (27 membres dans 19 États membres de l’UE, Suisse et Serbie). ENSIE vise à contribuer au développement durable grâce à différentes actions telles que la création de liens entre le marché du travail et l’inclsuion sociale des groupes défavorisés en améliorant leurs opportunités d’emploi et leur productivité. Au cours de son temps à ENSIE, Patrizia a également travaillé pour deux entreprises italiennes d’économie sociale: le Consorcio Sociale Abele Lavoro et la coopérative sociale de type-A Stranaidea. Elle a été membre du groupe consultatif multipartite sur les affaires sociales (GECES), membre du sous-groupe de mesure d’impact social du GECES et membre du groupe italien GECES, Gruppo Multilaterale sull’imprenditoria sociale. Elle participe actuellement au GECES en tant qu’observateur. Depuis 2014, elle représente ENSIE dans le dialogue structuré avec le groupe d’experts des Fonds structurels et d’investissement européens (ESIF SD).

Patrizia Bussi: Je pense qu’il est nécessaire, dans chaque pays de la Méditerranée du Sud, de rechercher les structures de l’entrepreneuriat social et de l’économie sociale déjà existantes, les aidant à travailler ensemble afin qu’elles puissent être visibles et reconnues au niveau national et pour qu’elles puissent coopérer pour libérer les potentiels inexploités de leurs territoires. À la suite de ces étapes importantes, une coopération progressive doit être construite entre l’ensemble des structures au sud de la Méditerranée.

L’identification de bonnes pratiques internationales susceptibles d’être transposables n’est pas une tâche simple. Certaines pratiques ont déjà montré leur succès, comme le programme Incorpora au Maroc, ou certaines activités ayant un impact social en Tunisie, lancées par le groupe français SOS. Ces expériences confirment l’importance de la prise en compte des réalités territoriales (économiques, sociales, historiques, culturelles) et d’adapter les bonnes pratiques internationales à ces réalités.

ENSIE représente, soutient et développe en Europe des réseaux et des fédérations d’Entreprises sociales d’insertion par l’activité économique (Work Integration Social Enterprises-WISEs): des outils efficaces pour l’accès à la réinsertion sociale et professionnelle sur le marché du travail et pour l’inclusion sociale de groupes vulnérables. L’étude «Impact WISEs» de 2016 a examiné le cas de 807 WISE, présentes dans 9 pays de l’Union européenne et incluant 12 954 travailleurs défavorisés. L’étude a révélé que 48,5% des travailleurs défavorisés ont pu trouver un emploi dans la même entreprise, dans une autre WISE ou sur le marché du travail classique, tandis que 16,5% sont devenus des entrepreneurs autonomes ou ont trouvé une formation professionnelle qualifiante.

 

Les multiples entretiens réalisés par FEMISE ont montré la nécessité de soutenir le développement d’une politique habilitante et d’un environnement réglementaire pour l’entreprenariat social dans les pays MED. Ils ont également souligné qu’il est essentiel de sensibiliser et d’accroitre la capacité des acteurs de l’écosystème pour soutenir la croissance des entreprises sociales qui contribuent à la création de valeur et à la création d’emplois dans les pays MED. Ils ont également souligné l’importance de la communication et du partage de meilleures pratiques.

Sur la base de ces observations, FEMISE a mobilisé sa communauté scientifique pour son rapport 2018 qui portera sur le développement du secteur privé et qui comprendra un chapitre sur le potentiel de l’entrepreneuriat social dans les pays méditerranéens. Le chapitre se focalisera sur la panoplie d’outils (notamment financiers) pour soutenir et développer l’entrepreneuriat social dans cette région et présentera des actions potentielles au niveau EU-MED qui pourraient soutenir et développer l’ES. Le rapport devrait être disponible au dernier trimestre 2018.

Article par Constantin Tsakas

[1] Pour un panorama de l’Entrepreneuriat Social dans certains pays MED, veuillez lire le rapport FEMISE-BEI (2014) « Économie Sociale et Solidaire: Vecteur d’inclusivité et de création d’emplois dans les pays partenaires méditerranéens? » disponible ici.

