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(Délai prolongé au 10/09) Quatrième Compétition Interne 2018/19 du programme Scientifique actuel

–  Délai prolongé au 10 Septembre !  –

FEMISE a le plaisir d’annoncer le lancement de sa Quatrième et dernière Compétition Interne 2018/19 du Programme Scientifique actuel (2015-2019)

 

  1. INTRODUCTION ET THEMES DE L’APPEL

Les membres du réseau FEMISE qui ont participé en tant qu’Affiliés FEMISE à l’Appel d’Offre de la Commission européenne (Accédez a la liste de ces membres) sont invités à soumettre leurs propositions de recherche sous le thème :

Les Priorités de la Région EURO-MED

Les soumissions devront se faire avant la date limite du 10 Septembre 2018 (Date et Heure francaise)

Les propositions retenues seront celles qui apporteront une valeur ajoutée réelle, en utilisant une méthodologie rigoureuse et permettant de proposer des recommandations politiques.

Le quatrième tour, en cours, complètera l’agenda de recherche du FEMISE pour la période 2015-2019 et abordera des questions liées aux Priorités de la Région.

Pour rappel, le premier tour a été lancé en 2015 et ont été sélectionnées des propositions axées sur la modernisation dans les pays du Sud et les politiques de long-terme. Le second tour a été lancé en 2016 sur le thème de la transition de court terme. Le troisième tour a été lancé en 2017 sur le thème du rôle de l’UE pour faciliter à la fois la transition, la modernisation et l’ouverture dans les pays Méditerranéens du Sud.  Une liste des propositions acceptées dans le cadre des trois premiers tours est disponible dans le programme scientifique ci-dessous pour éviter les répétitions.

Les détails sur le thème, les sujets et les orientations proposées son accessibles ici :

En francais (PDF)

En anglais (PDF)

II. CALENDRIER

Les soumissions devront nous parvenir avant la date limite,  qui est le 10 Septembre 2018.

Plan provisoire:

Evaluation des propositions : 17 Septembre 2018

Sélection et Notification d’acceptation : 21 Septembre 2018

Signature des accords pour les propositions sélectionnées: 24-26 Septembre 2018

Envois des premiers drafts: Mai 2019

Présentation des drafts à la conférence FEMISE: Juin 2019

III. PROCESSUS DE SOUMISSION DES PROPOSITIONS

Le dossier des propositions de recherche doit inclure les documents suivants:

(1) La proposition de recherche qui ne doit pas dépasser 5 pages et doit inclure les éléments suivants :

  • Résumé (1/2 page)
  • La présentation de la recherche (statement of research) en indiquant la question traitée, en indiquant une analyse courte de la littérature et en précisant le déficit de connaissances que le papier doit combler;
  • Le cadre conceptuel et la problématique qui sera développée;
  • La méthodologie de recherche indiquant la question de recherche posée, l’hypothèse à tester et la méthodologie qui sera utilisée (ex. études de cas, données empiriques, etc.) expliquant la raison d’être de l’utilisation de la méthodologie sélectionnée.
  • Les implications politiques, expliquant comment les résultats du papier contribueront à leur élaboration;
  • Le Calendrier, les résultats attendus (nombre de rapports de recherche produits), le plan de dissémination et la division du travail au sein du consortium. Merci de noter que la durée des projets retenus de cet appel ne peut pas dépasser 10 mois.

(2) Le formulaire 2018 de demande (application form) rempli (cliquez ici pour le télécharger, en anglais);

(3) Les CV des chercheurs participant dans le consortium (formulaires standards disponibles ici si nécessaire)

Le dossier de la proposition de recherche du consortium devra être envoyé au bureau FEMISE par courriel, par fax ou par courrier avant ou au 10 Septembre 2018 (Voir VIII pour details) . 

Les demandes reçues après cette date ne pourront être considérées.

IV. ELIGIBILITÉ

(1) Seuls les membres affiliés et co-applicants au contrat FEMISE-UE “Support to dialogues, political and economic research and studies of the Euro-Mediterranean Partnership” peuvent être financés dans le cadre de cet appel (veuillez cliquer ici pour télécharger la liste des affiliés et savoir si votre institut est admissible).

(2) Toutes les propositions doivent être soumises sous forme de Consortiums comme suit:

  • Au moins un membre affilié du Nord et un membre affilié du Sud.
  • Chaque consortium doit avoir un chef d’équipe qui sera responsable d’envoyer la proposition au nom du consortium et sera responsable du projet (en termes d’exécution, de livraison et de processus administratif); il / elle sera la personne de contact pour toute correspondance avec FEMISE.
  • Si la proposition est retenue, les détails du représentant légal qui signera l’accord devront également être fournis dans le formulaire (application form). Les propositions soumises avec un seul membre ne seront pas prises en considération.

