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FEMISE MED BRIEF no1 : Déficits Jumeaux et Viabilité des Politiques Macroéconomiques

FEMISE inaugure le lancement de sa nouvelle série de Policy Briefs MED BRIEF qui ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs FEMISE et des partenaires du réseau.

Le premier numéro de MED BRIEF est maintenant disponible au téléchargement (en anglais) en cliquant ici.

Il est également disponible en Arabe ici.

Pr. Simon Neaime (American University of Beirut, FEMISE)

Ce Policy Brief, écrit par Pr. Simon Neaime (American University of Beirut) examine la question de la viabilité budgétaire et macroéconomique dans les pays de l’Union européenne (Grèce, Irlande, Italie, Portugal et Espagne) et dans un sous-ensemble de partenaires méditerranéens (PM): Égypte, Jordanie, Maroc, Tunisie et Liban. Il répond à la question suivante: comment les pays de l’UE et les PM peuvent-ils réduire les déséquilibres macroéconomiques (dette publique énorme, déficits budgétaires et courants) à un moment ou ils doivent faire face à une faible croissance économique, des taux de chômage élevés, une inflation croissante et des demandes pour davantage d’inclusivité? Enfin, ce Policy Brief évalue les politiques macroéconomiques passées mises en œuvre par le Fonds monétaire international (FMI) à la lumière des diverses mesures d’austérité qui ont été introduites et propose d’autres solutions de politique macroéconomique et remèdes possibles.

 

 

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.

Rapport FEMISE EuroMed 2017: La Gestion Economique Passée au Crible: comment les décideurs politiques du Sud de la Méditerranée ont-ils répondu aux demandes de changement?

Le Rapport EuroMed FEMISE 2017 est maintenant disponible

La Gestion Economique Passée au Crible:

comment les décideurs politiques du Sud de la Méditerranée ont-ils répondu aux demandes de changement?[1]

La version française du rapport est disponible au téléchargement ici. 

Le FEMISE lance son rapport Euro-Méditerranéen 2017 qui porte sur la transition des économies du sud de la Méditerranée. Le rapport fournit une analyse critique des réponses proposées dans certains pays de la région pour pallier aux défis économiques, sociaux et politiques à la suite des soulèvements. Il produit des recommandations sur les moyens d’aller de l’avant pour assurer une transition réussie.

« Dans l’ensemble, les pays du Sud-Med sont à la croisée des chemins. Ils ont un potentiel énorme qui a été freiné par une performance économique modeste et des institutions politiques extractives. Le soulèvement, qui a débuté en décembre 2011, a donné à ces pays la possibilité de suivre une nouvelle voie de développement », affirment les auteurs du rapport.

La transition politique a inévitablement pesé sur ces économies et les gouvernements se sont trouvés confrontés à un nombre de défis et de décisions difficiles. Par exemple, sur le front économique et dans une tentative de repondre aux demandes populaires et calmer les troubles sociaux, les gouvernements ont réagi en adoptant des politiques expansionnistes plutôt que des mesures d’austérité. Bien que ce choix politique ait exercé des pressions sur les déficits budgétaires déjà existants et contribué à l’augmentation des dettes publiques, on pense qu’il aidera à restaurer le ralentissement économique à long terme.

« Sept ans plus tard, le modèle de développement ne semble pas avoir beaucoup changé. Pour se lancer dans un nouveau cap, la nouvelle stratégie devrait, d’une part, viser un double objectif consistant à consolider la politique démocratique post-transition et d’autre part, faire la transition vers une économie dynamique et équitable », recommandent les auteurs du rapport tout en fournissant des recommandations politiques ciblées.

A travers 5 chapitres et une évaluation critique des performances de cinq pays Sud-Med en transition (Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc et Tunisie), ce rapport tente de répondre aux questions suivantes:

  • Quelles ont été les conséquences économiques immédiates suite à la transition politique dans les pays Sud-Med?
  • Dans quelle mesure les décideurs ont-ils réagi aux difficultés économiques et sociales associées à la transition politique?
  • Sur la base de l’analyse et de l’évolution politique probable de ces pays, que peut-on faire pour atteindre des équilibres macroéconomiques plus sains, aller vers la création d’emplois et vers une plus grande inclusion sociale?

Le rapport est rédigé par un groupe d’experts internationaux et de macroéconomistes, d’économistes politiques et d’économistes sociaux sous la direction de Economic Research Forum (ERF, Le Caire). Dr Ahmed Galal, rédacteur en chef du rapport, est le Président du Conseil d’administration du MENA Health Policy Forum et ancien Directeur général ERF et ancien Président du FEMISE; Dr. Ishac Diwan est professeur invité à l’université de Columbia et titulaire d’une chaire à Paris Sciences et Lettres; Dr. Ibrahim Elbadawi est le Président du FEMISE et Directeur Général d’ERF; Dr. Hoda Selim est économiste au FMI; Dr. Zafiris Tzannatos est ancien professeur et président du département d’économie à l’Université américaine de Beyrouth; et Mme Jala Youssef est économiste a l’ERF et au FEMISE.

Le rapport Euromed est une publication annuelle du FEMISE qui traite des thèmes d’importance et d’intérêt pour la région Euro-Med. Le rapport apporte une véritable valeur ajoutée en termes de connaissances sur le thème couvert. Il fournit une analyse approfondie proposée par des économistes spécialisés et avec une approche pluridisciplinaire du Nord et du Sud de la Méditerranée. Cela apporte une vision commune des deux rives de la Méditerranée et des recommandations politiques qui peuvent contribuer au processus de transition des pays du Sud Med.

Ce rapport a reçu un soutien financier de l’Union européenne à travers le projet FEMISE “Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership”. Toute opinion exprimée dans ce rapport est de la seule responsabilité des auteurs.

Pour davantage d’informations, veuillez contacter FEMISE: contact@femise.org

Suivez nous sur Twitter à : https://twitter.com/femisenetwork

[1] Ce rapport et son événement de lancement ont bénéficié d’un soutien financier de l’Union européenne à travers le projet FEMISE“Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership”. Toutes les opinions exprimées dans ce séminaire sont la responsabilité exclusive des auteurs et des intervenants.

FEMISE et IM à la COP23, BONN 2017

MISE-A-JOUR 9/11/2017 (17h30)

Les intervenants au Pavillon C06 (ENERGIES2050), Zone Bonn

Lors de leur session à la COP23, FEMISE et l’Institut de la Méditerranée (IM) ont présenté la version préliminaire du rapport « Les défis du changement climatique dans une Méditerranée en transition – De l’accord de Paris à la mise en œuvre » publié avec ENERGIES2050.

Après une brève présentation des activités de l’IM et du FEMISE, le Dr Constantin Tsakas (Délégué Général de l’Institut de la Méditerranée, Secrétaire Général du FEMISE) a souligné que le rapport faisait partie d’une dynamique en cours entre ENERGIES2050, FEMISE et l’IM. Dans le cadre de leur partenariat, les trois associations produisent un rapport actualisé chaque année sur les questions climatiques en Méditerranée, qui met en perspective les réalités économiques des pays de la rive sud et suggère des pistes d’action et des recommandations politiques. Les mises à jour annuelles permettent d’obtenir un rapport évolutif qui intègre les échanges avec la société civile, les acteurs privés et publics. L’idée de cette action étant i. de produire des recherches pertinentes sur le plan politique, pouvant mener à des solutions concrètes; ii. d’encourager l’émergence d’un écosystème d’acteurs UE-Med associés sur des questions liées au changement climatique pour avoir un impact aux niveaux macro, méso et micro. La présentation de Dr. Tsakas est disponible ici.

