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FEMISE MED BRIEF no2 : Émigration et Culture dans la région MENA

FEMISE inaugure le lancement de sa nouvelle série de Policy Briefs MED BRIEF qui ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs FEMISE et des partenaires du réseau.

Le deuxième numéro de MED BRIEF (Émigration et Culture dans la région MENA: implications pour les pays d’envoi et les pays récepteurs) est disponible ici.

Pr. Frédéric Docquier (Universite Catholique de Louvain, FEMISE)

Ce Policy Brief, écrit par Pr. Frédéric Docquier (Universite Catholique de Louvain) examine la question de la sélection culturelle des émigrés. Les émigrants de la région MENA s’auto-sélectionnent sur base de traits culturels. Ceux qui ont l’intention d’émigrer dans les pays à revenu élevé de l’OCDE présentent des niveaux de religiosité nettement inférieurs à ceux du reste de la population. Ils partagent également des points de vue plus égalitaires, bien que cet effet ne concerne que les jeunes (âgés de 15 à 30 ans), les femmes célibataires et les pays comptant une minorité sunnite. Globalement, les effets de la sélection culturelle ne devraient pas être surestimés. Premièrement, l’émigration n’affecte guère la distribution des traits culturels dans les pays de la région MENA. Deuxièmement, il a un effet limité (quoique non négligeable) sur la distance culturelle entre les autochtones et les immigrés dans les pays de l’OCDE. Pour les pays les plus touchés par le printemps arabe, le degré de sélection culturelle a diminué depuis 2011, avec des implications potentielles pour l’intégration dans le pays de destination.

Pour rappel, le premier numéro de MED BRIEF (Déficits Jumeaux et Viabilité des Politiques Macroéconomiques) est disponible ici.

 

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.

Transferts de fonds des émigrés libanais, un coup de pouce pour vivre mieux

Les flux des capitaux transférés par les émigrés Libanais à leurs proches sous forme de remises d’investissements ou de dépôts bancaires constituent une composante essentielle de l’économie libanaise. Ils représentent une part importante des ressources du pays. En publiant une étude sur cette thématique, Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, vient combler les lacunes en la matière. L’exploitation des données statistiques a d’ailleurs été immédiate.

Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth,  a coordonné une étude financée par le Femise réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique. (Photo N.B.C)

Chogig Kasparian, professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, a coordonné une étude financée par le Femise réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique. (Photo N.B.C)

60% des émigrés Libanais expédient régulièrement de l’argent à leurs familles restées au pays. Quel est leur profil ? À quoi ces fonds sont-ils destinés ? « L’argent sert principalement à satisfaire les besoins de la vie quotidienne, les dépenses d’éducation et de santé. L’investissement dans la création d’entreprise demeure marginal », explique Chogig Kasparian. Professeur à l’université Saint-Joseph de Beyrouth, elle a coordonné une étude financée par le Femise et réalisée dans le cadre de l’Observatoire universitaires de la réalité socio-économique (OURSE). (Pour accéder à cette étude, cliquez ici)« Nous manquons de données statistiques sur ce phénomène. Cet ouvrage devrait éclairer le gouvernement sur la politique sociale à mener. Dernièrement, des représentants du Fonds monétaire international se sont rendus au Liban pour exploiter ces nouvelles données », explique l’économiste.Au terme d‘un an et demi de recherches, l’ouvrage intitulé « L’impact des transferts des émigrés sur le niveau de vie des ménages : étude comparative entre le Liban, le Maroc et l’Algérie » a été publié en octobre 2015.« L’immigration libanaise est constituée généralement de médecins, d’ingénieurs, d’informaticiens. Si historiquement, la France a accueilli beaucoup de Libanais pour des raisons de proximité culturelle, ils sont aujourd’hui attirés par les pays du Golfe. Les femmes qui auparavant suivaient leurs maris sont devenues indépendantes. Nous constatons ainsi des migrations autonomes de Libanaises qui partent faire carrière à Dubaï », souligne Chogig Kasparian qui a mené une enquête auprès de 2 000 ménages, 1 000 recevant des transferts de fonds de l’étranger et 1 000 n’en recevant pas.
 

Premier pays de la région MENA pour les transferts de fonds

Transferts de fonds des émigrés libanais, un coup de pouce pour vivre mieux
L’étude, qui intègre également un petit nombre de localités rurales ou semi rurales, souligne l’écart de revenus entre les ménages recevant des fonds (-38,4%) et les autres.

Le Liban arrive en tête des pays de la région MENA pour l’importance des transferts de fonds. Ils atteignaient 22,4% du PIB en 2009 devant le Maroc et l’Algérie. Cette étude devrait permettre d’effectuer des rapprochements avec les données déjà disponibles sur le même sujet au Maroc et en Algérie. Il s’agit en effet de faire ressortir les particularités ou similitudes s’agissant de l’impact des transferts de fonds sur le niveau de vie des ménages.

Entretien réalisé par NBC lors de la conférence annuelle du Femise (13-14 Février, 2016, Athènes, Grèce). Pour en savoir plus sur la conférence,  cliquez ici.

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