Archives du Tag : femise

FEMISE MED BRIEF no4 : liens de proximité et croissance des échanges

FEMISE inaugure le lancement de sa nouvelle série de Policy Briefs MED BRIEF qui ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs FEMISE et des partenaires du réseau.

Le quatrième numéro de MED BRIEF « Le rôle des liens de proximité dans la région UE-MENA pour la croissance des échanges: accent sur la migration, le niveau d’éducation et l’intégration sociale » est disponible ici (en GB).

Pr. Andres Artal-Tur, University of Cartagena (Spain) and University of Valencia (Spain)

Les réseaux de migrants reliant les pays d’origine et les pays d’accueil permettent d’identifier des opportunités d’affaires, créant de nouveaux flux commerciaux. Ce Policy Brief, écrit par Pr. Andres Artal-Tur permet de fournir de nouvelles preuves sur ce sujet. Premièrement, il montre comment les liens historiques et de proximité entre les pays de l’UE et de la région MENA entraînent des effets favorables au commerce: les immigrants européens et maghrébins vivant dans les pays de l’UE présentent les effets favorables les plus importants. Deuxièmement, il souligne que la contribution à l’économie hôte diffère grandement en fonction des compétences, des aptitudes et des conditions de vie qui caractérisent l’immigrant: Les effets du commerce des immigrants diplômés du troisième cycle sont plus du double de ceux des personnes moins instruites. La maîtrise de la langue apparaît également nécessaire pour accélérer les nouvelles opportunités d’affaires. Enfin, le PB constate également qu’à mesure que l’intégration des immigrants progresse dans le pays d’accueil, le rôle des réseaux bilatéraux dans la création de nouveaux flux commerciaux devient moins important. De cette manière, des effets plus importants apparaissent pour les personnes nées à l’étranger récemment arrivées et pour celles arrivant à l’âge adulte.

La liste des FEMISE MED BRIEF est disponible ici.

 

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.

Les investissements directs étrangers victimes collatérales du Printemps Arabe

Moteur de la croissance économique, les investissements directs étrangers (IDE) au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) ont connu leur apogée en 2006. Fragilisées par la crise financière mondiale, les économies occidentales ont mis un coup d’arrêt à leurs investissements dans les pays MENA. La transition démocratique a, dans la foulée, accéléré la chute des IDE dans un contexte de climat des affaires dégradé, d’insécurité juridique et d’instabilité politique. Le FEMISE analyse les incidences du processus de libéralisation politique et commerciale dans l’évolution des investissements directs étrangers. (Rapport FEMISE FEM41-07)

Le lancement du nouveau port de Tanger Med en 2007 illustre l’exemple d’un PPP réussi et le rôle capital des IDE. (Photo F. Dubessy)

Le lancement du nouveau port de Tanger Med en 2007 illustre l’exemple d’un PPP réussi et le rôle capital des IDE. (Photo F. Dubessy)

Créateur de richesse et d’emplois, l’investissement direct étranger (IDE) a connu des années fastes entre 2005 et 2008, en particulier au Maroc et en Tunisie avec des croissances de 50 et 252% respectivement. Les bases de grands projets structurants pour ces deux pays étaient jetées, l’état souverain ayant pris conscience de l’enjeu stratégique des partenariats publics privés (PPP).  Le lancement du nouveau port de Tanger Med en 2007 illustre l’exemple d’un PPP  réussi et le rôle capital des IDE. 

Sans grande surprise, ces pays, mais également l’ensemble de la région, ont dès 2009 et jusqu’en 2012 enregistré une chute drastique des IDE. Le Femise, dans le rapport FEM 41-07, pointe plusieurs critères déterminants dans la décision d’investir dans un pays étranger : proximité géographique, liens culturels, langue et religion. D’autres facteurs tels que la qualité des institutions et la situation économique jouent un rôle également déterminant.Ainsi, lors des événements du printemps arabe, les pays du Maghreb se sont engagés dans la transition démocratique, avec cependant au passage une instabilité politique et judiciaire, avec aussi des craintes d’expropriation ou l’insécurité quant à la propriété intellectuelle. Les investisseurs ont également besoin d’être rassurés sur l’absence de corruption, de violence (attentats terroristes, violences civiles, guerre).

Situations disparates entre les pays producteurs et non producteurs de pétrole

Les investissements directs étrangers victimes collatérales du Printemps Arabe
Selon les chiffres de l’OCDE, les flux entrants chutent de 27% en moyenne entre 2008 et 2009 et de 13% entre 2009 et 2010, pour atteindre 11 milliards de dollars en 2010. En 2009, ils se contractent de 15% en Jordanie, de 22% au Maroc et  de 39% en Tunisie.  « Tous les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont en dessous de leur potentiel sur la période 2009-2012, à l’exception de l’Irak, d’Oman, de l’Égypte et de la Jordanie », note le Femise, dans un rapport placé sous la coordination de Juliette Milgram, économiste à l’université de Grenade. Le document analyse les pays sources et de destination. Il met en lumière des situations sensiblement différentes concernant les pays producteurs de pétrole. « De toute évidence, la région MENA ne devrait pas être considérée comme un bloc homogène. Les exportateurs de pétrole peuvent attirer des investissements dans les ressources naturelles (…) », fait remarquer le rapport Femise.