En ce qui concerne l’accord de Paris, son exécution exige des pays qu’ils mettent en œuvre rapidement des contributions déterminées au niveau national (NDC), qu’ils atteignent les objectifs de réduction d’émissions pour 2020 et qu’ils fixent des objectifs futurs encore plus ambitieux. Le Dr Tsakas a souligné que, dans l’ensemble, c’était loin d’être le cas pour les pays du sud de la Méditerranée (MED), où beaucoup reste à faire pour formuler les nombreuses règles et procédures préalables et pour spécifier des moyens plus précis de mise en œuvre.

Interrogé sur les pays Med qui sont en avance par rapport aux autres, le Dr Tsakas a souligné que les recherches indiquent que le Maroc a une longueur d’avance en termes de politiques et d’actions en faveur du changement climatique. Des pays comme l’Algérie, la Tunisie et la Palestine semblent également disposés à prendre d’importantes mesures d’adaptation aux changements climatiques. D’autres, semblent se réformer principalement sur papier ou doivent faire face à une réticence liée aux intérêts économiques locaux.
Comment les gouvernements des pays Méditerranéens peuvent-ils agir plus efficacement ? Répondant à cette question, le Dr Tsakas a souligné que les gouvernements et les parties prenantes des pays Med doivent réfléchir aux diverses contraintes sur l’efficacité de l’Accord de Paris et mieux identifier les partenaires et pratiques qui pourraient compléter le processus. Ils devraient cesser d’élaborer leurs stratégies en isolément et tenir compte du fait que plusieurs programmes et institutions spécifiques sont déjà présents pour aider à la mise en œuvre des politiques sur les changements climatiques. Les gouvernements devront mieux cartographier leurs régions menacées, dresser un plan à long terme sur les changements climatiques et les appliquer concrètement. Cependant, les solutions doivent toujours être prises de manière intégrée, compte tenu de la réalité économique et sociale des pays MED après le printemps arabe et de la situation de l’emploi dans les industries à forte intensité énergétique.

Le Dr.Tsakas a invité les participants à donner leur avis sur la position de leurs pays respectifs en matière d’environnement et à faire part de leurs préoccupations qui pourraient ensuite être incluses dans la version finale du rapport. Ceci étant un processus évolutif et dynamique, le Dr Tsakas a souligné que le rapport final sera présenté lors d’un lancement organisé par l’Institut de la Méditerranée en partenariat avec ENERGIES 2050 et FEMISE à Marseille (France, fin du 1er trimestre 2018). Au cours de cet événement, un rapport ENERGIES2050 sur la territorialisation des accords sur le changement climatique sera également présenté. La présentation des deux rapports complémentaires à l’atelier de Marseille permettra d’initier des débats entre universitaires, la société civile et les décideurs politiques au niveau local pour aller vers des solutions concrètes.

 

MISE-A-JOUR 9/11/2017 (12h30)

FEMISE et l’Institut de la Méditerranée étaient invités par Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLUA) et l’association ENERGIES 2050 comme discutants à la Session « Enjeux et opportunités de la territorialisation des Contributions Déterminées au niveau National (CDN) en Afrique » (11H00 – 12H30 – PAVILLON/PAVILION ENERGIES 2050 CGLUA ET DING TAI CO., LTD. – ZONE BONN).

Dans son intervention, Dr. Constantin Tsakas (DG Institut de la Méditerranée, SG FEMISE) à souligné comment la biodiversité de la Méditerranée et l’Afrique est menacée par le changement climatique. L’augmentation de la température pourrait engendrer une diminution de la demande touristique dans les zones côtières de près de 6% dans certains pays. Les difficultés d’accès à la ressource en eau sont croissantes dans certains térritoires. Par ailleurs, le changement climatique affecterait aussi l’agriculture locale par son effet sur les rendements des cultures.

Dr Tsakas a souligné qu’une territorialisation des accords sur le climat est nécessaire en déclinant les objectifs des accords au niveau des collectivités et des territoires. Un volet atténuations permettrait de maitriser la demande énergétique et réduire les émissions de CO2. Il serait nécessaire d’initier le débat afin d’aller vers des politiques qui dépassent le décloisonnement sectoriel et qui impliquent davantage les responsables politiques locaux et régionaux, les entrepreneurs et représentants de la société civile. Un volet adaptation permettrait de réduire la vulnérabilité du territoire. Le rapport ENERGIES2050-CGLUA sur la Térritorialisation des CDN pourrait être un tremplin idéal pour cela.

Ce rapport est par ailleurs complémentaire au rapport ENERGIES2050-IM-FEMISE sur « Les enjeux du changement climatique dans une Méditerranée en transition » présenté dans une prochaine session. Les deux s’inscrivant dans une dynamique pour faire émerger un véritable écosystème sur les questions liées au changement climatique.

8/11/2017

Stéphane Pouffary (ENERGIES2050), Gaelle Yomi (CGLU Afrique) et Constantin Tsakas (Institut de la Méditerranée et FEMISE)

FEMISE et IM étaient aujourd’hui invités spéciaux au Pavillon FRANCE COP23 (16h-17h), avec nos partenaires ENERGIES2050 et CGLU Afrique. Un grand merci au Pavillon FRANCE et à nos partenaires ENERGIES2050 qui ont permis un débat constructif!

A présent, venez nous rejoindre demain Jeudi 9 Novembre, 13h00-14h30, pour l’intervention IM-FEMISE à la COP23 présentant la version préliminaire du rapport « Les défis du changement climatique dans une Méditerranée en transition – De l’accord de Paris au défi de la mise en œuvre » que nous publions avec ENERGIES2050 (l’édition de l’année dernière disponible ici). La présentation aura lieu au Pavillon C06 (ENERGIES2050), Zone Bonn. Venez nombreux !

Pavillon C06 (ENERGIES2050), Zone Bonn.

Pour l’interview pre-COP23 de Dr. Constantin Tsakas, veuillez cliquer ici.

Par ailleurs, à l’Occasion de la COP23, nous vous invitons à redécouvrir les publications FEMISE passées sur le thème « Environnement, énergie, changement climatique » en cliquant ici.

Enfin, nous vous invitons à redécouvrir le Rapport MED2012 sur la croissance verte en Méditerranée, rapport phare dans lequel les experts de l’Institut de la Méditerranée et du FEMISE ont participé. Ce rapport à permis d’examiner comment une croissance « verte » peut permettre un développement soutenable en améliorant la productivité des actifs naturels tout en prévenant les conséquences sociales négatives de la dégradation environnementale. Il est disponible ici.

COP23 et changement climatique en Méditerranée : l’Institut de la Méditerranée et FEMISE se positionnent comme acteurs académiques incontournables

En Méditerranée les conséquences des changements climatiques seront toujours plus fortes qu’ailleurs. La réduction des émissions de gaz à effet de serre et la prise en compte des besoins en adaptation des pays riverains sont plus que jamais des nécessités.

Acteurs engagés dans la mise en œuvre du développement durable dans l’espace euro-méditerranéen, l’Institut de la Méditerranée et le FEMISE collaborent depuis deux ans avec l’Association ENERGIES 2050 sur des thématiques liées aux questions climatiques, environnementales et énergétiques. Dans le cadre de leur partenariat, ces trois associations réalisent un rapport, actualisé sur base annuelle, qui porte sur les enjeux climatiques en Méditerranée, mettant en perspective les réalités économiques des pays de la rive Sud et suggérant des pistes d’action et des recommandations politiques. L’édition 2016, sous la direction d’ENERGIES2050, a été présentée dans le cadre de la COP22 à Marrakech (disponible au téléchargement ici). Une version préliminaire (draft) de la prochaine édition (2017/18), co-écrite par les trois partenaires, sera présentée à la COP23 (Bonn, 9 Novembre 2017) lors d’un atelier commun afin d’y intégrer ultérieurement les échanges avec les acteurs présents. La totalité du programme d’activités ENERGIES 2050 à la COP23 de Bonn, incluant l’atelier commun avec l’Institut de la Méditerranée et FEMISE, est disponible en cliquant ici.

