Résumé :
Résumé
L’objectif principal de cette étude est d’examiner l’association entre la réglementation environnementale, les pratiques vertes et la participation aux chaînes de valeur mondiales (CVM), tout en évaluant les rôles modérateur et médiateur de l’innovation énergétique et de la gestion de l’énergie. En utilisant les enquêtes auprès des entreprises menées par la BERD, la BEI et la Banque mondiale entre 2018 et 2020, nous nous concentrons sur 16 894 entreprises privées dans 23 pays euro-méditerranéens (Euro-Med), opérant dans les secteurs de l’industrie manufacturière, des services et du commerce de détail.
Nous employons le modèle GTP-FRM, une correction en deux étapes de Heckman ainsi qu’une approche par variable instrumentale (VI) afin de corriger les biais d’endogénéité dus à la causalité inversée et au problème d’auto-sélection. Les principaux résultats montrent que la réglementation environnementale et les pratiques de gestion de l’énergie sont plus efficaces que l’innovation énergétique pour favoriser l’intégration dans les CVM, conformément à l’hypothèse du Portier (PH). Les moteurs que constituent la réglementation environnementale et la gestion de l’énergie sont particulièrement importants pour les entreprises faiblement intégrées aux CVM et pour les entreprises de l’Union européenne, tandis que les effets positifs de l’innovation énergétique et de la gestion de l’énergie prédominent davantage pour les entreprises opérant dans des secteurs à haute efficacité énergétique.
Cela peut s’expliquer par le fait que les entreprises des secteurs à forte intensité énergétique dépendent fortement de l’existence d’un cadre réglementaire bien appliqué qui les incite à adopter des pratiques écologiques, renforçant ainsi leur intégration dans les chaînes de valeur. En revanche, les entreprises opérant dans des secteurs déjà efficaces sur le plan énergétique adoptent généralement des mesures proactives et sont donc mieux placées pour tirer parti de ces pratiques vertes afin d’améliorer leur participation aux CVM.
Par ailleurs, bien qu’il n’existe pas de preuve d’un rôle modérateur des pratiques vertes, une bonne gestion de l’énergie peut exercer un effet médiateur partiel ou total selon les niveaux d’intégration aux CVM, tandis que l’innovation énergétique joue ce rôle dans une moindre mesure.