 

Pour sa part, l’OCDE note que « Pour que les pays maintiennent les taux de  croissance obtenus avant la crise financière mondiale et les bouleversement survenus en 2011 et qu’ils stimulent la compétitivité économique, l’écart dans les investissements d’infrastructure qui doit être comblé dans la région MENA est évalué à environ 75-100 milliards USD par  an ».L’organisation a mis en place, au lendemain du sommet G8 de Deauville, un programme de soutien à la Sécurité des investissements  dans la région Méditerranée (ISMED) dans les pays arabes en transition.

Accédez au rapport FEMISE en cliquant ici .

Article réalisé par en partenariat avec Econostrum 

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FEMISE au Panel de plaidoyer en Tunisie – THE NEXT SOCIETY

La première réunion du panel de plaidoyer pour un agenda politique d’innovation en Tunisie se tiendra le 23 février 2018 à Tunis.

Cette réunion de haut niveau est organisée par la CONECT (Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie) et l’APII (Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation) avec le soutien d’ANIMA Investment Network dans le cadre de THE NEXT SOCIETY, en présence d’acteurs nationaux et internationaux de l’innovation dont FEMISE.

Agissant en tant que Task Force, l’objectif du panel de plaidoyer THE NEXT SOCIETY est de superviser l’élaboration d’une feuille de route pour l’innovation, sa mise en œuvre et son évaluation, avec pour objectifs de :

– Renforcer le système national d’innovation 
– Promouvoir la coordination entre les acteurs impliqués 
– Améliorer les instruments de la politique d’innovation en proposant des services concrets

La première réunion de ce panel de plaidoyer comprendra des analyses d’experts de l’innovation, un panorama des besoins des entreprises, une revue des meilleures pratiques internationales en matière d’innovation et de compétitivité.

Se basant sur ces travaux, des mesures politiques prioritaires de soutien à l’innovation seront définies par les membres du panel puis mises en œuvre grâce à des missions d’assistance technique conduites par des experts internationaux.

Pour atteindre ses objectifs et garantir une approche durable et inclusive, le panel de plaidoyer sera composé de représentants du secteur privé tunisiens et européens, d’investisseurs, d’acteurs de l’innovation, des ministères concernés et de leurs agences, de la délégation de l’Union européenne ainsi que d’experts universitaires. Une attention particulière sera accordée au secteur privé afin que celui-ci soit au cœur de l’agenda national d’innovation.

Pour participer à cette réunion, veuillez contacter:
Douja Gharbi, CONECT
douja.gharbi@conect.org.tn

Téléchargez le programme

Atelier : Intégration des PME exportatrices marocaines aux chaines de valeur mondiales

FEMISE et l’Institut de la Méditerranée (IM) ont co-organisé une journée d’étude sur « Intégration des PME exportatrices du Maroc aux chaines de valeur mondiales » le Jeudi 22 février 2018 à l’ISCAE, Casablanca, Maroc.

Pr Patricia AUGIER (IM, FEMISE)

Cette Journée s’est inscrite dans le cadre du partenariat IM-FEMISE avec le groupe ISCAE et a permis de présenter les conclusions préliminaires d’une étude de la Banque Africaine de Développement intitulée « Identification des obstacles à l’amélioration de l’environnement des affaires et à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales des PME marocaines exportatrices » qui a été co-pilotée par Pr. Patricia AUGIER (IM, FEMISE) et avec des contributions d’experts du réseau FEMISE.

L’étude en question se focalise sur la question des chaînes de valeur mondiales (CVM). L’évaluation, dans le cas du Maroc, fait apparaître un niveau d’intégration dans les CVM peu élevé en comparaison avec d’autres pays de la région ou relativement proches. Puis, l’étude identifie les obstacles les plus importants à l’intégration des PME marocaines dans les CVM, à partir des interviews et cas d’études que l’on a réalisés entre le printemps et la fin de l’année 2017.

Il en ressort entre autres :

  • Du côté des importations, les principales contraintes sont la lourdeur des procédures douanières, le coût et l’obtention d’une couverture contre le risque de change et l’obtention d’un financement.
  • Du côté des exportations, ce qui ressort le plus fortement est la capacité à pénétrer les marchés, l’obtention d’un financement, les coûts de transport, la lourdeur des procédures douanières, le coût de la couverture contre le risque de change, la faiblesse de la R&D, la difficulté d’adapter les produits aux normes imposées sur les marchés étrangers et la difficulté à embaucher de la main d’œuvre.
  • Dans leurs relations avec les donneurs d’ordre, les PME marocaines font face à 5 grandes difficultés : le manque de services logistiques efficaces, le manque de compétitivité des produits, la difficulté à satisfaire les exigences des donneurs d’ordre, la difficulté à mettre le produit ou le processus de production aux normes et standards imposés et le manque de main d’œuvre qualifiée.
  • Enfin, les besoins les plus importants exprimés par les entreprises pour les aider à intégrer les CVM sont : le support pour la mise en contact avec les entreprises étrangères, le besoin de crédits bancaires et le support pour la mise en conformité des produits et/ou des processus de production aux normes et standards imposés.