Délégué général de l’Institut de la Méditerranée et secrétaire général du FEMISE, le Dr. Constantin Tsakas offre un aperçu des pistes de réflexions pour l’avenir.

Quelle sera la plus-value de cette édition 2017 du rapport Climat par rapport à la précédente ?

Cette édition explorera davantage les progrès effectués par les pays partenaires du Sud de la Méditerranée (PM) pour faire face aux menaces du changement climatique. Plus précisément, ce nouveau rapport permettra de les positionner vis-à-vis de l’Accord de Paris.

Comme vous le savez, ce dernier engage tous les signataires à contenir le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », à atteindre la neutralité carbone, à coopérer dans le renforcement d’une « éducation au changement climatique »… Son caractère ouvert et évolutif permet de renforcer les engagements pour atténuer les effets du changement climatique au fil du temps. L’édition 2017 du rapport permettra donc d’évaluer un peu mieux la cohérence des actions d’atténuation et d’adaptation passées et présentes des PM.

Les PM sont-ils bien placés sur l’échelle internationale en ce qui concerne leurs efforts d’atténuation et d’adaptation ?

Dr. Constantin Tsakas, Délégué général de l’IM et secrétaire général du FEMISE

Des pays comme le Maroc sont nettement en avance en termes de politiques et d’actions. Le Maroc a été l’un des premiers pays de la région à signer et ratifier l’Accord de Paris. Mais même avant cette date, ce pays avait déjà mis en place des lois sur la protection et la conservation de l’environnement, sur la lutte contre la pollution atmosphérique et sur l’évaluation de l’impact sur l’environnement. En outre, en 2008 le gouvernement avait mis en œuvre le «Plan Vert pour le Maroc» qui représentait une politique de long terme (2008-2020) axée sur la durabilité du secteur agricole. D’autres pays comme la Tunisie, sont plus en retard mais semblent faire preuve d’une certaine volonté d’aller de l’avant. Avant de ratifier l’Accord de Paris (Mars 2017), le gouvernement tunisien avait pris des initiatives pour limiter les effets du changement climatique sur le plan niveau national. En termes de législation, la Tunisie était l’un des rares pays à reconnaître le changement climatique dans sa Constitution.

Cela dit, nombreux sont les pays qui semblent se réformer principalement sur papier ou qui sont confrontés à des réticences liées aux intérêts économiques déjà établis. L’Accord de Paris et les lois sur la protection de l’environnement sont souvent perçus comme des obstacles à l’activité économique et les régimes politiques hésitent à adopter des réformes pro-environnementales. De façon générale, on note une nette différence entre ce qui a été convenu et les résultats obtenus. On note par ailleurs une faible coopération entre les pays méditerranéens lors des grands sommets, ce qui signifie que même s’il existe parfois des initiatives nationales elles sont condamnées à ne pas se traduire par une réponse régionale de taille.

Justement, comment remédier au manque de coordination de PM en matière de politique environnementale ?

Plusieurs programmes et institutions œuvrant en Méditerranée existent pour les aider dans le processus de mise en œuvre des politiques d’atténuation et de sensibilisation au changement climatique. L’Union pour la Méditerranée offre une vision générale pour un développement à faible émission de carbone. La Convention des Nations Unies pour la protection du milieu marin et des régions côtières de la Méditerranée (Convention de Barcelone) fournit un cadre juridique et institutionnel indispensable à une action concertée entre les pays MED. Des réseaux méditerranéens d’experts (FEMISE, MedECC, ANIMA, Plan Bleu) peuvent également être mobilisés comme passerelles entre la communauté scientifique et les décideurs politiques des PM car ils ont un grand potentiel de diffusion d’études politiquement pertinentes. Enfin, des Fonds sont actifs dans la région et peuvent soutenir de manière significative la mise en place de projets climatiques.

Que souhaitez-vous accomplir avec la présence de l’Institut de la Méditerranée et du FEMISE lors de la COP23 ?

La présence de l’Institut de la Méditerranée et du FEMISE lors de la COP23, grâce au partenariat avec ENERGIES 2050, nous permettra d’échanger avec les acteurs de la société civile, les représentants des secteurs public et privé et les experts territoriaux présents à cet évènement. Ces échanges entre académiques, opérationnels et opérateurs de tous genres permettront d’obtenir des retours sur les opportunités exceptionnelles que l’environnement présente en termes de croissance, d’investissement, de création d’emplois et de cohésion sociale. Les débats enrichiront le rapport que nous co-publierons avec notre partenaire ENERGIES 2050.

Suite à la COP23, l’édition 2017-2018 du rapport « Les défis du changement climatique dans une Méditerranée en transition – De l’accord de Paris au défi de la mise en œuvre » sera ainsi finalisée pour être ensuite présentée lors d’un évènement de lancement organisée par l’Institut de la Méditerranée en partenariat avec ENERGIES 2050 et FEMISE (Marseille, fin premier trimestre 2018). Là aussi, une discussion autour des conclusions du rapport avec les acteurs territoriaux à Marseille leur permettra de communiquer autour de leurs politiques environnementales. Certaines de leurs recommandations pourront ensuite être illustrées dans le cadre de l’édition 2019 dans un processus qui reste avant tout évolutif. L’atelier de Marseille illustrera aussi la dynamique engendrée par nos trois associations et présentera les dernières recherches de nos réseaux respectifs sur les questions climatiques.

Propos recueillis par FEMISE Staff

Marchés publics, adhésion potentielle à l’Accord révisé de l’OMC sur les marchés publics: les cas de l’Égypte et de la Turquie

Les marchés publics concernent la façon avec laquelle les pouvoirs publics dépensent l’argent des contribuables en biens, services et infrastructures. Dans chaque pays, les marchés publics sont généralement régis au niveau national en établissant des règles qui cherchent à équilibrer un certain nombre d’objectifs. Parmi ces objectifs, la transparence, la non-discrimination, l’intégrité et la concurrence sont probablement les plus importants.

Le but de la transparence est d’assurer que les règles sont respectées et que la non-conformité peut être identifiée et traitée.

Le projet de recherche examine les avantages et coûts liés à l’accès à l’Accord de l’OMC sur les marchés publics (AMP de l’OMC) pour la Turquie et l’Égypte. Le premier document examine le cas de la Turquie, le second analyse le cas de l’Égypte. Enfin, le troisième fournit un rapport de synthèse.

Le projet montre que:

• L’AMP de l’OMC augmente considérablement la probabilité qu’une entreprise étrangère remporte un marché public dans les États membres et affiliés de l’UE.

• Il favorise un environnement plus compétitif en augmentant le nombre d’offres pour un contrat donné.

• Il réduit significativement le risque de corruption en limitant les contrats avec une offre unique, en réduisant le taux de réussite des entreprises et en permettant aux entreprises disposant de moins de réseaux de remporter des contrats.

• L’environnement concurrentiel dans un pays est un déterminant important de l’efficacité des marchés publics. Une augmentation du nombre d’offres diminue le prix du contrat par rapport au coût estimé.

Ainsi, les engagements contractés dans le cadre de l’AMP garantiront une meilleure utilisation de l’argent dépensé par les gouvernements dans leurs processus de passation de marchés, conformément aux principes de transparence, de non-discrimination, d’intégrité et de concurrence de l’OMC.

