Archives du Tag : immigration

La contribution économique de l’immigration sur l’Europe (rapport FEM43-17)

Nos résultats appuient dans une certaine mesure l’hypothèse selon laquelle les réfugiés et les autres migrants en situation légale n’entravent pas la croissance économique et limitent les possibilités d’emploi des résidents des pays d’accueil. Mais ces effets ne sont pas homogènes à travers différents niveaux de quantiles. Il est donc nécessaire de prendre en compte la situation économique des pays d’accueil (en particulier les niveaux de croissance économique et de chômage).

 

La contribution économique de l’immigration sur l’Europe (rapport FEM43-17)

Nos résultats appuient dans une certaine mesure l’hypothèse selon laquelle les réfugiés et les autres migrants en situation légale n’entravent pas la croissance économique et limitent les possibilités d’emploi des résidents des pays d’accueil. Mais ces effets ne sont pas homogènes à travers différents niveaux de quantiles. Il est donc nécessaire de prendre en compte la situation économique des pays d’accueil (en particulier les niveaux de croissance économique et de chômage).

Comment la migration stimule le commerce

Le tout dernier rapport des économistes membres du réseau Femise, publié en avril 2017, met en lumière l’interaction entre la migration et la densité des relations commerciales dans les pays de la région euro-méditerranéenne. La France et l’Égypte font l’objet d’une étude spécifique attestant de l’imbrication étroite entre ces deux phénomènes.

Selon l’étude, les réseaux d'immigrants ont pour effet d’augmenter de 10 % à 20 % les échanges commerciaux entre la France et l’Egypte (photo : F.Dubessy)

Selon l’étude, les réseaux d’immigrants ont pour effet d’augmenter de 10 % à 20 % les échanges commerciaux entre la France et l’Egypte (photo : F.Dubessy)

C’est indiscutable. L’analyse économétrique des experts du Femise tord le cou aux idées reçues sur la question ô combien sensible, de l’impact des migrants sur l’économie des pays hôtes.

Le tout dernier rapport FEM41-13 intitulé « Le rôle des liens de voisinage dans la région euro-méditerranéenne pour la croissance du commerce : focus sur la migration, le niveau d’éducation et l’intégration sociale » (à télécharger en cliquant ici) démontre le rôle positif de l’afflux de migrants sur l’accroissement du volume des échanges commerciaux entre le pays de départ et celui de destination.

Selon l’étude, les réseaux d’immigrants présentent une capacité qui donne lieu à de nouveaux échanges commerciaux avec des effets estimés de 10% à 20% des échanges commerciaux totaux dans le cas des deux pays objet de l’étude.
Marseille, ville cosmopolite par excellence, entretient des relations étroites et historiques avec Tunis et Alger. À Sète, l’importance de la communauté marocaine justifie l’exploitation de liaisons maritimes avec le royaume chérifien. Les migrants dupliquent leurs habitudes de consommation dans le pays qui les accueille. Ces imbrications stimulent les économies. Raison pour laquelle le Femise préconise une accentuation et une modulation de la politique commerciale des États au regard de leur stratégie migratoire.

Le rapport analyse le cas de la France et de l’Egypte. L’Hexagone, qui comptait  7,6 millions de d’immigrés en 2013, a toujours entretenu des liens historiques et étroits avec les pays voisins du Maghreb. Sur les 220 000 migrants annuels recensés en France (entre 2000 et 2013), 51% viennent d’Afrique.

« Les exportations et les importations en provenance et à destination des pays de la zone MENA3 (Algérie, Maroc et Tunisie) représentent 8% du total des échanges commerciaux de la France », souligne le document.

Mise en garde contre les politiques migratoires sélectives

73% des émigrés égyptiens choisissent de s’installer dans un pays arabe et 13% en Europe de l’Ouest (©ververidis/123RF )

73% des émigrés égyptiens choisissent de s’installer dans un pays arabe et 13% en Europe de l’Ouest (©ververidis/123RF )

S’agissant de l’Égypte, qui recense 4 millions d’immigrés dans le monde, l’étude Femise démontre l’effet bénéfique sur le commerce des pays hôtes. 73% des émigrés égyptiens choisissent de s’installer dans un pays arabe et 13% en Europe de l’Ouest.  « En choisissant de s’installer dans un pays occidental, ils recherchent à évoluer professionnellement tout en échappant à la corruption, aux préjugés sociaux très prégnants en Égypte », souligne le rapport.