Le programme de la journée est disponible ici.

Des articles de la presse marocaine sur l’évènement sont disponibles ci-dessous :

LesEco.Ma, PME : QUELLE INTÉGRATION DANS LES CHAÎNES DES VALEURS MONDIALES

LeMatin.Ma, Intégration dans les chaînes de valeur mondiales : Les PME marocaines toujours dans le même bourbier

Libe.Ma, PME exportatrices et chaînes de valeurs mondiales entre contraintes et opportunités

L’Economiste.com, Compétitivité industrielle: A peine 1% des entreprises font de l’export

[1] This event received financial support from the European Union through the FEMISE project on “Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership”. Any views expressed in this seminar are the sole responsibility of the speakers.

Appel à Stagiaires FEMISE : Date limite de soumission: 15 Mars 2018

Dans le cadre de ses activités, le réseau FEMISE lance un Appel à Candidatures pour le poste de Stagiaire Economiste-Admin Support FEMISE pour un stage d’une durée de 6 mois.

Date limite de soumission: 15 Mars 2018

 

Nous recherchons un stagiaire qui aura comme mission d’accomplir les taches suivantes:

  • Récolte de données, nationales et régionales
  • Synthèse et Création d’Indicateurs
  • Elaboration de notes et participation à l’écriture de chapitres UE-Med
  • Autres missions/tâches de recherche et administratives

Pour davantage d’informations, veuillez consulter la fiche de stage disponible ici.

FEMISE Appel à Policy Briefs- 28 Septembre 2019

FEMISE invite tous les chercheurs et experts à soumettre des Policy Briefs originaux basés sur des recherches récentes effectuées sur des questions politiques liés à la région EuroMed.

Date limite de soumission:  28 Septembre  2019

I. Introduction

Les Policy Briefs sont des outils de communication essentiels qui traduisent les résultats et les recommandations des travaux de recherche universitaire en une note de politique simple et concise qui pourrait être accessible non seulement aux décideurs, mais aussi au monde des affaires et au grand public.

Le choix du sujet est laissé ouvert aux chercheurs.

II. Admissibilité et rémunération

  • Le Call est ouvert à la fois aux membres et non-membres du réseau FEMISE.
  • Le Policy Brief peut inclure un ou plusieurs auteurs.
  • Les auteurs doivent être résidents d’un des pays de la région UE-Med
  • Un honoraire de 800 euros sera attribué par Policy Brief sélectionné.

III. Thème et modèle du Policy Brief

  • Le Policy Brief devra être conforme aux « Directives générales de FEMISE pour les Policy Brief (en anglais) »
  • Le Policy Brief ne devra pas dépasser les 4 pages (environ 2000 mots).
  • Il devra être écrit dans un langage simple et non technique et devra inclure des recommandations politiques opérationnelles basées sur une recherche solide.
  • Le sujet devra être lié à la région UE-Med
  • Il pourra inclure un ou deux graphiques / tableaux à titre d’illustration et une sélection courte de références (d’un maximum de 5).
  • Il pourra faire référence aux papiers de recherche dont il sera éventuelement issu.

IV. Soumission et Procédure d’évaluation

Veuillez envoyer votre Policy Brief  à contact@femise.org avec comme sujet: “Submission of a Policy Brief

  • Le (s) CV de l’auteur (s) doit être soumis avec le Policy Brief ainsi qu’une courte biographie (qui apparaîtra sur le Policy Brief si sélectionné) d’un maximum de 250 mots
  • L’évaluation sera basée sur les critères suivants:

– le choix du sujet et sa pertinence pour la région

– la contribution aux connaissances existantes

– les recommandations, leur pertinence politique et faisabilité

– le style d’écriture

Les Policy Briefs sélectionnés seront publiés dans la série des Policy Briefs FEMISE « MedBrief » et par ordre de priorité et pertinence du sujet.

FEMISE MED BRIEF no3 : IDE en MENA et impact du contexte institutionnel

FEMISE inaugure le lancement de sa nouvelle série de Policy Briefs MED BRIEF qui ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs FEMISE et des partenaires du réseau.

Le troisième numéro de MED BRIEF (L’investissement direct étranger dans la région MENA: l’impact du contexte institutionnel) est disponible ici (en GB).

 

Pr. Juliette Milgram Baleix (University of Granada, FEMISE)

Ce Policy Brief, écrit par Pr. Juliette Milgram Baleix (University of Granada) résume les conclusions d’une étude sur les déterminants de l’investissement greenfield dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA). Les résultats soulignent que les déficiences institutionnelles découragent les investissements directs étrangers dans la région et, en particulier, pour les principaux producteurs de pétrole. Des améliorations dans les domaines de la démocratisation, de la qualité institutionnelle et de la réduction de la violence pourraient rendre la région plus attrayante pour les investisseurs étrangers.