Étant donné que les dispositions de l’AMP de l’OMC profiteront certainement à l’Égypte et à la Turquie, il est surprenant qu’à ce jour aucun des deux pays ne soit devenu signataire de l’AMP de l’OMC.

La sélection culturelle des émigrés: Résultats pour les pays du MENA

La sélection des migrants par la culture, les normes et les croyances est une question sous-étudiée dans la littérature existante. Cet article analyse les liens entre les traits culturels, les aspirations migratoires, les projets d’émigration à court terme, et les choix de destination au départ des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA). Nous utilisons les enquêtes Gallup World Poll (GWP) qui documentent les aspirations migratoires, les opinions et les caractéristiques personnelles des répondants. Notre échantillon est limité à 17 pays du MENA dans lesquels une enquête GWP (au minimum) a été réalisée entre les années 2007 et 2016.

En guise de prémisse, nous montrons que les aspirations migratoires sont corrélées avec les flux migratoires réels. Ceci suggère que les déterminants des aspirations migratoires sont susceptibles d’être similaires à ceux des migrations effectives. La proportion moyenne de migrants potentiels dans notre échantillon est de 24%. La proportion la plus élevée est observée en Syrie (35%); elle est proche de 30% en Jordanie et en Algérie ; au Niger, en Azerbaïdjan et au Tchad, cette part est d’environ 20%. En raison de la proximité culturelle et des effets de réseau qu’ils engendrent, les anciens liens coloniaux continuent d’influencer les destinations préférées des migrants potentiels. En moyenne, 52,3% des migrants potentiels du MENA souhaitent migrer vers un pays de destination de l’OCDE. Cette part s’élève à 90% au Maroc et en Algérie, alors qu’elle ne représente que 10% au Yémen et au Niger.

Nous menons ensuite une analyse de composante principale en deux étapes sur un ensemble de 12 questions pour extraire quatre indicateurs synthétiques de traits culturels. Nous constatons que le Liban et l’Azerbaïdjan sont les plus progressistes en termes d’inégalités hommes-femmes. L’Iran et l’Azerbaïdjan sont les plus progressistes en matière de religiosité ; au contraire, les pays d’Afrique subsaharienne (le Tchad, la Mauritanie, le Mali et le Niger) présentent un haut niveau de religiosité. L’Iran, l’Afghanistan et la Syrie présentent les niveaux de générosité les plus élevés. Enfin, les cinq pays du MENA ayant connu des turbulences et des émeutes pendant le printemps arabe (l’Algérie, l’Égypte, l’Irak, la Tunisie et le Yémen) présentent les opinions les plus progressistes concernant l’utilisation de la violence sur les civils. Dans ces pays, une grande partie de la population soutient qu’il est indéfendable d’utiliser toute forme de violence contre les civils.

Dans notre analyse empirique, nous nous concentrons sur les deux indicateurs culturels les plus corrélés avec le niveau de développement économique, les attitudes par rapport aux inégalités hommes-femmes et la religiosité. Afin d’identifier l’effet de ces traits culturels sur les aspirations migratoires, nous estimons des modèles logit avec effets fixes sur plusieurs sous-échantillons. Dans l’échantillon complet, les aspirations migratoires varient positivement avec les vues progressistes en matière de religiosité ; elles ne varient pas avec les opinions quant aux inégalités hommes-femmes. Lorsqu’on distingue les aspirations migratoires vers les pays-membres de l’OCDE et vers les autres destinations, les résultats révèlent que les traits culturels n’exercent pas d‘effet significatif sur les intentions migratoires à destination des pays non-membres de l’OCDE. En revanche, la progressivité en termes de religiosité et d’égalité entre les sexes affecte positivement les aspirations à migrer vers les pays-membres de l’OCDE. Nous analysons également si les traits culturels affectent les projets migratoires concrets pour les 12 prochains mois. L’effet de la religiosité reste significatif ; il est même plus important que pour les aspirations migratoires. L’effet des attitudes vis-à-vis des inégalités hommes-femmes est non significatif.

Ces résultats sont soumis à une large batterie de tests de robustesse. Premièrement, nous distinguons les trois catégories de pays de l’OCDE qui sont fréquemment renseignés comme destination préférée dans les données, les pays de l’Union européenne, l’Amérique du Nord et la Turquie. Nos résultats confirment que les attitudes vis-à-vis des inégalités hommes-femmes demeurent non significatives ou marginalement significatives quel que soit le groupe de destination ; l’effet de la religiosité demeure très significatif pour les destinations européennes ou l’Amérique du Nord, alors qu’il ne l’est pas pour la Turquie. Deuxièmement, nous considérons différents sous-échantillons de répondants en fonction de leur niveau de diplôme. Les résultats révèlent que la sélection par la culture affecte tous les niveaux d’éducation. Troisièmement, nous considérons différents sous-échantillons de répondants en fonction de l’âge. L’effet de la religiosité est significatif pour tous les groupes, tandis qu’une sélection positive selon les attitudes vis-à-vis des inégalités hommes-femmes est obtenue pour les individus âgés de 15 à 30 ans. Cette catégorie d’âge est celle au sein de laquelle les migrants potentiels sont les plus susceptibles de réaliser leurs aspirations migratoires. Quatrièmement, nous testons si l’intensité de la sélection par la culture varie avec les caractéristiques macroéconomiques du pays d’origine, telles que les parts des sunnites et des chiites dans la population musulmane, le PIB par habitant, la qualité des institutions, et la proportion de migrants installés dans les pays de l’OCDE. Ces interactions révèlent que la sélection par la culture est plus forte dans les pays à majorité sunnite ; la progressivité en matière d’inégalités hommes-femmes devient significative lorsqu’on contrôle pour le réseau migratoire. Cinquièmement, nous analysons si l’effet de la culture a été affecté par le printemps arabe. Nous distinguons l’échantillon complet des pays MENA, les 5 principaux acteurs du printemps arabe, et les autres pays. Dans toutes les spécifications, la sélection par la religiosité est positive et significative. De plus, le printemps arabe n’a pas affecté l’intensité de la sélection culturelle dans la plupart des pays, mais il l’a considérablement réduit dans les 5 principaux pays concernés.

Enfin, sur le plan méthodologique, nous explorons si nos résultats peuvent être induits par des différences de composition entre les groupes de migrants potentiels et de non-migrants. En utilisant la technique de Mahalanobis Metric Matching, nous construisons des sous-échantillons de migrants potentiels et de non-migrants partageant des caractéristiques observables similaires. Tous nos résultats subsistent lorsqu’on utilise des échantillons appariés. De façon robuste, nous concluons que les jeunes migrants potentiels de la région MENA sont plus progressistes en termes de religiosité et d’égalités hommes-femmes que le reste de la population. Dans l’ensemble, le printemps arabe a diminué l’intensité de cette sélection selon la culture dans les principaux pays concernés. L’émigration du MENA vers les pays riches de l’OCDE engendre des effets directs sur la distribution des traits culturels dans les pays d’origine, et sur la distance culturelle dans les pays de destination. Néanmoins, ces effets ne doivent pas être surestimés. Premièrement, l’émigration engendre des effets limités sur la distribution des traits culturels dans les pays du MENA. Elle peut même conduire à des effets opposés si la diaspora renvoie des normes progressistes vers leur pays d’origine. Deuxièmement, la sélection par la culture ne réduit que faiblement la distance culturelle entre immigrés et natifs dans les pays de l’OCDE.

