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La qualité de la gouvernance stimule le commerce au Moyen-Orient

La gouvernance d’un pays joue un rôle déterminant dans la capacité des entreprises moyen-orientales et nord africaines à commercer et à s’intégrer dans l’économie globale. La qualité des institutions explique la performance des entreprises à l’export, comme le démontre le rapport du Femise (FEM41-08) dans sa troisième partie.

 

La gouvernance d’un pays joue un rôle déterminant dans la capacité des entreprises moyen-orientales et nord africaines à commercer et à s’intégrer dans l’économie globale. Photo GTur

Après avoir analysé les compétences et les contraintes des sociétés installées dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, le rapport se concentre sur le cas des entreprises égyptiennes en examinant les freins à leur performance.
Le troisième chapitre de l’étude, coordonnée par la professeure d’économie Inmaculada Martínez-Zarzoso, souligne l’importance de  la gouvernance dans la capacité des entreprises à exporter ou importer.Dans le cadre de l’étude, les économistes du FEMISE ont analysé les exportations bilatérales avec 189 partenaires commerciaux et dix-neuf pays exportateurs de la région entre 1996 et 2013.  Il en ressort que, si la démocratie et le bon fonctionnement des institutions constituent un pré requis, l’environnement des affaires influe non seulement sur la productivité mais contribue à la performance de l’économie dans sa globalité. Environnement commercial et cadre institutionnel impactent à la fois la performance des entreprises et le dynamisme économique du pays.

L’importance d’une gouvernance homogène pour faciliter le commerce

L’étude démontre qu’au lendemain des événements du Printemps Arabe, de nouveaux critères sont apparus. Ainsi, la facturation et la comptabilité apparaissent comme des facteurs déterminants stimulant les exportations.

Le monde des affaires a besoin d’un environnement stable, notamment s’agissant du droit de la propriété. Le respect de l’état de droit, la lutte contre la corruption, une bureaucratie efficace stimulent les relations d’affaires. De plus, deux pays présentant des similitudes dans leur gouvernance observeront un impact positif sur leurs niveaux d’exportations.

« Les réglementations similaires et la primauté du droit stimulent les exportations au Moyen-Orient. Les politiques commerciales de libéralisation pourraient ainsi se concentrer sur des partenaires commerciaux avec des normes de gouvernance similaires », indique le document, ajoutant que chacun des six indicateurs de gouvernance influe positivement sur le commerce bilatéral.

Pour en savoir plus sur le sujet, veuillez télécharger le rapport disponible ici.

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L’Égypte peut rendre ses entreprises plus performantes avec une réforme de la fiscalité

Le dernier rapport Femise (FEM41-08) pointe du doigt les freins à la productivité des entreprises installées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Bien avant la corruption ou le manque de visibilité du monde des affaires, les entreprises égyptiennes subissent une pression fiscale qui affecte leur productivité. Une prise de conscience politique pourrait permettre d’encourager les entreprises à devenir plus compétitives.

 

Les entreprises égyptiennes subissent une pression fiscale qui affecte leur productivité (photo : F.Dubessy)

Les entreprises égyptiennes subissent une pression fiscale qui affecte leur productivité (photo : F.Dubessy)

Saviez-vous qu’en Égypte, les entreprises s’acquittent de vingt-neuf impôts différents par an nécessitant quelque 392 heures pour remplir les déclarations ? La ponction fiscale représente également 42,6% des bénéfices. Pas étonnant que le pays arrive en bas de classement en terme de pression fiscale, 148 e sur 189 pays ! « Afin d’améliorer la productivité des entreprises, le gouvernement égyptien doit revoir sa politique fiscale », préconise le rapport FEMISE.

Intitulé « Performance des Entreprises dans le Processus de Transition: le Rôle des Contraintes d’Affaires et des Institutions dans la Région Sud-méditerranéenne » (disponible ici), le  document, coordonné par Inmaculada Martínez-Zarzoso, professeur d’économie à Jaime (Espagne), a été publié en décembre 2016.

Au total, vingt-deux contraintes réduisent la productivité globale. Bien évidemment, les facteurs internes tels que les aptitudes, les compétences des salariés entrent en ligne de compte dans l’analyse globale de la compétitivité d’une entreprise.
Si la fiscalité arrive en tête de classement, d’autres facteurs externes tels que la corruption, le manque de visibilité législative, le prix de l’immobilier, le coût du foncier, l’accès et le coût au financement bancaire ou tout simplement les prix de l’eau et de l’électricité constituent de réels handicaps pour les entreprises.

Une nouvelle réalité après la révolution de 2011

L’étude analyse les freins à la performance des sociétés avant et après la révolution de 2011. De nouveaux obstacles ont surgi rendant le climat des affaires moins propice à l’investissement, notamment l’incertitude réglementaire et politique, la corruption et le crime. « La révolution avait comme objectif de susciter des opportunités économiques et sociales ouvrant la voie à la croissance économique et à l’emploi. Cependant, le pays est devenu instable du point de vue politique. Cette période de transition a un impact direct sur la performance dans le secteur privé », souligne le rapport.

Avant les événements du Printemps Arabe, l’interventionnisme était de mise en Égypte, comme dans la plupart des États du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Les économistes du FEMISE analysent également dans le rapport d’autres pays de la région : Liban, Jordanie, Maroc et Tunisie.

Là encore, l’incertitude réglementaire et politique, la corruption et la criminalité se sont aggravées. « Ces résultats ont des implications politiques importantes. Les actions spécifiques à l’égard des entreprises devraient permettre de réduire les principaux obstacles et par conséquent encourager les entreprises manufacturières égyptiennes à devenir plus compétitives », conclut le rapport.

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