La liste des FEMISE MED BRIEF est disponible ici.

 

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.

FEMISE à l’atelier du Plan Bleu sur « Les instruments économiques des politiques environnementales »

Le Plan Bleu et l’Unité de Coordination du Plan d’Action pour la Méditerranée ont reçu le mandat des Parties Contractantes de préparer un nouveau rapport sur l’état de l’environnement et du développement en Méditerranée qui sera présenté à la Conférence des Parties à la Convention de Barcelone fin 2019.

Ainsi, le Plan Bleu a organisé un Atelier « Quels enjeux majeurs dans les zones marines et côtières en Méditerranée ? Données et tendances » au Campus du développement (ex CEFEB) de l’AFD à Marseille (France), les 12 et 13 décembre 2017.

L’objectif était de constituer un groupe d’une trentaine d’experts thématiques, issus d’institutions internationales, méditerranéennes, mais aussi nationales et locales, afin de contribuer à l’élaboration du rapport. Trois experts du réseau FEMISE ont été mobilisés, contribuant à identifier les thématiques prioritaires, les informations manquantes, et les connaissances devant être améliorées à propos des instruments économiques pour l’adaptation au changement climatique. L’objectif étant d’apporter du contenu utilisable dans le prochain rapport du Plan Bleu sur l’État de l’environnement et du développement en Méditerranée.

Aperçu des trois présentations FEMISE

Dr. Constantin Tsakas (General Manager of Institut de la Méditerranée, Secretary General of FEMISE)

Dr. Constantin Tsakas (Délégué Général de l’Institut de la Méditerranée, Secrétaire Général du FEMISE) : « Stratégies et instruments Sud-Med pour le changement climatique: quelle cohérence d’action pour l’atténuation / adaptation et quels autres besoins? »(présentation disponible ici)

Le changement climatique est une thématique de premier plan pour les pays Méditerranéens, du fait des fortes interconnections entre économie et environnement. Ces interdépendances font émerger des opportunités, en termes de création d’emplois, de ressources, mais aussi des problématiques (montée des eaux, stress hydrique…)

Les pays Sud-Méditerranéens sont impactés sur tous les fronts par le changement climatique (écosystème marin, biodiversité, populations vulnérables, agriculture, tourisme…), et les implications socio-économiques représentent une source potentielle de révoltes et de conflits. Malgré ces enjeux, beaucoup de pays Méditerranéens ont connu une augmentation des émissions de CO2 par habitant.

Quelles instruments économiques pour les politiques de l’environnement ? La taxinomie des instruments identifiés par les chercheurs du FEMISE, dans le cadre du travail mené pour le prochain rapport IM-FEMISE-ENERGIES2050 sur l’impact du changement climatique en Méditerranée (à paraitre en 2018), recense les biens environnementaux (marchés publics « verts »), les régulations (quotas, normes…), la création de nouveaux marchés (autorisation d’émissions, compensations en cas de dépassement des seuils autorisés), l’utilisation des marchés existants (taxes, subventions), et d’autres instruments tels que les labels et standards énergétiques. Sur papier, tous les pays Méditerranéens (sauf la Libye) ont un cadre politique concernant les énergies renouvelables. Ces pays ont adopté quelques uns de ces outils dans des secteurs spécifiques (énergies renouvelables, transport et tourisme, et gestion des déchets).

Parmi les instruments pour les énergies renouvelables, on a d’abord les appels d’offres publics au Maroc (projets de grande échelle), en Palestine, en Jordanie et en Israël (installations solaires photovoltaïques et éolien). Ensuite, des objectifs ciblés ont été définis (en termes de capacité ou de couverture) pour le chauffage et la climatisation issus d’énergies renouvelables. Des tarifications garanties pour l’électricité produite à partir d’énergies renouvelables ont aussi été instaurées, notamment en Algérie (pour l’électricité issue du photovoltaïque). Enfin, on retrouve des taxes, comme celles sur la consommation d’énergie, sur le gaz naturel et sur les produits énergivores en Algérie.

Concernant les mesures mises en place pour la gestion des déchets, nous avons surtout des instruments utilisant le marché existant. En Tunisie, le FODEP subventionne les installations de dépollution ou de collecte et recyclage de déchets, et une taxe sur la VA des producteurs d’articles polluants a été instaurée. Le Maroc a mis en place une redevance pour le déversement de liquides et le rejet de déchets (basée sur le principe du « pollueur-payeur »), et une écotaxe sur les produits en plastiques et les emballages

Pour les secteurs du tourisme et des transports, les instruments suivants ont été identifiés : une taxe sur l’enregistrement des véhicules d’occasion en Tunisie, une subvention pour les démarches de labellisation écologique « Moussanada Siyada », et un fond « RENOVOTEL 3 » dédié à la mise à niveau environnementale des établissements touristiques au Maroc.