« L’Economie Sociale et Solidaire est vecteur de cohésion sociale en Méditerranée », déclaration du 10e Rendez-Vous Economiques de la Méditerranée

Déclaration finale des 10èmes Rendez-Vous Economiques de la Méditerranée

Marseille, le 8 novembre 2014*

P1000159Les 10e Rendez-Vous Economiques de la Méditerranée se sont tenus le samedi 8 novembre en conclusion de la Semaine Economique de la Méditerranée à la Villa Méditerranée à Marseille en présence d’un public nombreux et de nombreuses personnalités du monde politique et académique des différents pays méditerranéens qui se sont exprimées:

 

« Quelle contribution l’économie sociale et solidaire peut-elle apporter au développement en Méditerranée ? »

Dans la continuité des travaux de l’année précédente, mettant l’accent sur l’importance du lien entre l’avenir de la région Méditerranée et celui de sa jeunesse, les participants à cette édition ont poussé la réflexion et les propositions qui pourraient être issues de l’économie sociale et solidaire comme vecteur de cohésion sociale. L’idée étant de faire participer et d’intégrer des pans entiers de la population laissés à l’écart.

Les participants ont considéré que les apports de l’économie sociale et solidaire, créant de fait un modèle de développement avec ses propres spécificités et peu exposés à la financiarisation de l’économie, étaient les suivants :

–          Inclure des groupes exclus et leur conférer de l’autonomie

–          Répondre au manque de diversification des économies

–          Intégrer et valoriser de nouvelles formes de création de richesses

–          Offrir une réponse à la question démographique et construire des solidarités intra et inter générationnelles

Pour atteindre l’objectif de mise en place d’un modèle de développement résilient et inclusif, les participants se sont mis d’accord sur les recommandations suivantes :

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–         Prise en compte des nouvelles formes de création de richesses que représentent toutes les initiatives d’économie sociale et solidaire des plus minuscules, des plus familiales, des plus locales,  jusqu’aux mouvements coopératifs, mutualistes  et associatifs.

  • Apporter un encadrement juridique et réglementaire de l’ESS
  • Intégrer un volet ESS dans les conventions Etat-Territoire et promulguer un « Small business act »
  • Donner aux collectivités locales les moyens d’agir et de mobiliser les ressources dans le domaine de l’ESS 

–          Une mobilisation plus efficace des ressources et des acteurs financiers locaux : des circuits de financement adaptés et mieux organisés pour drainer des financements institutionnels et privés

  • Créer un organisme financier susceptible de créer et gérer des outils adaptés : des titres associatifs, des prêts participatifs, des contrats d’apports associatifs
  • Créer un fonds d’amorçage associatif, première marche vers la structuration financière
  • Adapter la législation en matière de microfinance et démultiplier le micro-crédit pour un accès à tous les acteurs du secteur

–          Une meilleure  coordination entre les institutions internationales pour éviter une déperdition des financements au secteur de l’ESS et assurer une alternative au manque de financements publics de certains pays

  • Insister sur le financement multilatéral des projets à dimensionrégionale
  • Créer un fonds réunissant toutes les ressources à destination de l’ESS vers les pays de la Méditerranée
  • Mettre en place des fonds de garantie par les Etats via les institutions internationales

Enfin, les participants se sont mis d’accord sur la nécessité d’une vision partagée dans le cadre d’une charte pour un nouveau contrat social pour la jeunesse euro-méditerranéenne. Cette charte engagerait les acteurs publics et sensibiliserait la population aux outils et moyens de l’ESS. Elle définirait un cadre politique incluant l’ensemble de la société civile.

*Organisée par l’Institut de la Méditerranée/FEMISE et le Cercle des économistes, cette journée a conclu la semaine économique de la Méditerranée débutée le 3 novembre. Devant le succès de cette manifestation se sont joints aux collectivités initiatrices, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Ville de Marseille, la Banque Mondiale via le Centre pour l’Intégration en Méditerranée de Marseille, l’Office de Coopération Economique pour la Méditerranée et l’Orient, la Banque Européenne d’Investissement et divers organismes particulièrement orientés vers la région euro-méditerranéenne, en particulier, le groupe interministériel 5+5 auprès du Premier ministre français, le Secrétariat Général de l’Union pour la Méditerranée.

Téléchargez le Verbatim des 10ieme Rendez-vous, Cliquez ici

Téléchargez le programme des 10ieme Rendez-vous

La conférence s’est appuyée sur une étude réalisée par le FEMISE, à la demande de la BEI. Pour téléchargez le rapport et le résumé, cliquez ici

 

 

Le FEMISE fait le pari de l’économie sociale et solidaire

ESS2 Considérée comme une « autre voie » par rapport à l’économie de marché traditionnelle, l’économie sociale et solidaire (ESS) vise à favoriser l’employabilité et l’inclusivité. Le dernier rapport du Forum euro-méditerranéen des Instituts de Sciences économiques (FEMISE) suggère l’introduction d’un cadre réglementaire et d’une fiscalité incitative pour ce secteur prometteur dont le potentiel n’est pas suffisamment exploité.

