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8èmes Rencontres du Mont Blanc : IM et FEMISE au sommet international de l’Economie Sociale

Comment l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) peut-elle contribuer à appuyer la croissance et l’emploi dans les pays Partenaires Méditerranéens (PM) ? C’est la question à laquelle la présentation de Dr. Constantin Tsakas (Délégué Général de l’Institut de la Méditerranée, Secrétaire Général du FEMISE) a apporté des éléments de réponse aux 8èmes Rencontres du Mont Blanc (RMB) (6-8 Décembre 2017, Archamps, Grand Genève), sommet international de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) organisé par ESS Forum International (Co-secrétaire permanent du Groupe pilote international de l’ESS, membre observateur de la Task Force inter-agences de l’ONU sur l’ESS).

Dr. Constantin Tsakas (Institut de la Méditerranée, FEMISE) (photo:RMB)

Dr Tsakas a présenté les résultats préliminaires d’un chapitre du rapport EuroMed FEMISE 2018 produit par l’Institut de la Méditerranée (IM) lors d’une session sur « Des réponses efficaces aux impacts durables : cohésion sociale, solidarité et inclusion ».
Le Dr. Tsakas a souligné que l’ESS pourrait devenir un outil d’innovation économique, financière et sociale adaptée aux PM. Ces derniers doivent faire face aujourd’hui à de nombreux problèmes liés au chomage, au manque d’inclusivité, à l’économie informelle, à une croissance limitée…L’ESS compose un cadre de référence pour reconstruire du lien social autour de l’économie, pour valoriser les ressources et les atouts des territoires et y ancrer le développement, pour former et mobiliser les compétences disponibles dans une dynamique entrepreneuriale. Elle permet :

  • La mobilisation d’une jeunesse nombreuse, en quête d’emploi et de plus en plus tournée vers l’entrepreneuriat.
  • L’instauration d’une économie plus inclusive car l’ESS sait créer de l’emploi pour des personnes vulnérables que ni l’Etat, ni les entreprises traditionnelles ne savent intégrer.
  • La diversification économique et la montée en gamme.

La société civile l’a bien compris, depuis le printemps Arabe on assiste à une effervescence et émergence accrue de structures ESS. De véritables success stories permettent de répondre aux besoins des populations…

Au Maroc, pays qui compte 15700 coopératives (dont 2287 coopératives féminines) et 120 000 associations (avec plus de 15 millions d’adhérents), les chaines de valeurs des entreprises d’ESS sont composées des entreprises du secteur privé : les coopératives de production du secteur agricole, de l’artisanat et/ou la pêche commercialisent leur production dans le secteur privé (marchés locaux, régionaux, petite et grande distribution).

En Egypte, les initiatives sont des initiatives du secteur privé qui ont émergé pour pallier à l’incapacité croissante des gouvernements et des activités formelles du secteur privé à satisfaire les divers besoins de ménages pauvres pour certains services et produits.

En Tunisie, le pays compte près de 20000 associations avec plus de 12 millions d’adhérents, dont la moitié créées au cours des 5 dernières années sous l’impulsion donnée par la société civile post-révolution. Le secteur de l’agriculture et de la pêche compte parmi les secteurs les plus concernés par l’ESS.

Panelistes à la session « Des réponses efficaces aux impacts durables : cohésion sociale, solidarité et inclusion » (photo :IM).

Cependant, de manière générale, l’Etat n’appui pas assez l’ESS au Sud-Méditerranéen et ne crée pas les conditions nécessaires à sa pérennité. Le Dr. Tsakas a souligné qu’au cœur de la dynamique ESS se trouve la question du financement des projets et de la mobilisation des ressources. Les résultats préliminaires indiquent que le financement des entreprises ESS doit être au cœur des préoccupations des autorités locales, nationales mais aussi sur le plan EuroMed. Une « finance ESS » permettant un accès à la liquidité et au crédit en lien avec des objectifs coordonnés partagés est nécessaire. Il serait opportun que chacun des PM appuie, notamment en instaurant un cadre réglementaire propice, l’émergence de banques « sociales », « participatives » ou « éthiques » pour orienter des fonds vers des projets utiles, durables et inclusifs. Il serait également judicieux d’encourager le financement de l’ESS par les institutions de microfinance qui ont un maillage territorial développé. Il serait également possible d’innover en proposant des modes des contrats de financement d’impact social (Social Impact Bonds – SIB), titres très populaires dans le monde anglo-saxon, qui permettent de faire financer des programmes sociaux (commerce équitable, tourisme social, accès à la culture etc.) par des investisseurs privés. Le rapport EuroMed 2018 proposera des pistes d’outils qui peuvent être appuyés par tous les acteurs locaux, nationaux et internationaux et qui permettent de répondre aux obstacles de financement identifiés.