(3) Chaque chercheur ne peut être impliqué que dans un seul projet financé. Dans le cas où un chercheur est impliqué dans plusieurs propositions, seule la proposition la mieux classée par les referees sera retenue. Les autres (moins bien classées) seront automatiquement éliminées.

V. NIVEAU DE FINANCEMENT GLOBAL

Le budget global consacré à l’ensemble des propositions retenues dans ce quatrième tour de la consultation interne sera d’environ € 64 000. Chaque consortium doit spécifier dans le formulaire de demande le montant total demandé pour les honoraires de l’équipe qui travaillera sur le projet.

FEMISE versera un maximum de 80% du montant final et le montant restant de 20% sera considéré comme une «contribution propre» du consortium.

Par exemple, si le budget approuvé pour une proposition sélectionnée est de 8 000 euros, FEMISE contribuera à la hauteur de 6 400 euros à cette proposition et le montant restant de 1 600 euros sera considéré comme une «contribution propre» des membres du consortium envers le projet.

Les équipes sont encouragées à produire plus d’un papier de recherche par projet. Le montant demandé dans la proposition doit correspondre au nombre de documents de recherche produits et devra être justifié par leur qualité ; le budget fera donc partie de l’évaluation. Le comité de sélection se réserve le droit de modifier le montant demandé.

Le financement par le biais de cet appel couvrira UNIQUEMENT les honoraires des chercheurs (vérifiés par feuilles de temps) qui travailleront sur les propositions sélectionnées.

VI. PROCESSUS D’ÉVALUATION ET DE SÉLECTION

Suite à l’examen d’admissibilité initial, les propositions devront passer par le processus d’évaluation suivante:

I. Evaluation: Le comité d’évaluation FEMISE effectuera l’évaluation technique des propositions, répondant aux critères suivants:

  1. Qualité scientifique de la proposition, en termes de:
  • Pertinence du sujet par rapport aux questions de politique économique du Partenariat Euro-Med
  • Valeur ajoutée du sujet proposé par rapport à la connaissance existante
  • Qualité de la méthodologie et capacité à traiter la question de manière efficace
  • La dimension «orientation politique» et sa pertinence pour le cadre politique UE-Med.
  1. Autres critères d’évaluation
  • Degré de coopération entre les équipes (Nord et Sud)
  • Couverture géographique (nombre de pays couverts, couverture des pays peu étudiés (par exemple l’Algérie, la Jordanie, le Liban). Bien que l’approche comparative soit encouragée, les propositions portant sur des sujets spécifiques à un seul pays pourraient être acceptées
  • Expérience globale de l’équipe de chercheurs, tout en encourageant la participation des jeunes chercheurs.
  • Proposition de modes de communication/diffusion des résultats de la recherche

II. Sélection: Sur la base de cette évaluation technique, un second processus de sélection déterminera les propositions qui recevront un financement.

La décision du comité de sélection pourra prendre une des formes suivantes:

  • La proposition est acceptée
  • La proposition est acceptée avec modification dans le budget demandé
  • La proposition est acceptée avec des modifications proposées (couverture, portée, etc.)
  • La proposition est rejetée.

Les chefs d’équipe de toutes les propositions seront informés de la décision du comité de sélection. Pour les propositions acceptées, le bureau FEMISE enverra les documents contractuels nécessaires, les conditions générales et les formulaires

VII. QUALITE DE LA RECHERCHE ET DIFFUSION

Le produit final de la recherche doit prendre la forme d’un ou plusieurs rapports de recherche d’une moyenne de 40-50 pages (annexes exclus), offrant une analyse ciblée et permettant d’accroître les potentialités de publications dans des revues scientifiques, des articles et des notes d’orientation de politiques économiques.

Résultats attendus et peer-reviewing:

(1) Pour les propositions sélectionnées, les drafts de recherche seront soumis à un processus d’évaluation ex-post ( «Peer Review»).

(2) Toutes les possibilités de diffusion (autres que les canaux traditionnels assurés par FEMISE) sont fortement encouragées, mais devront être préalablement discutées avec le staff FEMISE pour assurer que les remerciements à FEMISE et à la Commission Européenne pour leur contribution financière soient correctement rédigés.

(3) La soumission d’un Policy Brief basée sur votre recherche est bien encourage.

VIII. DETAILS DE CONTACT:

Merci d’envoyer vos propositions avant le 10 Septembre par:

Email: internal.competition@femise.org

Sujet : Soumission d’une proposition de recherche

Ou bien par fax:

Fax ++ 33 4 91 31 50 38

ou bien par Poste:

FEMISE Association,

CMCI, 2 rue Henri Barbusse,

13 241 Marseille Cedex 01, France

Tel: ++ 33 4 91 31 51 95

[1] Le titre du Contrat est « Support to dialogues, political and economic research and studies of the Euro-Mediterranean Partnership » lancé en Mars 2015.