Les revenus issus des taxes environnementales varient entre pays Méditerranéens. En Tunisie ils étaient seulement de 1.16% du PIB en 2014, ce qui demeure insuffisant en comparaison de la Slovénie (3.9% du PIB, pour un PIB similaire à la Tunisie) ou du Maroc (1.72% du PIB). Parmi les pays de la région, la Turquie est le pays où le revenu des taxes représentait la plus grande part du PIB (3.83%), bien que ce pays ne soit pas comparable en termes de démographie ou de tourisme (la taille du pays compte dans les recettes fiscales).

Des efforts sont en cours sur le plan institutionnel, en particulier au Maroc (reconnaissance du développement durable en tant que droit pour chaque citoyen) et en Tunisie (changement climatique reconnu dans la Constitution en 2014), mais aussi à un degré moindre en Algérie. Mais il reste beaucoup à faire : la part des énergies renouvelables reste insuffisante dans le mix énergétique, et seule une part marginale des financements est destinée aux énergies renouvelables, alors que la majeure partie des fonds étant toujours attribuée aux énergies traditionnelles.

Le contexte (post-printemps arabes, pressions sociales) est à prendre en compte dans les orientations futures. La problématique clef est le manque de ressources pour implémenter des mesures favorables aux énergies « vertes », alors que les activités utilisant de grandes quantités d’énergies demeurent une grande source d’emplois. À long terme, l’enjeu sera de réorienter l’épargne et l’emploi vers des projets émettant moins de CO2.

Les recommandations préliminaires soulignent le besoin de continuer l’adaptation au changement climatique, tout en intégrant les réalités socio-économiques. La dynamique des innovations sociales et financières devrait servir à construire des solutions pour initier des partenariats visant à une Méditerranée « dé-carbonée » basée sur des principes de solidarité et de convergence économique. Les pays Mediterranéens devraient ainsi coopérer et échanger leurs bonnes pratiques. Enfin, face au problème des données disponibles (insuffisantes ou obsolètes), il est nécessaire d’établir une cartographie des outils à disposition et de procéder à leur évaluation, et de créer un observatoire sur les données climatiques pour permettre un meilleur suivi de l’évolution des pays.

Dr. Myriam Ben Saad (Université Panthéon-Sorbonne, Université du Sud Toulon-Var, FEMISE)

Dr. Myriam Ben Saad (Université Panthéon-Sorbonne, Université du Sud Toulon-Var, FEMISE): «Soutenir le développement des énergies renouvelables à l’aide d’instruments économiques en Méditerranée» (présentation disponible ici)

La région MENA détient le plus grand potentiel solaire et éolien du monde, ce qui représente une opportunité en termes de marché, d’infrastructures, de transfert d’énergies. Les enjeux sont la sécurisation des sources d’énergies d’une part (la région faisant face à une rareté des ressources en eau), et la diversification énergétique et économique d’autre part (source d’emplois, potentiel au niveau des chaines de valeur).

Après un aperçu de la littérature existante, trois variables d’intérêts reviennent régulièrement : les énergies renouvelables, l’investissement dans ces énergies, et l’effet des énergies renouvelables sur l’environnement.

Des études montrent que les politiques et les instruments favorables aux énergies renouvelables aident à promouvoir et à diversifier ces énergies, ainsi qu’à encourager l’investissement (bien que l’efficacité varie selon le type de politique mis en place et le niveau de revenu des pays). De telles politiques implémentées en Chine ont favorisé l’émergence d’un marché des énergies renouvelables plus efficient, avec un meilleur accès aux ressources financières et aux nouvelles technologies, et les taxes ont permis de promouvoir l’énergie solaire dans les villes andalouses.

La littérature est plus riche concernant l’effet des énergies renouvelables sur l’environnement. Une estimation sur 24 pays Méditerranéens montre que les énergies renouvelables ont un effet très positif sur la croissance, mais les politiques d’énergies renouvelables demeurent insuffisantes dans ces pays. Des études identifient une relation bidirectionnelle entre consommation d’énergies renouvelables et commerce d’une part et croissance économique d’autre part. D’autres papiers montrent l’impact positif des énergies renouvelables sur la réduction des émissions de CO2, sur la création d’emploi à court terme.

La production d’électricité à partir d’énergies renouvelables a doublé entre 2008 et 2015, mais sa part dans la production totale d’électricité à déclinée à cause d’une croissance de la production d’électricité issue d’énergies fossiles supérieure à celle issue d’énergies renouvelables.

Source des ER dans l’électricité, 2015, %

De fortes disparités demeurent parmi les pays. L’Arabie Saoudite ne semblait pas produire d’électricité à partir d’énergies renouvelables en 2015, alors que la part d’électricité produite à partir de ces énergies était supérieure à 30% du total en Turquie et à 15% du total au Maroc.

Les pays Méditerranéens ont des stratégies de diversification plus ou moins poussées : le Liban et la Syrie reposent presque exclusivement sur l’énergie hydraulique, alors l’Algérie et la Turquie intègrent aussi d’autres sources comme le solaire, l’éolien, le géothermique… Au Maroc, les sources d’énergies renouvelables sont équilibrées entre éolien et hydraulique (50-50) mais un biais potentiel dans les données est suspecté (les projets solaires ne semblent pas pris en compte).