Appel à Propositions Energies 2050 : Organisation d’événements à la COP23

La 23ème Conférence des Parties (COP23) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) se tiendra à Bonn (Allemagne) du 6 au 17 novembre 2017 sous présidence fidjienne. Cet événement majeur de l’agenda international est l’occasion pour l’ensemble des acteurs impliqués, à tous les niveaux, de réaffirmer leur engagement et de lancer des actions concrètes.

ENERGIES 2050, partenaire du FEMISE et qui a publié un rapport sur le Changement Climatique dans lequel FEMISE a participé, est un acteur connu et reconnu dans la lutte contre les changements climatiques et sera présente et très impliquée à la COP23. L’association a eu le privilège d’accompagner plusieurs pays africains pour l’élaboration de leurs Contributions Prévues Déterminées au niveau National (CPDN) et pour l’élaboration de dossiers préparatoires pour soumission au Fonds Vert pour le Climat. Elle est auteur principal du guide des négociations sur les changements climatiques, publié par l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), depuis la COP20 à Lima, et organisera à l’occasion de la COP23 une exposition artistique citoyenne internationale dans le cadre de l’initiative ART’s PLANET.

Energies2050 vous offre la possibilité de proposer un ou plusieurs événements lors de la COP23. Cet appel à proposition doit permettre de partager les savoirs, de démontrer les possibles, de construire des partenariats et de démultiplier les opportunités d’agir. Si vous êtes intéressés, veuillez cliquer ici.

Déficits Jumeaux et Viabilité des Politiques Macroéconomiques Dans Une Sélection de Pays Européens et Méditerranéens Partenaires

Nos résultats empiriques valident l’hypothèse des déficits jumeaux pour les deux échantillons de pays UE et MED, avec toutefois des résultats contrastés concernant la direction du lien de causalité. Alors que la balance commerciale semble contribuer au déficit budgétaire dans les pays MED, validant ainsi l’approche de ciblage de compte courant, la relation apparait comme étant inversée pour les pays de l’UE, où le solde budgétaire semble influencer le compte courant. Compte tenu de la dépendance avérée des pays MED au commerce avec l’UE et du fait que la plupart des pays de l’UE ont mis en œuvre des politiques d’austérité suite aux crises financières (restreignant ainsi la demande globale et les importations), nous considérons que la baisse des recettes d’exportation qui en a découlée dans les pays MED a contribué à l’augmentation du déficit budgétaire de ces pays, en vertu du lien de causalité positif entre le compte courant et le solde budgétaire. Une réponse naturelle des responsables politiques dans les pays MED serait de mettre en œuvre des politiques d’austérité, et bien que de telles politiques puissent être nécessaires, elles n’en restent pas moins socialement couteuses dans le contexte social actuel des pays MED, et ne permettraient pas pour autant de stabiliser la balance budgétaire, puisqu’elles n’affecteraient pas la balance commerciale. Par conséquent, nos résultats sont une alerte à de telles politiques macroéconomiques « toutes faites », et indiquent clairement que les politiques d’austérité dans les pays de l’UE ont des conséquences inattendues sur la stabilité financière des pays MED. Nous appelons donc à une meilleure coordination des politiques macroéconomiques entre l’UE et ces partenaires du Sud de la méditerranée.

Une question politique majeure à laquelle ces pays seront confrontés dans les années à venir, sera de savoir si les politiques macroéconomiques sont vouées à l’échec et les conduisent dans une impasse. Quant à l’introduction des programmes de stabilisation macroéconomiques dans les pays de l’UE et dans les pays MED, de toute évidence il n’y aura plus de possibilité et d’espace pour conduire de nouvelles combinaisons de politiques monétaires et fiscales afin de contrôler ces déséquilibres macroéconomiques. Pour des pays méditerranéens tels que le Liban et la Jordanie avec un espace fiscal limité, un taux de change fixe et une ouverture du compte de capital, la politique monétaire est déjà sans effets en termes de stabilisation macroéconomique. L’Egypte a pu améliorer l’efficacité de sa politique monétaire pour faire face aux chocs externes grâce à un choix stratégique de passer à un régime de change flexible. La Tunisie et le Maroc semblent également suivre cette direction. Bien que l’espace fiscal de l’UE soit également limité du fait de l’accumulation de dettes publiques considérables, l’exécution du programme d’assouplissement quantitatif (QE – Quantitatif Easing) de la Banque centrale européenne reste un outil efficace pour assurer la viabilité des politiques fiscales et prévenir le développement de nouvelles crises telle que la crise de la dette grecque.

Avec la crise de la dette actuelle qui se développe dans certains pays de l’UE, les faibles taux de croissance du PIB, les prix du pétrole et les niveaux d’endettement élevés dans plusieurs pays MED, la politique fiscale n’est clairement plus une option de politique macroéconomique eu égard à l’espace fiscal limité. Avec la politique monétaire conduite par la Banque centrale européenne et l’absence d’union politique, les pays de l’UE ont accusé d’importants déficits du compte courant et du budget au cours de ces dix dernières années. Les politiques monétaires resteront sans effet tant que les attentes du secteur privé ne seront pas comblées et que le secteur bancaire restera en mauvaise santé, tout particulièrement les banques italiennes et grecques. La crise de la dette en Grèce a un impact négatif sur le comportement et les attentes des entreprises et des consommateurs, et les mesures d’austérité affectent négativement la demande globale et le taux de croissance du PIB. Particulièrement, la stagnation des salaires et les taux élevés de chômage ont une incidence défavorable sur la demande intérieure, surtout lorsque la plupart des pays MED et de l’UE ne disposent plus d’espace fiscal suite à l’accumulation de larges dettes publiques et de déficits budgétaires et de la balance commerciale récurrents.

Dans la région MENA, l’inefficacité de la politique monétaire est attribuable à la présence de taux de change fixes et à la libre circulation des capitaux. En conséquence, les politiques gouvernementales (fiscales et monétaires) sont dans l’impossibilité de faire face aux déséquilibres macroéconomiques actuels, ouvrant ainsi la voie à de futures crises financières et monétaires. Par conséquent, les gouvernements européens et méditerranéens devront : (1) réduire le la taille du secteur public en faveur du secteur privé ; (2) canaliser les liquidités vers le secteur privé par des prêts et en encourageant les investissements pour des entreprises productives ; (3) réduire les dépenses du gouvernement et augmenter les taxes du côté de l’offre. Enfin, et étant donné l’inefficacité tant des politiques fiscales que monétaires, le secteur public doit exercer un rôle central pour faire face aux défis d’envergure que représentent les déséquilibres macroéconomiques, en améliorant en premier lieu ces attentes en Europe comme en Méditerranée. Ceci devrait avoir pour effet d’augmenter le taux de croissance du PIB et de rendre la dette plus viable. Ensuite, les mesures d’austérité et d’ajustement structurel pourront être introduites. Cela assurera alors une croissance économique durable, et réduira grandement les risques de futures crises de la dette et de crises monétaires.

L’Entrepreneuriat Social comme moyen de soutenir la croissance et l’emploi dans les pays MED

Un modèle de croissance complet et durable, qui crée des emplois et favorise l’inclusion sociale, voilà ce dont ont besoin les pays de la rive Sud de la Méditerranée. Cependant, malgré les efforts dans chaque pays, le chômage et les inégalités de tout type restent élevés, ce qui souligne la nécessité de nouvelles approches. À cet égard, l’Entrepreneuriat Social (ES)[1] peut offrir des perspectives significatives et peut aider à aborder les problèmes endémiques des pays MED car il: i. inclut tous les groupes et a un excellent potentiel de création d’emplois, ii. est basé sur le développement régional, iii. aborde le manque de diversification; iv. offre des réponses de solidarité intergénérationnelles.