 

Le financement de ces propositions de recherche est fourni par l’Union européenne dans le cadre du projet FEMISE intitulé Support to Economic Research studies and Dialogues of the Euro-Mediterranean partnership”. Le contenu des propositions soumises et les rapports de ces projets sont les seules responsabilités des auteurs et ne peuvent en aucun cas représenter la position de l’Union européenne ou du FEMISE.

Déséquilibres externes et internes dans les pays du sud de la Méditerranée

Les pays du sud de la Méditerranée se caractérisent par des structures économiques non-diversifiées. Certaines structures dépendent fortement du pétrole afin de soutenir leur croissance et développement économiques, d’autres s’appuient sur le secteur immobilier, le tourisme, et les produits à faible valeur ajoutée ce qui les rend vulnérables aux évolutions économiques. La situation géopolitique de la région, qui alimente l’incertitude économique, crée d’importantes menaces et de grands problèmes, surtout en ce qui concerne le déficit commercial et la balance courante (déséquilibres extérieurs). La situation politique intérieure dans ces pays ne favorise pas non plus la stabilité économique. Les gouvernements des pays du sud de la Méditerranée sont plutôt centralisés et manquent le plus souvent d’institutions transparentes et de bonne qualité. Dans le domaine économique, cet état contribue à l’aggravation du déficit budgétaire et à l’augmentation de la dette publique (déséquilibres intérieurs). D’ajouter, les déséquilibres intérieurs et extérieurs reflètent et renforcent, à la fois, l’incapacité de ces économies à monter l’échelle des valeurs ajoutées, à développer des produits et des spécialisations plus concurrentiels, ce qui les aide à atteindre une croissance économique durable, des positions budgétaires équilibrées et des balances commerciales excédentaires.

Dans ce contexte, généralement en réponse aux risques émergents dans la sphère financière, concernant, à la fois, les déséquilibres intérieurs et extérieurs, après la crise financière mondiale, les gouvernements des pays du Sud de la Méditerranée ont adopté – parfois durement – des programmes de réforme économique en tant que moyen pour stabiliser leurs économies et gérer les risques associés. Toutefois, les programmes d’ajustement sont douloureux au niveau social et peuvent avoir des conséquences négatives sur l’économie, augmentant davantage la fragilité de ces économies et les menaçant d’une nouvelle détérioration de leur position extérieure. Cela soulève deux questions intéressantes, au niveau analytique, et très pressantes au niveau de politiques : l’étendue et la nature des déséquilibres extérieurs et intérieurs dans ces pays d’une part et la pertinence des politiques d’ajustement y suivies de l’autre.

Dans la présente étude, une analyse approfondie de ces questions se focalise sur le cas de six pays du Sud de la Méditerranée à savoir l’Algérie, l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie. L’analyse, à la fois descriptive (Des graphiques) et économétrique (Techniques de l’économétrie des séries chronologiques), étudie en détails les déséquilibres intérieurs et extérieurs dans ces pays au cours des trois dernières décennies. Elle examine, par la suite, la gamme des programmes d’ajustement, les politiques d’austérité et autres mécanismes d’ajustement macroéconomique (par exemple les politiques de change) dans ces pays visant à faire face aux menaces intérieures et extérieures à la stabilité. En réfléchissant sur ces deux axes de recherche, l’étude fournit une vision utile concernant l’efficacité et la pertinence de ces réponses politiques visant à résoudre le problème en question.

Les désavantages économiques significatifs et les faiblesses politico-institutionnelles- et encore moins la mise à niveau de leurs avantages comparatifs et compétitifs- rend la stabilisation des économies une tâche difficile. Souvent les menaces fiscales, financières et économiques se combinent et se renforcent mutuellement, tandis que les tentatives de solutions politiques ont tendance à être beaucoup moins synergiques. Par exemple, l’instauration d’un régime de consolidation fiscale (pour résoudre un problème de coûts d’emprunt ou de liquidité freinant l’investissement) peut effectivement réduire l’investissement en diminuant la demande intérieure et/ou en diminuant la fourniture des biens publics qui stimulent l’investissement (par exemple l’infrastructure). De même, les politiques de libéralisation du marché et du commerce qui visent à accroître la concurrence et la productivité et à générer des effets taille de marché positifs, peut souvent mener à une augmentation disproportionnée des importations. C’est ainsi que la balance courante et peut-être aussi la position fiscale du gouvernement sont déstabilisées. Le même effet négatif peut résulter de politiques visant à réduire l’incertitude monétaire (par exemple, pour stimuler l’investissement direct étranger) en maintenant un taux de change fixe (ou indexé).