Plusieurs initiatives de coopération régionales et PPP ont été menés pour des projets d’énergies renouvelables.

La BERD a récemment financé la centrale solaire de Benban en Egypte (2017). Ce projet doit permettre de réduire les émissions de CO2 et de créer des emplois dans une région où 50% de la population est sous le seuil de pauvreté. Aussi, Engie a investi dans la construction d’un parc éolien dans le Golfe de Suez (2017). De plus, le partenariat Maroc-Espagne a permis la construction d’une usine de fabrication de pales d’éoliennes à Tanger, représentant un potentiel de près de 600 emplois.

Parmi les initiatives régionales, le Plan Solaire Méditerranéen a mis en place un cadre politique favorable au déploiement des technologies d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique à l’échelle régionale. Le Centre Régional pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique vise à favoriser et à conforter l’adoption de pratiques d’énergies propres dans la région. La Conférence MENA sur les énergies renouvelables est un cadre dédié à la promotion et au renforcement des partenariats en matière de développement et de création de marchés des énergies solaires et éoliennes.

Le cadre d’action est composé de politiques réglementaires (tarif d’achat, quotas obligatoires, facturations nettes…), d’incitations financières et de financement public (subventions, crédits d’impôts, taxes…)

Par exemple, l’Algérie, le Maroc et la Tunisie ont instauré un tarif d’achat pour l’électricité renouvelable, des subventions pour l’investissement dans les énergies renouvelables, ainsi que des systèmes de facilitation d’accès au crédit (bonification du taux d’intérêt, fonds de garantie, lignes de crédits). Le Maroc et la Tunisie ont aussi mis en place des incitations fiscales (droits de douane réduits ou exemption de TVA pour les équipements)

Les barrières aux énergies renouvelables identifiées  sont les caractéristiques du Marché (taille réduite, rendements faibles, temporalité du risque, risque de change, les subventions aux énergies fossiles, absence de stratégie de développement énergétique…) et les risques météorologiques et technologiques (disponibilité aléatoire des ressources, manque de données actuarielles).

Une hausse significative des investissements dans les infrastructures d’énergies renouvelables, et la révision du système de subvention (en particulier supprimer les subventions aux énergies fossiles, contrainte majeure pour l’efficacité des énergies renouvelables) sont recommandées.

Pr. Mohamed Salah Matoussi (Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de Tunis, FEMISE)

Pr. Mohamed Salah Matoussi (Faculté de Sciences Economiques et de Gestion de Tunis, FEMISE) : «Prix et marchés actuels et potentiels de l’eau en Tunisie et dans le SASS: impacts sur l’allocation régionale, les exportations alimentaires et l’efficacité technique» (présentation disponible ici) 

Une distinction est nécessaire entre l’utilisation de l’eau dans le secteur agricole (en tant que facteur de production devant être régit par la loi de rareté) et l’eau potable consommée par les ménages (en tant que bien vital non soumis à la loi du marché). Une gestion décentralisée de l’eau est plus pertinente.

La Tunisie subit un stress hydrique sévère, du fait de la raréfaction et de la dégradation des ressources en eau (changement climatique, surexploitation des eaux souterraines…) Les ressources en eau disponibles ont ainsi fortement diminuées (plus de 1000 m3/an/hab en 1960 à 410 m3/an/hab en 2017)

La stratégie de gestion de l’eau, axée essentiellement sur une gestion de l’offre (où les coûts marginaux sont rapidement croissants), consiste en une mobilisation maximale des ressources pour que le développement du pays soit le moins entravé, les priorités définies étant la construction et la réhabilitation de barrages et lacs collinaires, le recyclage des eaux usées…

Projet SASS : Présentation de la région

Le Projet de Système aquifère du Sahara septentrional concerne une des plus grande nappes du monde et s’étend sur l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Il représente en 2017 une surface irriguée d’environ 300 000 Ha et une mobilisation d’eau entre 3 et 4 Milliards de m3. L’utilisation actuelle de la nappe est supérieure à ses capacités de renouvellement, et cette surexploitation impacte négativement les Oasis. Une gestion durable de l’eau est donc indispensable. Mais la philosophie initiale des 3 pays concernés était de mobiliser le maximum d’eau pour produire la quantité maximale de produits agricoles.

On retrouve trois schémas d’exploitations : les exploitations ayant un accès libre à l’eau, les exploitations publiques bénéficiant d’une eau subventionnée, et les exploitations privées ne bénéficiant pas de subventions. Ces dernières sont plus productives que les exploitations libres ou subventionnées, et valorisent au mieux la ressource : les exploitants privés ont une élasticité-prix et une élasticité-productivité de l’eau biens supérieures aux autres types d’exploitations.

