Environnement : les pays du Sud ont des opportunités à saisir

Dans le cadre de la Cop22, le Femise a participé à la rédaction du rapport Énergies2050 traitant des changements climatiques en Méditerranée. Il pointe les efforts insuffisants dans le sud Méditerranéen tout en relevant de réels atouts à exploiter en matière de politique environnementale.

 

Le rapport Energies2050 a été présenté lors de la Cop22 (photo F.Dubessy)

Le rapport Energies2050 a été présenté lors de la Cop22 (photo F.Dubessy)

Rédigé par les docteurs Constantin Tsakas (Délégué Général de l’Institut de la Méditerranée et Secrétaire Général Femise), Maryse Louis (Déléguée Générale du Femise et Programs Manager ERF) et Abeer El-Shinnawy (institut universitaire du Caire et Femise), le chapitre « La région Sud-Med post-Printemps Arabes et les potentiels pour l’environnement » du rapport Énergies 2050 présenté à la Cop22 souligne que des opportunités sont à saisir et des externalités sont à compenser par les États du sud de la Méditerranée.

L’environnement représente des opportunités immédiates, notamment en matière de création de valeur ajoutée et d’emplois. A titre d’exemple les auteurs notent que « 270 000 à 500 000 emplois pourraient être créés au Maroc d’ici 2040 dans le secteur des énergies renouvelables  ».

Mais pour l’instant, les projections sont inquiétantes avec la diminution des apports naturels en eau, l’aggravation des risques encourus par l’agriculture. « Les premières estimations Femise indiquent qu’une hausse de 1°C des températures provoquerait une baisse du PIB par habitant de l’ordre de 8% en moyenne, avec une fourchette variant de -17% pour l’Égypte à 0% pour la Turquie, la Tunisie et certains pays du Machrek » constate le rapport. La hausse du niveau de la mer aura sans doute un des effets les plus dommageables. Les villes côtières en Turquie et en Tunisie, le Nord du delta du Nil seront menacées.

Inclure la dimension environnementale dans les politiques économiques.

Si le chapitre constate « quelques initiatives disparates », il remarque que « ces efforts restent insuffisants pour créer un changement à grande échelle. Il semble indispensable pour les pays méditerranéens d’inclure davantage la dimension environnementale dans leurs politiques économiques ».

La centrale solaire Noor de Ouarzazate se trouve en pleine extension (photo F.Dubessy)

La centrale solaire Noor de Ouarzazate se trouve en pleine extension (photo F.Dubessy)

Les chercheurs incitent donc les États du Sud à « inclure davantage la dimension environnementale dans les politiques économiques…, pour développer des activités / industries, peu existantes dans les pays de la région ». Le Femise suggère d’orienter les efforts vers les secteurs manufacturiers, la finance, l’assurance, la construction. Une action d’autant plus indispensable que « les pays méditerranéens du Sud sont particulièrement vulnérables à l’impact du changement climatique  » relève le rapport.

Un élan serait-il à exploiter ? Il semblerait que oui. Même si les printemps arabes ont fait passer les préoccupations environnementales au second plan, les énergies renouvelables restent un secteur plutôt stable pour les investissements dans la région. L’année 2015 a été une des plus importantes en terme de projets d’IDE annoncés.

Enfin, les auteurs ajoutent que les pays du Sud pourraient exploiter une série d’atouts : leur potentiel solaire élevé (irradiation), les coûts de main-d’œuvre compétitifs pour les emplois non qualifiés et le fait que pour les partenaires européens le développement de l’économie verte dans la région serait une évolution bienvenue.

Article réalisé en partenariat avec Econostrum.

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