En conclusion, le Dr Tsakas a mis l’accent sur le besoin de développer une stratégie d’émergence d’écosystemes de l’ESS et de l’entrepreneuriat social sur 3 axes (Macro-Meso-Micro). Le Dr Tsakas a offert un aperçu de la vision du FEMISE pour l’émergence de tels écosystèmes, soit :

  • Soutenir le développement d’un environnement politique et réglementaire propice à la croissance des entreprises sociales à travers des stratégies nationales et panels de plaidoyer.
  • Sensibiliser et renforcer les capacités des acteurs « meso » de l’écosystème pour soutenir la croissance d’entreprises sociales. Une cartographie MED de ces acteurs d’appui, la généralisation d’activités de formation et l’échange de bonnes pratiques permettraient de contribuer à ce processus.
  • Enfin, il y a une nécessité de mieux démontrer et promouvoir le potentiel économique des entreprises sociales dans la création de valeur et d’emplois dans les PM. Une véritable méthodologie qui quantifie l’impact social est ici nécessaire. Il en est de même pour l’appui financier à l’entrepreneuriat social, à la formation aux entrepreneurs et aux initiatives de mentorat.

Ces points, ainsi que d’autres problématiques, seront développés en détail dans le prochain Rapport FEMISE 2018 qui portera sur le développement du secteur privé en Méditerranée (à parraitre Q1 2018).

La présentation powerpoint du Dr Tsakas aux RMB est disponible en cliquant ici.

Au préalable de la publication du rapport FEMISE EuroMed 2018 coordonné par Pr. Patricia AUGIER (Pte du Comité Scientifique de IM et FEMISE, Coordonatrice FEMISE), nous vous proposons aussi quelques extraits d’interviews avec trois acteurs clés de l’entrepreneuriat social en UE-MED.

Vous pouvez aussi revisiter l’étude pilote Femise–BEI (2014) sous coordination IM sur le potentiel d’inclusivité de l’ESS dans les pays du Sud Méditerranéen.

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« L’Economie Sociale et Solidaire est vecteur de cohésion sociale en Méditerranée », déclaration du 10e Rendez-Vous Economiques de la Méditerranée

Déclaration finale des 10èmes Rendez-Vous Economiques de la Méditerranée

Marseille, le 8 novembre 2014*

P1000159Les 10e Rendez-Vous Economiques de la Méditerranée se sont tenus le samedi 8 novembre en conclusion de la Semaine Economique de la Méditerranée à la Villa Méditerranée à Marseille en présence d’un public nombreux et de nombreuses personnalités du monde politique et académique des différents pays méditerranéens qui se sont exprimées:

 

« Quelle contribution l’économie sociale et solidaire peut-elle apporter au développement en Méditerranée ? »

Dans la continuité des travaux de l’année précédente, mettant l’accent sur l’importance du lien entre l’avenir de la région Méditerranée et celui de sa jeunesse, les participants à cette édition ont poussé la réflexion et les propositions qui pourraient être issues de l’économie sociale et solidaire comme vecteur de cohésion sociale. L’idée étant de faire participer et d’intégrer des pans entiers de la population laissés à l’écart.

Les participants ont considéré que les apports de l’économie sociale et solidaire, créant de fait un modèle de développement avec ses propres spécificités et peu exposés à la financiarisation de l’économie, étaient les suivants :

–          Inclure des groupes exclus et leur conférer de l’autonomie

–          Répondre au manque de diversification des économies

–          Intégrer et valoriser de nouvelles formes de création de richesses

–          Offrir une réponse à la question démographique et construire des solidarités intra et inter générationnelles

Pour atteindre l’objectif de mise en place d’un modèle de développement résilient et inclusif, les participants se sont mis d’accord sur les recommandations suivantes :

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–         Prise en compte des nouvelles formes de création de richesses que représentent toutes les initiatives d’économie sociale et solidaire des plus minuscules, des plus familiales, des plus locales,  jusqu’aux mouvements coopératifs, mutualistes  et associatifs.