Partant, il a été établi dans la littérature économique internationale que la bonne gouvernance est une importante condition préalable à la réussite des politiques de stabilisation et du développement. Bien entendu, c’est un grand défi pour des pays comme ceux du sud de la Méditerranée qui se transforme encore de la centralisation à la libéralisation économique et politique, et qui ont des institutions démocratiques capitalistes relativement jeunes et de faibles capacités d’élaboration des politiques. Dans ce contexte, comprendre la nature toute entière de l’environnement extérieur et intérieur (par exemple, comme reflété dans les valeurs et les trajectoires économiques liées aux déséquilibres intérieurs et extérieurs) devient encore plus une condition préalable à l’élaboration réussie et effective des politiques. Les conseils qui peuvent découler d’une telle analyse peuvent permettre l’élaboration d’une vision de politique pertinente et réaliste et par conséquent, la conception et la mise en œuvre d’une stratégie appropriée qui essaiera de résoudre les problèmes identifiés et d’atteindre les objectifs fixés par la politique.

Selon notre analyse des programmes d’ajustement et d’autres politiques, les six pays du sud de la Méditerranée (dont le cas est étudié) n’ont pas eu la capacité ou peut-être le temps d’adopter une telle approche. Menacés par la rapide détérioration des déséquilibres intérieurs et extérieurs, dans un environnement international d’incertitude et de risques et accrus, ces pays ont mis, rapidement, en place des programmes d’austérité qui combinent augmentation de taxes avec réduction importante des dépenses, y compris les subventions qui -comparativement- semblent jouer un rôle important dans les politiques du gouvernement de ces économies. Selon les conseils directs ou indirects des institutions financière internationales comme le FMI, supprimer les subventions (sous ses différentes formes) est considéré une mesure positive visant à éliminer les distorsions de l’économie, lesquelles bloquent la modernisation de l’économie en réduisant le retour sur investissement productif. Toutefois, la suppression de la subvention a eu des conséquences négatives sur l’échelle sociale (elle affecte les nécessiteux) et économiques (elle baisse la demande intérieure). Alors que, dans la plupart des cas, les politiques de stabilisation (c’est-à-dire les politiques qui visent à réduire les déficits du budget et de la balance courante et à stabiliser le taux de change) étaient relativement réussies, les structures économiques et les fondamentaux de ces pays restent largement inchangeables, et plus considérablement, la vulnérabilité externe de ces économies et les problèmes socio-économiques internes d’inégalité ou du chômage. De même, les agrégats qui soutiennent les positions internes et externes de ces pays ne semblent pas avoir changé radicalement malgré la mise en œuvre des programmes d’ajustement.

Dans l’ensemble, notre analyse empirique donne une image des déséquilibres extérieurs importants et persistants concernant les dettes extérieures et les positions des actifs nets étrangers de tous les pays sauf un (L’Égypte). Cependant, et bien qu’ils soient globalement assez importants, les déséquilibres des balances courantes ne semblent pas être, uniformément, insoutenables dans les six pays.

La non-durabilité semble caractériser les cas de l’Algérie et de la Tunisie ; mais pour l’Egypte et le Maroc, les preuves de l’insoutenabilité de balance courante sont mitigées, alors que pour la Jordanie et le Liban, l’insoutenabilité de balance courante est économiquement rejetée. Mais surtout, les déséquilibres internes, sous forme de déficits budgétaires et de dette publique, ne semblent pas non plus être une préoccupation majeure pour les six pays du sud de la Méditerranée. La non-durabilité dans ces agrégats semble concerner uniquement le Maroc et l’Egypte (pour la balance budgétaire seulement), tandis que pour l’Algérie, le Liban et la Tunisie, les preuves de non-durabilité sont très limitées. Par ailleurs, l’analyse causale indique que les positions budgétaires sont non seulement durables dans un sens global, mais ne sont pas non plus une cause (de façon temporelle) des déséquilibres extérieurs.

La causalité va plutôt dans le sens inverse, en particulier des déséquilibres de balance courante aux déraillements budgétaires et des déséquilibres des actifs nets étrangers, aux vulnérabilités qui déstabilisent la dette publique dans la majorité des cas

Ainsi, bien que certains cas émergent, où les risques budgétaires se sont, particulièrement, accentués juste après la crise financière mondiale et où la politique budgétaire a relativement bien réussi à contrôler les déficits et les dettes élevés. Globalement, l’analyse de la soutenabilité intérieure et extérieure, ici présentée, ne semble pas justifier l’attention que porte nombreux pays de la région à l’assainissement budgétaire. Mettre, plutôt, l’accent sur la correction des mésalignements de taux de change et s’occuper des questions de la compétitivité internationale, d’exportation et d’investissement étranger semblent être beaucoup plus pertinent par rapport aux menaces identifiées pour ces économies. Mais sur le long terme, l’ensemble critique de politiques ne concerne pas tant le domaine monétaire que budgétaire, mais plutôt l’ensemble des interventions qui peuvent être appliquées dans l’économie réelle, dans le but de renforcer les compétences de base et promouvoir la diversification économique vers des activités à forte valeur ajoutée ; ainsi qu’en ce qui concerne le système juridique et institutionnel (résoudre les problèmes de corruption, d’inefficacité de la gestion publique, d’informalité économique, etc…)