Les coauteurs du rapport, Andrés Artal-Tur et Vicente Pallardó-López, professeurs à l’Université de Valence, et John Salevurakis et Mona Said professeurs à l’Université Américaine du Caire (AUC) mettent en lumière un certain nombre de variables influant sur les relations commerciales bilatérales entre pays de départ et d’arrivée.

Ainsi, le profil du migrant a un impact sur la nature et l’intensité des échanges. Son niveau d’éducation, son activité professionnelle, son niveau de compétence linguistique et ses capacités d’adaptation au pays d’accueil jouent un rôle déterminant.

Si le lien entre migration et commerce est établi, il semble légitime de s’interroger sur les incidences à terme de la montée du protectionnisme et des politiques migratoires sélectives déployées depuis quelques mois par les pays membres de l’OCDE.

 

Le rapport est disponible (en anglais), pour y accéder, merci de cliquer sur le lien.

Article réalisé en partenariat avec Econostrum.

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Nouvelle étude FEMISE : Immigrer fait grimper le PIB !

photo-econostrumDRL’assouplissement des restrictions à la liberté de circulation des travailleurs contribuerait à une hausse sensible du PIB mondial. Cette hausse a été estimée par les économistes du FEMISE à 56 billions de dollars. La libéralisation du travail dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a un réel impact à l’échelle macroéconomique. Revue de détail…

Quitter un pays pauvre, en guerre, abandonner les siens pour se construire un avenir meilleur dans un pays en croissance… Depuis la fin de la Seconde Guerre, l’immigration est un véritable phénomène, relancé depuis deux ans par le printemps arabe. Ces derniers mois, les Syriens ont fui massivement leur pays pour gagner la Tunisie. Les jeunes diplômés égyptiens ont quitté aussi leur terre natale, non pas pour fuir la répression, mais tout simplement parce que leur formation est en inadéquation avec le marché du travail.

« L’impact macroéconomique de la libéralisation du travail dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient », vient de faire l’objet d’une étude du Forum euroméditerranéen des Instituts de Sciences économiques (FEMISE) menée par Roby Nathanson, coordonnateur de ce rapport et directeur général du « Macro Centre for Political Economics » en Israël.

Le rapport (FEM34-06) met en lumière la nécessité pour les populations européennes vieillissantes de trouver les moyens de maintenir leur niveau de main d’œuvre. Il s’avère selon l’étude qu’une hausse de 1% du nombre d’immigrés n’a qu’un faible impact sur les populations nationales, avec une diminution de leurs salaires de 0,1%. L’étude précise en outre que l’impact des immigrés sur le taux de chômage des pays hôtes est quasi nul.

Un citoyen européen gagne entre quatre et huit fois plus qu’un ressortissant des pays MENA

En revanche, l’immigration influe positivement sur la productivité du pays d’accueil. Elle constitue un facteur de croissance. Les pays d’origine de ces migrants bénéficient pour leur part des transferts de fonds.

Qui sont ces candidats au voyage ? Au lendemain de l’indépendance, nombreux étaient les ouvriers du Maghreb à venir travailler en France, essentiellement dans le BTP. Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes diplômés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, veulent tenter l’aventure en Europe et de préférence dans un pays francophone afin de réussir leur intégration. Un citoyen européen gagne entre quatre et huit fois plus qu’un ressortissant des pays MENA (Moyen-Orient – Nord Afrique) !

Un Eldorado aux portes de la Méditerranée ? Pas vraiment. Trouver un emploi n’est pas évident en particulier chez les ouvriers qui émigrent vers la France, l’Italie mais aussi en Finlande. Les migrants occupent généralement les emplois refusés par les nationaux.

Ancienne colonie, proximité culturelle, les immigrants d’Afrique du Nord représentent 63% des étrangers en France.