Injecter de la moralité, des valeurs dans une économie qui a montré ses limites… L’ESS pourrait générer jusqu’à 4% des emplois dans les pays du Sud de la Méditerranée. Le secteur se structure essentiellement autour du tissu associatif (e.g. associations de micro crédit solidaire au Maroc), coopératif (e.g. coopératives de pêche en Egypte) et des mutuelles. Cet « outil d’innovation socio-économique » permettrait de financer des projets à fort impact social dans les secteurs de l’habitat, de l’artisanat, de la formation, de l’agriculture…

Préparé dans le contexte de sa collaboration avec la BEI, le rapport du FEMISE, intitulé « Économie sociale et solidaire : vecteur d’inclusivité et de créations d’emplois en Méditerranée », analyse la situation de ce secteur dans trois pays (Egypte, Maroc, Tunisie) et explore de nouvelles voies pour le développer.

Toutefois, favoriser l’économie sociale et solidaire constitue un processus long impliquant, selon le Femise, l’intervention des pouvoirs publics —pour bâtir un cadre juridique et fiscal— et des acteurs privés pour accompagner et financer les projets à fort impact social et de développement.

Une banque éthique par pays et des investissements à impact social

ESS1« Nous proposons la création d’une banque éthique dans chaque pays comme catalyseur de changement (…), le développement d’outils de financement et de soutien à l’économie sociale », suggère le rapport citant l’exemple de Banca Etica en Italie, véritable interface entre les banques traditionnelles et les structures de l’ESS. Ces établissements pourraient alors disposer d’une série d’instruments de financement à rentabilité modérée (titres, contrats d’apports, fonds d’amorçage associatifs).

Pour construire un écosystème cohérent, coordonné, efficace de l’ESS, le Femise suggère de généraliser l’« impact investing » qui permet de faire « coexister la création de valeur économique avec la création de valeur sociale ». Ceci en développant un dispositif qui permet de faire correspondre les investissements à impact social aux besoins des entreprises ESS. Ce dispositif pourrait étendre le champ des « instruments traditionnels » et financer des activités qui ont été longuement négligées. Il pourrait devenir une véritable réponse au défaut de financement des structures de l’ESS, une solution complète pour accélérer le développement de la finance sociale.

Le rapport « Économie sociale et solidaire : vecteur d’inclusivité et de créations d’emplois en Méditerranée » est disponible au téléchargement (cliquez ici)

FEMISE présente le rapport le 8 Novembre a Marseille lors de la Semaine économique de la Méditerranée (pour en savoir plus  cliquez ici).

Photos:   photo 1 : “L’« impact investing » permet de faire « coexister la création de valeur économique avec la création de valeur sociale ». (Photo Taysir) Econostrum

Photo 2:  » L’ESS pourrait générer jusqu’à 4% des emplois dans les pays du Sud de la Méditerranée. (Photo Taysir) : » -Econostrum

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. www.econostrum.info.

Newsletter d’econostrum : http://www.econostrum.info/subscription/

FEMISE présente: « Économie Sociale et Solidaire: Vecteur d’inclusivité et de création d’emplois dans les pays partenaires méditerranéens? »

IMG-CT FEMISE a présenté son rapport sur le thème: : « Économie Sociale et Solidaire : Vecteur d’inclusivité et de création d’emplois dans les pays partenaires méditerranéens? » le 8 Novembre, 2014, au cours de la dixième conférence des Rendez-vous de la Méditerranée*, organisée par l’Institut de la Méditerranée, FEMISE et le Cercle des Economistes.

Dr Constantin Tsakas , économiste au FEMISE et directeur général de l’Institut de la Méditerranée a souligné l’importance de ce secteur et a identifié les outils nécessaires qui pourraient le soutenir et conduire à la création d’emplois. ( Cliquez ici pour accéder sur facebook à un extrait de la présentation du Dr Tsakas 3min40s)

Téléchargez le rapport (en pdf, 118 p, 2 GB, Français)

Téléchargez le résumé Executif (en pdf, Français)

L’importance de ce sujet vient du fait que ce secteur pourra devenir un élément important dans la politique de développement des Pays Sud de la Méditerranée.Couverture ESS-small

L’objectif de ce rapport est donc double, il s’agit : i) d’une part de produire un état des lieux de l’ESS en Méditerranée et identifier le potentiel et les points de blocage actuels (en se focalisant sur les cas de l’Egypte, du Maroc et de la Tunisie); et ii) de proposer des actions envisageables pour développer le secteur en suggérant des pistes d’outils opérationnels qui pourraient être mis en place avec l’appui éventuel de bailleurs de fonds internationaux.

*Pour plus d’informations sur les Rendez-vous de la Méditerranée, cliquez-ici