Évaluation des effets macroéconomiques et des effets sur le bien-être de la couverture sanitaire universelle en Palestine

La mise en œuvre de la «couverture sanitaire universelle» (CSU) pose de sérieux problèmes. Certains d’entre eux découlent de considérations d’espace macro-budgétaire, tandis que d’autres concernent la sphère micro-comportementale.

Ce projet cherche à évaluer la capacité macro-budgétaire des réformes axées sur la CSU en Palestine en utilisant une approche dynamique d’équilibre général calculable (CGE) basée sur la microsimulation. Dans l’ensemble, la réforme axée sur la CSU semble améliorer le bien-être social et la croissance économique. Cependant, une expansion parallèle de l’ampleur et de la largeur de la couverture peut avoir un impact budgétaire important, le déficit budgétaire représentant 14% du PIB, dont environ 2% sont dus à la CSU. Ce dernier absorberait environ 10% du PIB, 15% des dépenses publiques et 57,4% des dépenses publiques de santé. Dans des conditions budgétaires étroites, une croissance annuelle supplémentaire de 3,0% est nécessaire pour progresser dans toutes les dimensions de la CSU. Un ensemble de mesures politiques pouvant contribuer à la réalisation de la CSU de manière financièrement viable est présenté.

Proximité spatiale et performances des entreprises: comment les économies basées sur la localisation peuvent-elles aider le processus de transition ?

Le but de ce projet est d’étudier l’impact sur la performance des entreprises de la productivité  qui est issue d’économies de localisation en raison de l’agglomération des entreprises, du regroupement de l’innovation et de la localisation des IDE dans trois pays méditerranéens (Turquie, Italie et Tunisie.)

Plus spécifiquement, la recherche porte sur trois questions principales: 1) les relations entre les économies d’agglomération et la productivité des entreprises; 2) le rôle des retombées de l’innovation au niveau spatial en tenant compte du regroupement géographique et sectoriel des entreprises; 3) les retombées des multinationales étrangères au niveau régional et sectoriel.

Le choix de la Turquie, de l’Italie et de la Tunisie comme études de cas repose sur la pertinence des économies d’agglomération dans leur économie. L’Italie fournit un important benchmarking et est l’observatoire le plus critique parmi les pays du nord de la Méditerranée pour analyser l’impact positif et négatif de l’agglomération régionale des activités en raison de la pertinence traditionnelle des grappes régionales de développement (districts industriels) et des grandes divisions régionales. La Turquie et la Tunisie sont deux études de cas très intéressantes en raison des grappes d’innovation émergentes au cours des dernières années, marquées par une large diffusion de parcs scientifiques, de pôles d’innovation, de incubateurs, de zones économiques spéciales et par un rôle croissant des multinationales.

Globalement, les résultats des estimations suggèrent des résultats communs pour les trois études de cas: il y a des effets d’agglomération significatifs pour améliorer la productivité, en particulier des retombées importantes entre les entreprises opérant dans le même secteur et la même région; la production accrue des entreprises étrangères produit des retombées positives sur la productivité dans la province. Cependant, les retombées sont spécifiques aux entreprises technologiquement plus sophistiquées.

Quand le site d’implantation d’une entreprise influe sur sa productivité

Les entreprises doivent-elles céder aux sirènes de la mondialisation? R&D stimulée, partage de connaissances, de compétences, de sous-traitance… La productivité grimpe quand les sociétés d’un même secteur se regroupent géographiquement analyse le tout dernier rapport du Femise

 

« La proximité spatiale et les performances des entreprises: comment les économies basées sur la localisation peuvent-elles contribuer au processus de transition dans la région méditerranéenne ? ». Le Femise répond à cette question dans son dernier rapport. Photo F.D

« La proximité spatiale et les performances des entreprises: comment les économies basées sur la localisation peuvent-elles contribuer au processus de transition dans la région méditerranéenne ? ». Le Femise répond à cette question dans son dernier rapport. Photo F.D