Le taux de chômage chez les ressortissants immigrés est supérieur aux nationaux en particulier s’agissant de la main-d’œuvre non qualifiée. La situation est particulièrement délicate en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède où le taux de chômage est supérieur de 3,5 points aux nationaux. À l’inverse, les conditions d’emploi en Hongrie, en Grèce, en Irlande et au Portugal s’avèrent être plus favorables pour les étrangers.

Télécharger le rapport

Photo : Econostrum

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante : www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par : http://www.econostrum.info/subscription/

Pourquoi les médecins du Moyen-Orient, du Maghreb et des pays de l’Est émigrent vers l’Europe?

Medecin-euromed2bSyriens, Libanais, Marocains, Roumains… Qui sont ces médecins qui décident de plier bagages et d’exercer en Europe ? Quelles sont leurs motivations ? Comment les pays qui assistent à cette fuite des cerveaux peuvent-ils tirer parti de cette expatriation ? FEMISE apporte des réponses à ces questions dans un rapport de recherche qui vient d’être publié sur le site FEMISE (FEM34-07).

L’attrait d’une vie meilleure, de conditions de vie satisfaisantes, d’un bon salaire, un système éducatif évolué, la proximité avec le pays d’origine… Autant de paramètres pouvant motiver des médecins du Moyen-Orient, du Maghreb et des pays de l’Est à exercer la médecine en Europe. « Les candidats au départ sont attirés par les avantages relatifs offerts par les pays de l’Union Européenne. Gagner plus leur permet d’être à l’aise et de vivre mieux. Il faut également considérer les avantages non pécuniaires, la possibilité d’évoluer professionnellement et de faire carrière », souligne Ahmed Driouchi, Professeur d’Economie à l’université Al Akhawayn, à Ifrane, au Maroc, auteur du rapport Femise.

Intitulée « Qu’apprenons nous de la nouvelle économie de l’émigration des docteurs en médecine vers l’UE : Les cas d’Europe centrale et d’Europe de l’Est, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord », l’étude du Femise pointe du doigt une émigration à deux vitesses.

Les médecins issus du Moyen-Orient et du Maghreb ne bénéficient pas souvent d’un système d’équivalence. A leur arrivée en Europe, ils pourraient occuper des postes de moindre importance en attendant de passer les équivalences et les tests d’admission. L’entrée dans l’Union Européenne des pays de l’Est entre 2002 et 2007 a accru le champ de la mobilité en garantissant la portabilité des qualifications des professions de santé. Cette reconnaissance des diplômes de médecins, dentistes, infirmiers et autres professions de santé favorise l’émigration.

Des médecins dans les régions françaises

C’est ainsi que des médecins Roumains s’installent dans la plupart des régions françaises. Bien souvent les médecins issus des pays francophones optent pour la France ou la Belgique. Leurs homologues anglophones sont davantage attirés par la Grande-Bretagne. Après une période d’adaptation, leurs capacités intellectuelles leur permettent de s’intégrer.

Les taux d’émigration des médecins sont très élevés au Liban (19,6%) et en Syrie (17,5%). En Jordanie ils atteignent 9,9%, en Algérie 7,1%, au Maroc 6,6% et en Égypte 5,6%. Le Maroc a d’ailleurs fait l’objet d’une étude approfondie. Les chercheurs du Femise expliquent, au fil des 400 pages de l’étude, qu’il existe pour chaque pays un seuil de migration à ne pas dépasser pour éviter l’écueil de la fuite des cerveaux.

« Nous avons questionné les médecins marocains qui avaient choisi de rester dans leur pays. L’étude confirme des variables comportementales. Tout dépend de la situation personnelle des individus et de leur stratégie. Le modèle empirique démontre les avantages relatifs par les pays de destination», conclut le professeur Ahmed Driouchi.

Illustration Femise

Article de Nathalie Bureau du Colombier, Econostrum. L’article fait partie d’une série d’articles conjoints réalisés dans le cadre d’un partenariat entre Femise et Econostrum pour l’année 2012, qui alimentent également la rubrique « Grand Angle»  du site d’information Econostrum. Vous pouvez retrouver cette rubrique et toutes les informations à l’adresse suivante: www.econostrum.info. L’inscription à la newsletter d’econostrum est accessible par: http://www.econostrum.info/subscription/