Aspirant à contribuer à ôter les obstacles au développement des entreprises sociales et à soutenir les entrepreneurs sociaux, FEMISE a entrepris un effort ambitieux pour relier les acteurs de l’Entrepreneuriat Social (SE) dans la région Euro-Med. Ces efforts ont été initiés lors de la préparation du rapport FEMISE financé par la BEI en 2014, rapport qui portait sur l’entrepreneuriat social au Maghreb, et continuent avec le rapport EuroMed FEMISE 2018 qui portera sur le développement du secteur privé (à paraître). Ces efforts ont posé les bases d’une stratégie pluriannuelle sans précédent pour l’émergence d’écosystèmes ES qui associent les communautés de coopération UE-MED avec les principaux acteurs d’impact social et de soutien à l’entrepreneuriat.

Au préalable de la publication de son rapport EuroMed 2018, FEMISE a interviewé certains de ses principaux acteurs partenaires pour obtenir leurs propositions d’idées préliminaires sur les actions qu’ils considèrent comme prioritaires pour une meilleure coopération entre les structures d’entrepreneuriat social, pour mieux connaître les bonnes pratiques internationales qui pourraient être transposables dans le contexte Sud-Méditerranéen et pour avoir un aperçu des initiatives de leurs structures respectives dans la promotion de l’inclusivité et de l’utilité sociale. Voici quelques extraits d’interviews avec trois acteurs clés de l’entrepreneuriat social en UE-MED.

Thomas Vailleux est un entrepreneur social français basé entre Paris, Lyon et Beyrouth. Il a initié et co-fondé Friends of the Middle East  une entreprise sociale favorisant la compréhension des habitants issus du Moyen-Orient. Avec une équipe libanaise, il écrit et co-réalise « Changemakers in the Arab World », un film documentaire sur les entrepreneurs sociaux du Maghreb et du Moyen-Orient. Avec MakeSense, il a récemment conçu un programme d’accélération de trois semaines dédié au prototypage de 10 solutions portées entrepreneurs sociaux libanais.

Thomas Vailleux: Les pays sud-méditerranéens ne sont pas tous égaux devant la volonté de leurs dirigeants politiques et le développement de l’entrepreneuriat social. Néanmoins, il me paraît capital de faire du partage régional des bonnes pratiques, des retours d’expérience, des réseaux et des savoirs un modus operandi, une méthodologie de travail collaborative qui incarne les valeurs portées par le secteur. Il s’agirait alors de mettre en place une plateforme de collaboration régionale pour favoriser l’échange et renforcer la coopération entre acteurs partageant des intérêts communs, notamment en vue d’une ouverture au marché régional (par partenariats, par exportations, par implantation régionale, etc.). Cette plateforme peut prendre la forme d’une plateforme web et d’un calendrier de rencontres régionales ciblant des objectifs déjà identifiés comme étant clés par des acteurs comme le think tank libanais régional Beyond Reform & Development.

A l’échelle des structures d’accompagnement, des méthodologies innovantes et efficaces ont été inventées ou réinventées pour outiller les entrepreneurs sociaux et professionnaliser la démarche si spécifique et duale d’un entrepreneur social (social vs business). Ces méthodologies sont portées par des structures d’accompagnement à forte croissance, coopérant avec les domaines publics et privés, comme MakeSense à l’international ou Ticket for Change en France dont les fondateurs ont d’ailleurs été récompensés à de multiples reprises. Par ailleurs, la mise en place de dispositifs législatifs facilitant la création d’une entreprise sociale et réduisant les taxes pesant sur le porteur de projet en raison du caractère social de l’entreprise, en Italie et en France par exemple, semblent être indispensables au changement d’échelle du secteur. Enfin, dans les pays pionniers du secteur, raconter les histoires des solutions et des porteurs de projet s’est vite imposé comme un moyen de fédérer des communautés de « changemakers » partageant une vision commune du monde pour les mettre en action.

Friends of the Middle East est une association basée à Paris et Beyrouth dont l’un des objectifs est des de partager un autre visage de la région à travers les histoires du vécu de ses citoyens, notamment entrepreneurs sociaux. A travers notre projet de film documentaire (« Changemakers in the Arab World »), nous favorisons l’inclusion des publics marginalisés en les représentant dans notre film. Nos partenariats avec des ONGs et des fondations locales et régionales permettront à des jeunes de zones marginalisées d’être sensibilisés avec pour but de les éloigner de la violence et des extrémismes pour les rapprocher du « faire-ensemble ». Notre programme de « projections-action ! » dans plusieurs pays est d’ailleurs pensé pour engager les spectateurs dès la fin de la projection à travers des ateliers de résolution de problèmes et des mises en relation avec les acteurs de l’écosystème.

Shadi Atshan est un entrepreneur palestinien et cofondateur de Leaders Organization et FastForward Accelerator. Shadi a dirigé un groupe de professionnels talentueux pour établir ce qui est devenu la plus grande organisation de promotion de l’entrepreneuriat en Palestine (Leaders Organization ou Qeiadat). Il a développé le portefeuille d’activités de l’organisation à partir de zéro pour en faire un portefeuille de plus de 10 millions USD en moins de 8 ans. Actuellement Leaders Organization opère en Palestine, en Jordanie et en Belgique. Son travail a contribué à la création de plus de 45 startups technologiques. Aujourd’hui, Leaders Organization accueille le seul parc technologique de la Palestine « eZone », le premier accélérateur de start-ups de Palestine « FastForward », le premier accélérateur d’entreprises sociales de Palestine « SEA » et la Maison Palestinienne à Silicon Valley « PHSV » à San Francisco – USA.

Shadi Atshan: Faciliter le développement de la structure de l’entrepreneuriat social dans son ensemble, et plus particulièrement dans les pays du sud de la Méditerranée, devrait être une priorité sur trois niveaux, commencant d’un sens plus large et allant vers des stratégies micro-niveau. Une stratégie plus élargie devrait être conçue pour induire l’idée de responsabilité sociale et créer des bénéfices à travers l’activité de start-ups rentables dans toute la région. Une fois cette stratégie intégrée, des ateliers et des conférences devraient être introduits dans chaque pays, pour créer et cibler les lacunes sociales déjà existantes dans l’économie et créer des solutions rentables. Enfin, les incubateurs, les accélérateurs et les associations liées à l’entreprenariat, devraient intégrer des programmes sur mesure visant en particulier les programmes d’entreprenariat social et offrant la formation et le mentorat nécessaires pour inciter à la création de start-ups réussies.

Deux bonnes pratiques internationales que l’on retrouve directement dans les initiatives d’entrepreneuriat social, et qui débouchent sur la création de nouvelles entreprises dans la région Sud-Med, sont le recyclage et la transition vers l’énergie solaire. Ces bonnes pratiques garantissent une efficacité accrue, un coût plus faible et une plus grande durabilité à long terme pour la région dans son ensemble. Qui plus est, elles encouragent les jeunes entrepreneurs à créer de nouvelles start-up axées sur le progrès social. Afin de faciliter un tel environnement de durabilité et de pensée créative, certains programmes et aspects doivent être introduits. Le premier concerne des programmes de recherche et de développement pour encourager les entrepreneurs à créer des idées novatrices et de nouveaux produits. Le deuxième est un réseau d’experts internationaux sur le terrain, pour aider les start-ups à recevoir le mentorat et le conseil dont elles ont besoin et pour qu’elles puissent passer au niveau supérieur. Enfin, l’introduction d’un réseau de business-Angels dans la région pour investir dans les entrepreneurs, notamment dans des start-ups d’initiative sociale afin de leur permettre de développer et de créer des avantages à long terme.