« La proximité spatiale et les performances des entreprises: comment les économies basées sur la localisation peuvent-elles contribuer au processus de transition dans la région méditerranéenne ? ». Le Femise répond à cette question dans son dernier rapport. Photo F.D
Les zones d’activités renferment l’ensemble des maillons d’une chaine de valeur, un savoir-faire et une main d’œuvre qualifiée dans un domaine spécifique. De précieux atouts pour une entreprise, voire tout un pays. Il suffit de prendre les cas des zones d’activités en Turquie et en Tunisie. 15èmeproducteur mondial de véhicules, la Turquie compte 12 constructeurs automobiles actifs et près de 5 000 équipementiers (dont environ 250 investisseurs étrangers).  Fiat, Oyak-Renault et leurs équipementiers se concentrent à Bursa, capitale européenne de la production de véhicules.
En Tunisieles Pme côtoient les multinationales aéronautiques (Stelia, filiale d’Eads/ Airbus) sur l’aéropôle d’El-Mghira, plateforme industrielle de 200 ha au sud de Tunis.« Comment les économies basées sur la localisation peuvent-elles contribuer au processus de transition dans la région méditerranéenne ? », interroge le Femise dans son tout dernier rapport FEM 41-09.  Le document, publié sous la direction d’Anna Ferragina, de l’université de Salerne en Italie, analyse le lien entre proximité spatiale et performances des entreprises. Il émet des recommandations sur les politiques publiques, observe l’impact des retombées de l’innovation dans un contexte de concentration géographique et sectoriel.

 

Productivité, innovation et Investissements directs étrangers

« Malgré les défis de la mondialisation, le lieu d’implantation fait encore la différence », précise le document. Le Femise constate une amélioration de la productivité des entreprises installées dans les pôles automobiles ou aéronautiques de Turquie, d’Italie et de Tunisie. Proches sur le plan technologique et géographique, elles bénéficient de la circulation des connaissances, à fortiori lorsqu’il s’agit d’acteurs de l’innovation.

Le Femise note quelques variables selon les pays. Si les sociétés étrangères jouent un rôle déterminant en Turquie, les Pme domestiques regroupées créent des externalités négatives, le Femise citant l’exemple de la congestion. L’émergence de pôles d’activités, de clusters, a pour effet de générer des inégalités spatiales, de fortes disparités selon les régions. En Tunisie la majorité des entreprises est installée sur les zones côtières. La richesse et les emplois se concentrent donc sur la bande littorale. Pour les auteurs du rapport, le pays doit investir dans les infrastructures de transport afin de développer les complémentarités régionales.

Si l’Italie reste loin des fractures extrêmes observées en Turquie et en Tunisie, le Femise note d’importants effets d’agglomération stimulant la productivité des entreprises.

Accédez au rapport FEMISE en cliquant ici .

Article réalisé par en partenariat avec Econostrum 

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Med Change Makers e03 : Jocelyn VENTURA, Intégration dans les chaînes de valeur mondiales des PME marocaines

FEMISE a récemment lancé sa nouvelle série d’entretiens «Med Change Makers».

 Les «Med Change Makers» sont des entretiens (texte et vidéo) qui permettent aux chercheurs FEMISE dynamiques d’illustrer comment leur recherche aborde une question politiquement pertinente et comment elle contribue au processus d’élaboration des politiques dans la région Euro-Méditerranéenne.

 

Intégration dans les chaînes de valeur mondiales des PME marocaines

Entretien avec Jocelyn Ventura, Aix-Marseille Université (France), Institut de la Méditerranée et FEMISE

Jocelyn Ventura, Aix-Marseille Université (France), Institut de la Méditerranée et FEMISE

Des économistes du FEMISE et de l’Institut de la Méditerranée ont récemment présenté les conclusions préliminaires d’une étude produite pour la Banque Africaine de Développement intitulée « Identification des obstacles à l’amélioration de l’environnement des affaires et à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales des PME marocaines exportatrices ».

Jocelyn Ventura (Aix-Marseille Université (France), Economiste à l’Institut de la Méditerranée / FEMISE) a contribué au rapport. Dans cet entretien, il offre des pistes de réflexions sur les opportunités ainsi que les mesures que l’état pourrait mettre en place pour améliorer l’insertion des PME dans les chaines de valeurs mondiales.

 

1) Quelle est la dynamique des exportations marocaines ? Quels sont les principaux secteurs d’exportation ?

Il existe une dynamique notable. Le Maroc a mis en place, depuis 2014, un Plan d’Accélération Industriel (PAI) dont un des objectifs est de promouvoir les exportations du secteur industriel. Un des axes de ce plan vise à renforcer le positionnement du Maroc à l’international en améliorant son attractivité. Depuis, le Maroc a diversifié les destinations de ses exportations notamment vers le reste du monde. Même si l’Europe reste la première destination des exportations marocaines, son importance relative a diminué.

On note qu’à côté des secteurs exportateurs traditionnels, on retrouve des secteurs plus intensifs en technologie qui sont apparus récemment et qui ont connu un fort taux de croissance : machines et appareils électriques, véhicules etc.