  • Apporter un encadrement juridique et réglementaire de l’ESS
  • Intégrer un volet ESS dans les conventions Etat-Territoire et promulguer un « Small business act »
  • Donner aux collectivités locales les moyens d’agir et de mobiliser les ressources dans le domaine de l’ESS 

–          Une mobilisation plus efficace des ressources et des acteurs financiers locaux : des circuits de financement adaptés et mieux organisés pour drainer des financements institutionnels et privés

  • Créer un organisme financier susceptible de créer et gérer des outils adaptés : des titres associatifs, des prêts participatifs, des contrats d’apports associatifs
  • Créer un fonds d’amorçage associatif, première marche vers la structuration financière
  • Adapter la législation en matière de microfinance et démultiplier le micro-crédit pour un accès à tous les acteurs du secteur

–          Une meilleure  coordination entre les institutions internationales pour éviter une déperdition des financements au secteur de l’ESS et assurer une alternative au manque de financements publics de certains pays

  • Insister sur le financement multilatéral des projets à dimensionrégionale
  • Créer un fonds réunissant toutes les ressources à destination de l’ESS vers les pays de la Méditerranée
  • Mettre en place des fonds de garantie par les Etats via les institutions internationales

Enfin, les participants se sont mis d’accord sur la nécessité d’une vision partagée dans le cadre d’une charte pour un nouveau contrat social pour la jeunesse euro-méditerranéenne. Cette charte engagerait les acteurs publics et sensibiliserait la population aux outils et moyens de l’ESS. Elle définirait un cadre politique incluant l’ensemble de la société civile.

*Organisée par l’Institut de la Méditerranée/FEMISE et le Cercle des économistes, cette journée a conclu la semaine économique de la Méditerranée débutée le 3 novembre. Devant le succès de cette manifestation se sont joints aux collectivités initiatrices, la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Ville de Marseille, la Banque Mondiale via le Centre pour l’Intégration en Méditerranée de Marseille, l’Office de Coopération Economique pour la Méditerranée et l’Orient, la Banque Européenne d’Investissement et divers organismes particulièrement orientés vers la région euro-méditerranéenne, en particulier, le groupe interministériel 5+5 auprès du Premier ministre français, le Secrétariat Général de l’Union pour la Méditerranée.

Téléchargez le Verbatim des 10ieme Rendez-vous, Cliquez ici

Téléchargez le programme des 10ieme Rendez-vous

La conférence s’est appuyée sur une étude réalisée par le FEMISE, à la demande de la BEI. Pour téléchargez le rapport et le résumé, cliquez ici

 

 

FEMISE présente: « Économie Sociale et Solidaire: Vecteur d’inclusivité et de création d’emplois dans les pays partenaires méditerranéens? »

IMG-CT FEMISE a présenté son rapport sur le thème: : « Économie Sociale et Solidaire : Vecteur d’inclusivité et de création d’emplois dans les pays partenaires méditerranéens? » le 8 Novembre, 2014, au cours de la dixième conférence des Rendez-vous de la Méditerranée*, organisée par l’Institut de la Méditerranée, FEMISE et le Cercle des Economistes.

Dr Constantin Tsakas , économiste au FEMISE et directeur général de l’Institut de la Méditerranée a souligné l’importance de ce secteur et a identifié les outils nécessaires qui pourraient le soutenir et conduire à la création d’emplois. ( Cliquez ici pour accéder sur facebook à un extrait de la présentation du Dr Tsakas 3min40s)

Téléchargez le rapport (en pdf, 118 p, 2 GB, Français)

Téléchargez le résumé Executif (en pdf, Français)

L’importance de ce sujet vient du fait que ce secteur pourra devenir un élément important dans la politique de développement des Pays Sud de la Méditerranée.Couverture ESS-small

L’objectif de ce rapport est donc double, il s’agit : i) d’une part de produire un état des lieux de l’ESS en Méditerranée et identifier le potentiel et les points de blocage actuels (en se focalisant sur les cas de l’Egypte, du Maroc et de la Tunisie); et ii) de proposer des actions envisageables pour développer le secteur en suggérant des pistes d’outils opérationnels qui pourraient être mis en place avec l’appui éventuel de bailleurs de fonds internationaux.

*Pour plus d’informations sur les Rendez-vous de la Méditerranée, cliquez-ici