Cette politique n’étant pas soutenable, elle devrait être remplacée par une approche de gestion intégrée et transversale des ressources disponibles (eau, énergie, agriculture, environnement) basée sur le nexus suivant : tarification l’énergie – tarification de l’eau – accroissement de la production agricole et meilleure conservation de la ressource.

Un nouveau modèle hydro-économique doit être utilisé pour la gestion de la ressource en eau. Il doit mener à une utilisation optimale de l’eau et à une maximisation de la production agricole, tout en intégrant la contrainte du coût de la dégradation environnementale (coût de pompage et, salinité de l’eau). Lorsque ce coût est internalisé, les quantités d’eau consommées et la surface irriguée optimales sont inférieures à celles obtenues dans le modèle où la dégradation n’est pas prise en compte, mais les revenus agricoles sont supérieurs (augmentation de 13% par rapport au modèle initial). En d’autres termes, en préservant la ressource, on produit plus.

Présentation de recherches récentes (voir le powerpoint pour plus de détails)

Un article modélise le problème de l’allocation des ressources en eau au secteur agricole, dans un univers de rareté de la ressource et d’information incomplète. Un tel modèle doit assurer une efficacité économique tout en prenant compte de contraintes inévitables : utilité pour les usagers au moins équivalente à celle dont ils bénéficiaient par le passé, disponibilité de plus en plus réduite de la ressource, et information incomplète sur sa valeur d’usage. Il est ainsi nécessaire de révéler la valorisation réelle des agriculteurs et d’intégrer le coût de la rareté dans la tarification de la ressource.

Un deuxième article évalue l’impact d’une augmentation du prix de l’eau sur la production et l’exportation de cultures irriguées (dattes et agrumes) : pour une hausse de 100% du prix, les cultures de dattes sont plus négativement impactées que les cultures d’agrumes (diminution des exportations de 17.5% et 4.4% respectivement). La mise en place une tarification appropriée de l’eau pour les exploitants d’agrumes permettrait de conserver la ressource sans impacter significativement les producteurs. En revanche, une augmentation des tarifs dans les zones où la datte est cultivée provoquerait un ralentissement très significatif de la production et de l’exportation.

Un dernier article mesure l’efficacité des cultures de dattes tenues par des exploitants privés d’une part, et par des associations d’usagers d’eau d’autre part. Les résultats montrent que les deux systèmes sont inefficaces, mais des exploitations privées légèrement plus efficaces que les exploitations associatives. Les résultats montrent également que la salinité de l’eau a un impact fortement négatif sur la productivité des cultures de dattes.

par Jocelyn Ventura (FEMISE)

Contribuez à la base de Chercheurs FEMISE

FEMISE est en train de créer une base de données de chercheurs de la région EU-Med.

Cette initiative permettra à la communauté de recherche d’utiliser la base de données FEMISE pour obtenir des contacts, interagir, collaborer, trouver des spécialistes, des partenaires, etc.

Pour construire la base nous avons besoin de votre contribution. Pour maximiser l’inclusion de tous les chercheurs FEMISE, un questionnaire a été créé où les chercheurs et les doctorants pourront remplir des informations sur eux-mêmes pour les inclure dans la base de données.

Veuillez remplir le questionnaire en cliquant ici.

Veuillez également faire parvenir le formulaire au plus grand nombre possible de chercheurs et doctorants de votre institution afin qu’ils puissent également s’y inscrire.

8èmes Rencontres du Mont Blanc : IM et FEMISE au sommet international de l’Economie Sociale

Comment l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) peut-elle contribuer à appuyer la croissance et l’emploi dans les pays Partenaires Méditerranéens (PM) ? C’est la question à laquelle la présentation de Dr. Constantin Tsakas (Délégué Général de l’Institut de la Méditerranée, Secrétaire Général du FEMISE) a apporté des éléments de réponse aux 8èmes Rencontres du Mont Blanc (RMB) (6-8 Décembre 2017, Archamps, Grand Genève), sommet international de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) organisé par ESS Forum International (Co-secrétaire permanent du Groupe pilote international de l’ESS, membre observateur de la Task Force inter-agences de l’ONU sur l’ESS).

Dr. Constantin Tsakas (Institut de la Méditerranée, FEMISE) (photo:RMB)

Dr Tsakas a présenté les résultats préliminaires d’un chapitre du rapport EuroMed FEMISE 2018 produit par l’Institut de la Méditerranée (IM) lors d’une session sur « Des réponses efficaces aux impacts durables : cohésion sociale, solidarité et inclusion ».
Le Dr. Tsakas a souligné que l’ESS pourrait devenir un outil d’innovation économique, financière et sociale adaptée aux PM. Ces derniers doivent faire face aujourd’hui à de nombreux problèmes liés au chomage, au manque d’inclusivité, à l’économie informelle, à une croissance limitée…L’ESS compose un cadre de référence pour reconstruire du lien social autour de l’économie, pour valoriser les ressources et les atouts des territoires et y ancrer le développement, pour former et mobiliser les compétences disponibles dans une dynamique entrepreneuriale. Elle permet :

  • La mobilisation d’une jeunesse nombreuse, en quête d’emploi et de plus en plus tournée vers l’entrepreneuriat.
  • L’instauration d’une économie plus inclusive car l’ESS sait créer de l’emploi pour des personnes vulnérables que ni l’Etat, ni les entreprises traditionnelles ne savent intégrer.
  • La diversification économique et la montée en gamme.