Les exportations marocaines montent en gamme avec l’émergence de ces nouveaux secteurs exportateurs plus intensifs en technologie. Cependant, le taux de croissance des exportations marocaines demeure inférieur à ce qu’on connut des pays comparables en termes de revenus. La compétitivité des exportations a potentiellement été réduite par le régime de change peu flexible (assoupli récemment). De plus, les déséquilibres macroéconomiques et l’environnement général des affaires ont été des freins à la croissance des exportations.

2) Comment se situe le Maroc dans l’intégration des chaines de valeur globales ? Quelle position par rapport à des pays comparables ou voisins ?

De manière générale, les pays méditerranéens, et le Maroc en particulier, sont assez bien insérés dans les GVC. L’indice de participation aux GVC montre que l’intégration du Maroc dans les GVC est équivalent à celle de la Turquie et proche de celle d’Israël, mais demeure inférieure à celle de la Tunisie (51,1% en 2011) ou d’autres pays comparatifs (Chili, Roumanie, Malaisie…)

On observe que le Maroc participe dans les GVC majoritairement « en amont » ou, en d’autres termes, c’est la part de VA étrangère contenue dans les exportations marocaines qui contribue le plus à l’intégration dans les GVC. La participation en amont est particulièrement importante dans les principaux secteurs d’exportations marocains, comme les véhicules, les machines électriques ou le textile, ce qui montre que les exportations marocaines s’inscrivent dans des processus de production internationalisés.

3) Quels sont les principaux obstacles entravant la capacité des PME à vendre leur produit sur les marchés étrangers ? 

Parmi les obstacles au lancement d’une activité d’exportation cités par les PME marocaines, on peut noter la difficulté à pénétrer les marchés étrangers et à adapter les produits aux normes qui y sont imposées, la difficulté à obtenir un financement, les coûts de transport et la lourdeur des procédures douanières. Jouent aussi un rôle le coût de la couverture contre le risque de change, la faiblesse de la R&D ou encore l’absence d’organismes nationaux de soutien à l’exportation.

Parmi les politiques réclamées pour réduire ces obstacles on retrouve la mise en place de relais au niveau des marchés cibles, une augmentation des moyens mis à disposition des conseillers économiques au sein des missions diplomatiques à l’étranger, mais aussi la création d’une banque spéciale pour soutenir les activités d’exportations…

4) Quelles opportunités offrirait une meilleure intégration dans les GVC des PME ?

Les opportunités sont nombreuses. Entre 60 et 80% des flux commerciaux ont lieu au sein des GVC. Pour une entreprise d’un pays en développement, intégrer ces GVC serait donc un excellent moyen d’exporter sa production. L’intégration de GVC peut aussi améliorer la productivité et la compétitivité de l’entreprise. Une meilleure insertion dans ces GVC pourrait par exemple faciliter la mise à niveau des normes de qualité et des standards de production, favoriser l’amélioration des compétences des salariés, donner accès à de nouvelles technologies etc.

La fragmentation des processus de production permet aux firmes de pays en développement, notamment les PME, d’utiliser les avantages comparatifs afin de produire et exporter une partie de leur chaine de valeur où elles sont plus compétitives.

Ce serait un des meilleurs moyens d’accélérer la croissance des exportations marocaines, ainsi que le chemin le plus court pour les PME de bénéficier d’un progrès de productivité, d’une amélioration de la compétitivité et d’un meilleur positionnement à l’international.

5) Quelles mesures l’Etat pourrait-il mettre en place pour améliorer l’insertion des PME dans les CVG ?

Tout d’abord on peut remarquer que les PME seront désavantagées face aux grandes entreprises, qui bénéficient d’une meilleure productivité et d’une meilleure capacité à acquérir et absorber de nouvelles technologies, pour intégrer les CVG.

Parmi les obstacles à dépasser on note un manque de service logistique efficace, un manque de compétitivité des produits, des difficultés à satisfaire les exigences des donneurs d’ordre et à mettre les produits ou les procédés de production aux normes de qualité et standards demandés etc.

L’Etat pourrait donc améliorer l’insertion des PME en leur offrant un support pour mettre en conformité les produits et les processus de productions, un support à la formation des salariés, un soutien à la mise en relation avec les entreprises étrangères et, enfin et surtout, une augmentation de crédits bancaires disponibles.

Propos recueillis par Constantin Tsakas

This activity received financial support from the European Union through the FEMISE project on “Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership”. Any views expressed are the sole responsibility of the speakers.

FEMISE MED BRIEF no8 : Les femmes dans le marché du travail en MENA. L’économie collaborative peut-elle être utile?

La série de Policy Briefs du FEMISE intitulée MED BRIEF ambitionne de fournir une réflexion novatrice  pour la région euro-méditerranéenne. Les Policy Briefs contiennent une analyse succincte et politiquement pertinente sur d’importantes questions EuroMed et présentent aux décideurs politiques les points de vue des chercheurs FEMISE et des partenaires du réseau.