L’inclusion sociale et l’utilité sociale font partie des principales initiatives de Leaders Organisation, et par conséquent, l’un des programmes qu’entreprend l’organisation est celui de l’Accélérateur d’Entreprises Sociales (SEA). Le concept a émergé suite au manque de soutien aux entreprises sociales, l’accélérateur etant censé trouver des solutions durables pour ce problème. L’accent a été particulièrement mis pour viser les femmes et les jeunes, avec l’ambition et le potentiel de créer des entreprises sociales durables qui auront un impact sur leurs communautés qui bénéficient d’un programme de soutien innovant et étendu. Ce projet va encore plus loin dans la promotion de l’engagement, les femmes et les jeunes issus de communautés marginalisées ayant des problèmes potentiels d’identité (dans la société, la politique, l’économie et l’environnement) développent leurs propres entreprises sociales et reçoivent un soutien. Le programme a offert une formation à plus de 150 entrepreneurs âgés de 22 à 30 ans, et a accueilli et soutenu 7 start-ups, avec un taux de participation de 42% chez les femmes.

Patrizia Bussi coordonne le réseau européen des entreprises sociales d’insertion(ENSIE) basé à Bruxelles, représentant les entreprises sociales et en particulier plus de 2500 entreprises sociales d’insertion par l’activité économique en Europe (27 membres dans 19 États membres de l’UE, Suisse et Serbie). ENSIE vise à contribuer au développement durable grâce à différentes actions telles que la création de liens entre le marché du travail et l’inclsuion sociale des groupes défavorisés en améliorant leurs opportunités d’emploi et leur productivité. Au cours de son temps à ENSIE, Patrizia a également travaillé pour deux entreprises italiennes d’économie sociale: le Consorcio Sociale Abele Lavoro et la coopérative sociale de type-A Stranaidea. Elle a été membre du groupe consultatif multipartite sur les affaires sociales (GECES), membre du sous-groupe de mesure d’impact social du GECES et membre du groupe italien GECES, Gruppo Multilaterale sull’imprenditoria sociale. Elle participe actuellement au GECES en tant qu’observateur. Depuis 2014, elle représente ENSIE dans le dialogue structuré avec le groupe d’experts des Fonds structurels et d’investissement européens (ESIF SD).

Patrizia Bussi: Je pense qu’il est nécessaire, dans chaque pays de la Méditerranée du Sud, de rechercher les structures de l’entrepreneuriat social et de l’économie sociale déjà existantes, les aidant à travailler ensemble afin qu’elles puissent être visibles et reconnues au niveau national et pour qu’elles puissent coopérer pour libérer les potentiels inexploités de leurs territoires. À la suite de ces étapes importantes, une coopération progressive doit être construite entre l’ensemble des structures au sud de la Méditerranée.

L’identification de bonnes pratiques internationales susceptibles d’être transposables n’est pas une tâche simple. Certaines pratiques ont déjà montré leur succès, comme le programme Incorpora au Maroc, ou certaines activités ayant un impact social en Tunisie, lancées par le groupe français SOS. Ces expériences confirment l’importance de la prise en compte des réalités territoriales (économiques, sociales, historiques, culturelles) et d’adapter les bonnes pratiques internationales à ces réalités.

ENSIE représente, soutient et développe en Europe des réseaux et des fédérations d’Entreprises sociales d’insertion par l’activité économique (Work Integration Social Enterprises-WISEs): des outils efficaces pour l’accès à la réinsertion sociale et professionnelle sur le marché du travail et pour l’inclusion sociale de groupes vulnérables. L’étude «Impact WISEs» de 2016 a examiné le cas de 807 WISE, présentes dans 9 pays de l’Union européenne et incluant 12 954 travailleurs défavorisés. L’étude a révélé que 48,5% des travailleurs défavorisés ont pu trouver un emploi dans la même entreprise, dans une autre WISE ou sur le marché du travail classique, tandis que 16,5% sont devenus des entrepreneurs autonomes ou ont trouvé une formation professionnelle qualifiante.

 

Les multiples entretiens réalisés par FEMISE ont montré la nécessité de soutenir le développement d’une politique habilitante et d’un environnement réglementaire pour l’entreprenariat social dans les pays MED. Ils ont également souligné qu’il est essentiel de sensibiliser et d’accroitre la capacité des acteurs de l’écosystème pour soutenir la croissance des entreprises sociales qui contribuent à la création de valeur et à la création d’emplois dans les pays MED. Ils ont également souligné l’importance de la communication et du partage de meilleures pratiques.

Sur la base de ces observations, FEMISE a mobilisé sa communauté scientifique pour son rapport 2018 qui portera sur le développement du secteur privé et qui comprendra un chapitre sur le potentiel de l’entrepreneuriat social dans les pays méditerranéens. Le chapitre se focalisera sur la panoplie d’outils (notamment financiers) pour soutenir et développer l’entrepreneuriat social dans cette région et présentera des actions potentielles au niveau EU-MED qui pourraient soutenir et développer l’ES. Le rapport devrait être disponible au dernier trimestre 2018.

Article par Constantin Tsakas

[1] Pour un panorama de l’Entrepreneuriat Social dans certains pays MED, veuillez lire le rapport FEMISE-BEI (2014) « Économie Sociale et Solidaire: Vecteur d’inclusivité et de création d’emplois dans les pays partenaires méditerranéens? » disponible ici.

FEMISE est heureux d’annoncer les gagnants de son concours interne 2017 !

Nous avons reçu dix-neuf (19) propositions éligibles pour ce tour de 2017 sous le thème général de

«Le rôle de l’UE dans la facilitation de la modernisation, de la transition et de l’ouverture internationale des pays méditerranéens».

Une fois évaluées, dix (10) propositions ont été sélectionnées par le comité de sélection FEMISE pour un financement dans le cadre du contrat FEMISE-Commission européenne “Support to economic research, studies and dialogue of the Euro-Mediterranean Partnership”.

Les propositions sélectionnées proposent une valeur ajoutée réelle, en utilisant une méthodologie rigoureuse et permettant de proposer des recommandations politiques sur des thèmes primordiaux pour la région UE-Med. Les propositions incluent 21 affiliés FEMISE de 13 pays EU-Med différents (5 du Nord et 8 du Sud) et avec la participation de plus de 40 chercheurs de la Méditerranée. Les recherches en version « draft » seront présentées à la prochaine Conférence annuelle du FEMISE (début 2018).

Les neufs propositions sélectionnées abordent les thèmes suivants :

  • La crise des réfugiés (4)
  • Évaluation des accords d’association (2)
  • Innovation et transfert de technologie (1)
  • Les énergies renouvelables, le développement durable, changements climatiques et problèmes de l’eau (1)
  • Politiques sociales et marché du travail (2)

FEMISE souhaite bonne chance à ses chercheurs dans les efforts qu’ils auront à entreprendre. Nous encourageons fortement tous nos affiliés à faire de nouvelles propositions pour le quatrième tour (fin 2017) et nous vous souhaitons plein de succès dans vos activités de recherche.

Les gagnants sont (description en VO):

FEM43-03 Morocco and Tunisia in the European Global Value Chains: a special focus on business services as innovation drivers, University of Granada (Spain) and University Mohamed V (Morocco)

The main aim of this project is to evaluate the role played by European Global Value Chains, and more specifically by business services, in adding value added and fostering innovation in Morocco and Tunisia. More concretely, we are aimed at achieving three objectives: First, we examine the evolution of the business services content of gross imports, by importing industry and country of origin. This indicator presents the “real” value added that business services create and that it is imported directly (as direct imports of business services) but also indirectly as intermediate inputs into the production of goods and services. Second, we identify the source of foreign value added embodied in domestic final demand for business services by country of origin of the value added. Domestic final demand includes household consumption, government consumption and non-profit institutions serving households. Third, we estimate the product-embodied R&D diffused through imported business services that are used as intermediate inputs by country of origin. Intermediate inputs contain R&D created by other industries and in other countries. The use of intermediate inputs from high-innovative industries (as business services) can contribute to the development of innovations in user industries.