La société civile l’a bien compris, depuis le printemps Arabe on assiste à une effervescence et émergence accrue de structures ESS. De véritables success stories permettent de répondre aux besoins des populations…

Au Maroc, pays qui compte 15700 coopératives (dont 2287 coopératives féminines) et 120 000 associations (avec plus de 15 millions d’adhérents), les chaines de valeurs des entreprises d’ESS sont composées des entreprises du secteur privé : les coopératives de production du secteur agricole, de l’artisanat et/ou la pêche commercialisent leur production dans le secteur privé (marchés locaux, régionaux, petite et grande distribution).

En Egypte, les initiatives sont des initiatives du secteur privé qui ont émergé pour pallier à l’incapacité croissante des gouvernements et des activités formelles du secteur privé à satisfaire les divers besoins de ménages pauvres pour certains services et produits.

En Tunisie, le pays compte près de 20000 associations avec plus de 12 millions d’adhérents, dont la moitié créées au cours des 5 dernières années sous l’impulsion donnée par la société civile post-révolution. Le secteur de l’agriculture et de la pêche compte parmi les secteurs les plus concernés par l’ESS.

Panelistes à la session « Des réponses efficaces aux impacts durables : cohésion sociale, solidarité et inclusion » (photo :IM).

Cependant, de manière générale, l’Etat n’appui pas assez l’ESS au Sud-Méditerranéen et ne crée pas les conditions nécessaires à sa pérennité. Le Dr. Tsakas a souligné qu’au cœur de la dynamique ESS se trouve la question du financement des projets et de la mobilisation des ressources. Les résultats préliminaires indiquent que le financement des entreprises ESS doit être au cœur des préoccupations des autorités locales, nationales mais aussi sur le plan EuroMed. Une « finance ESS » permettant un accès à la liquidité et au crédit en lien avec des objectifs coordonnés partagés est nécessaire. Il serait opportun que chacun des PM appuie, notamment en instaurant un cadre réglementaire propice, l’émergence de banques « sociales », « participatives » ou « éthiques » pour orienter des fonds vers des projets utiles, durables et inclusifs. Il serait également judicieux d’encourager le financement de l’ESS par les institutions de microfinance qui ont un maillage territorial développé. Il serait également possible d’innover en proposant des modes des contrats de financement d’impact social (Social Impact Bonds – SIB), titres très populaires dans le monde anglo-saxon, qui permettent de faire financer des programmes sociaux (commerce équitable, tourisme social, accès à la culture etc.) par des investisseurs privés. Le rapport EuroMed 2018 proposera des pistes d’outils qui peuvent être appuyés par tous les acteurs locaux, nationaux et internationaux et qui permettent de répondre aux obstacles de financement identifiés.

En conclusion, le Dr Tsakas a mis l’accent sur le besoin de développer une stratégie d’émergence d’écosystemes de l’ESS et de l’entrepreneuriat social sur 3 axes (Macro-Meso-Micro). Le Dr Tsakas a offert un aperçu de la vision du FEMISE pour l’émergence de tels écosystèmes, soit :

  • Soutenir le développement d’un environnement politique et réglementaire propice à la croissance des entreprises sociales à travers des stratégies nationales et panels de plaidoyer.
  • Sensibiliser et renforcer les capacités des acteurs « meso » de l’écosystème pour soutenir la croissance d’entreprises sociales. Une cartographie MED de ces acteurs d’appui, la généralisation d’activités de formation et l’échange de bonnes pratiques permettraient de contribuer à ce processus.
  • Enfin, il y a une nécessité de mieux démontrer et promouvoir le potentiel économique des entreprises sociales dans la création de valeur et d’emplois dans les PM. Une véritable méthodologie qui quantifie l’impact social est ici nécessaire. Il en est de même pour l’appui financier à l’entrepreneuriat social, à la formation aux entrepreneurs et aux initiatives de mentorat.

Ces points, ainsi que d’autres problématiques, seront développés en détail dans le prochain Rapport FEMISE 2018 qui portera sur le développement du secteur privé en Méditerranée (à parraitre Q1 2018).

La présentation powerpoint du Dr Tsakas aux RMB est disponible en cliquant ici.

Au préalable de la publication du rapport FEMISE EuroMed 2018 coordonné par Pr. Patricia AUGIER (Pte du Comité Scientifique de IM et FEMISE, Coordonatrice FEMISE), nous vous proposons aussi quelques extraits d’interviews avec trois acteurs clés de l’entrepreneuriat social en UE-MED.

Vous pouvez aussi revisiter l’étude pilote Femise–BEI (2014) sous coordination IM sur le potentiel d’inclusivité de l’ESS dans les pays du Sud Méditerranéen.

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