FEM43-04 Les stratégies de développement des énergies renouvelables dans la région MENA : Etude comparative et couloirs de développement. », University of Toulon (France) and Université de Sousse (Tunisia)

Ce projet vise à analyser la dynamique des stratégies de développement des énergies renouvelables dans les pays MENA sur la période 1990-2014. Pour cela, nous proposons de définir deux indicateurs de production d’énergies renouvelables (global et par source) afin d’identifier le profil de chaque pays tout en portant une attention particulière aux énergies renouvelables issue de la technologie de l’hydraulique. Aussi, nous proposons d’étudier les conséquences sur le développement durable de ces pays au regard des sources des énergies renouvelables et à l’aide d’un modèle économétrique en panel dynamique. Ainsi, le projet se propose de produire des éléments de comparaison entre les pays MENA et d’étudier le lien, à court et à moyen terme, entre les sources d’énergies renouvelables et le développement. Ce projet permettra de mettre en lumière l’impulsion donné par le Plan Solaire Méditerranéen aux différentes stratégies des pays MENA et d’identifier la ou les stratégie (s) gagnante (s) en termes de point de croissance.

FEM43-05  The Long-Term Impact of Syrian Refugees on Turkish Economy: An Input-Output Simulation », AGREEM – Universidad Autónoma de Madrid (Spain) and CREM (Turkey)

The main goal of the research proposal is to assess the medium / long – term aggregated economic impact of refugees on the economy of middle income-labour abundant hosting countries using Turkish economy as a case study. This project aims to be understood as a contribution to the evaluation of this long-term economic potential. Our objective is to widen the view about the impact of Syrian refugees in Turkish economy adding a long – term perspective to the partial evidences found in the short – term context.

FEM43-06 Income Convergence and the Impact of the Euro-MED Trade and Financial Integration on Macroeconomic Volatility, Institute of Financial Economics AUB (Lebanon), KEDGE Business School (France)

The Mediterranean Partner economies are expected to further benefit from regional financial and trade integration with a proper allocation of savings, and a better ability to share financial risk by reducing consumption and income volatilities. However, the empirical evidence on the effects of trade and financial integration on macroeconomic volatility is still very limited. Therefore, this study will add to the limited existing literature on developing countries by studying, and perhaps for the first time, the relationship between trade and financial integration and macroeconomic volatility in the MED region. The objective of this study is to shed some light on this issue by studying the impact of enhanced regional trade and financial integration on macroeconomic volatility in the Euro-MED region. In this context, we will answer the following question: is there a link between the degree of regional trade and financial integration and Gross Domestic Product (GDP) and consumption convergence and macroeconomic volatility in the MED region?

FEM43-07  The Effect of Syrian Refugees on the Labour Market of Host Countries, Macro Center for Political Economics (Israel), Centre Emile Bernheim, University of Brussels (Belgium)

The project aims to analyse how the influx of Syrian refugees influences the economic and social conditions of host countries such as Lebanon and Jordan. Although broad knowledge regarding the challenges of migrant workers has been gathered in the academic field, this is not the case regarding refugees. Despite the extensive discussion about the refugee crisis in Europe, the impact of the Syrian War and resulting instability in the entire region on neighbouring economies receiving refugees has not been sufficiently addressed. The research methodology is based on comparisons of labour markets before and after refugee entrance. This project aspires to improve the decision making process in integrating the refugees in host countries and stabilizing their economic and social status.

FEM43-08 Feminization of occupations and its effect on gender wage gap in south Mediterranean Countries‘, October University for modern sciences and arts (Egypt), American University in Cairo (Egypt) and European Institute London School of Economics (UK)

The main aim of the project is dual. First, to analyze the effect of feminization of occupations on gender-occupational segregation in the Mediterranean countries Egypt and Jordan. Second, to identify the effect of feminization of occupations on the gender wage gap. In particular, the analysis will investigate the role of the feminization of occupations on boosting female labor force participation and on decreasing the gender wage gap and increasing the ‘labor market effectiveness and inclusiveness’. Ultimately, the goal is to increase labor markets’ efficiency that promotes living standards and thus manages migration to the EU countries.

FEM43-14 Refugees and hosting country economy: integration models and cooperation policy options, Cespi (Italy) and Royal Scientific Society (Jordan)

In this research we will address the hypothesis of refugees as a potential in Jordanian economy, when socially included, with a methodology that gives an original insight. We will compare the economic inclusion of migrants in an advanced OECD country on one hand, Italy, with the economic inclusion of refugees in Jordan now at hand. The aim of the comparison is to identify the determinants of economic inclusion in Italy in terms of opportunity structure on the territory and its institutions and policies (at local and national levels), and in terms of social capital and compare them with data and experience from Jordan. This will allow to design policy indications based on findings and best practices of economic integration and social inclusion of refugees in the hosting country.

FEM43-16  Analysing the impact of the EU-Tunisia DCFTA on Tunisian Trade and Production, University of Sussex (UK), Université de Tunis, ESSEC (Tunisia)

In contrast to the existing literature the aim of this project is use a disaggregated multi-market partial equilibrium (PE) model. This will provide a much more granular analysis of the possible impact on the trade and production of specific Tunisian industries. The model we propose will be a multi-market model, and built into it will be the possibility of running simulations under both perfect and imperfect competition, and thus to explore the sensitivity of the results to different forms of competitive interaction. The analysis of the EU-Tunisia DCFTA will also shed light both methodologically and empirically on the impact of further DCFTAs which are already under negotiation (eg. Morocco – though currently suspended), and those which have been suggested for the future (such as with Egypt or Jordan).

FEM43-17 Analyse comparée de l’apport des migrants et des refugiés en Europe: Une perspective économique, CATT (Université de Pau, France, Université de Tunis El Manar, Tunisie, DIAL (Université de Paris Dauphine) et ESSEC Tunis.

Ce projet s’attachera d’abord à donner une image la plus complète possible du contexte actuel des refugiés dans le monde et en Europe en particulier. Notre recherche s’intéressera ensuite à l’étude des contributions de la migration d’asile et de l’immigration en général aux performances macroéconomiques des pays européens en termes de croissance, de chômage et de salaires. Le projet s’intéressera alors à l’analyse empirique des liens

entre les migrations y compris la migration d’asile et les différents indicateurs économiques des pays européens.

FEM43-18 Le développement de la petite enfance et l’inégalité des chances au Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie), INSEA (Morocco) ; along with CREAD (Algeria) and University of Toulon (France)

Ce travail permettrait de proposer des recommandations pour une meilleure orientation des politiques en matière de développement et d’amélioration des indices d’équité et d’égalité des chances dans les trois pays : Algérie, Maroc et Tunisie. Dans un premier temps, l’état du développement de la petite enfance (DPE) sera évalué à travers plusieurs indicateurs différents. En deuxième lieu, nous décrirons la relation entre ces indicateurs et un certain nombre de caractéristiques de données de base (dites circonstances) des enfants. Troisièmement, nous quantifierons les chances inégales auxquelles les enfants font face pour vivre leur situation dans chacun de ces indicateurs, à l’aide de l’indice de dissimilitude D-index.