Le huitième numéro de MED BRIEF « Stimuler les taux de participation des femmes au marché du travail dans la région MENA. L’économie collaborative peut-elle être utile? » est disponible (en GB) en cliquant ici.

Dr. Katarzyna Sidło, CASE (Center for Social and Economic Research), FEMISE

Ce Policy Brief évalue le potentiel de l’économie collaborative pour accroître la participation des femmes dans le marché du travail dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Plus précisément, il examine les façons dont l’économie collaborative peut permettre aux femmes qui le souhaitent de rejoindre le marché du travail, mais qui pour diverses raisons pratiques (manque d’emploi, déplacements difficiles), sociétales (restrictions sur les activités à l’extérieur du foyer), ou pour des raisons familiales (responsabilités familiales) ont été incapables de le faire.

Egalement disponible en Arabe en cliquant ici.

La liste des FEMISE MED BRIEF est disponible ici.

Le Policy Brief a été réalisé avec l’aide financière de l’Union européenne dans le cadre du programme FEMISE. Le contenu de ce document relève de la seule responsabilité des auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union européenne.

Med Change Makers e02 : Simona RAMOS, Migration induite par le changement climatique : Enjeux et Solutions

FEMISE a récemment lancé sa nouvelle série d’entretiens «Med Change Makers».

 Les «Med Change Makers» sont des entretiens (texte et vidéo) qui permettent aux chercheurs FEMISE dynamiques d’illustrer comment leur recherche aborde une question politiquement pertinente et comment elle contribue au processus d’élaboration des politiques dans la région Euro-Méditerranéenne.

 

Migration induite par le changement climatique : Enjeux et Solutions

Entretien avec Simona RAMOS, Aix-Marseille Université (France), Institut de la Méditerranée et FEMISE

Simona RAMOS, Aix-Marseille Université (France), Institut de la Méditerranée et FEMISE

La dernière édition du rapport ENERGIES2050 / Institut de la Méditerranée / FEMISE « Les Défis du Changement Climatique en Méditerranée » offre un éclairage sur la place spécifique du bassin méditerranéen dans le nouvel Agenda climatique international.

Simona Ramos (Aix-Marseille Université (France), Policy Researcher à l’Institut de la Méditerranée / FEMISE) a contribué au rapport en étudiant le lien entre « Migrations et climat dans les pays du sud de la Méditerranée ».

Dans cet entretien, Simona Ramos offre des pistes de réflexions politiques pour faire face aux effets continus de la migration climatique.

 

  1. En ce qui concerne les efforts de mise en œuvre de l’Accord de Paris, quel(s) pays de la région Sud-Med sont des exemples à suivre et pourquoi?

Les pays de la région Sud-Med diffèrent dans les progrès réalisés pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Le Maroc et Israël sont nettement en avance en termes de politiques et d’actions. Au cœur des efforts actuels de réduction des émissions du Maroc se trouve la Stratégie Énergétique Nationale, qui vise à porter la part de la capacité d’électricité renouvelable à 42% d’ici 2020 et à 52% d’ici 2030. Le Maroc a fait preuve d’une politique active, avec des investissements massifs dans l’énergie solaire à commencer par la construction du complexe solaire géant de Noor (utilisant l’énergie solaire concentrée) près de Ouarzazate. D’un autre côté, l’Algérie, la Tunisie et la Palestine semblent être disposés à prendre des mesures plus courageuses pour l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, bien que ces pays soient également confrontés à de sérieuses contraintes. Par exemple, en termes de législation, la Tunisie est devenue l’un des rares pays à reconnaître le changement climatique dans sa Constitution, même si les politiques liées au climat dans ce pays doivent être améliorées.

  1. Vous suggérez qu’il n’y a pas eu suffisamment de coopération entre les pays du Sud. Pourquoi est-ce si important et quelles sont vos suggestions à cet égard?

En effet, l’un des principaux problèmes auxquels les pays du Sud de la Méditerranée sont confrontés est le manque de collaboration mutuelle dans la mise en œuvre de leurs politiques climatiques. Une collaboration Sud-Sud solide pourrait favoriser une amélioration significative de la mise en œuvre de la politique sud-méditerranéenne en matière de changement climatique. La coopération peut contribuer au renforcement mutuel des capacités dans le domaine de la recherche et du développement. En outre, le transfert de technologie et de savoir-faire peut être favorisé par des cadres législatifs et institutionnels (par exemple en développant des cadres de transfert de technologies et des environnements propices à l’intégration de politiques de transfert de technologie au niveau national). Le potentiel de la coopération Sud-Sud est vaste et, en tant que tel, devrait être sérieusement pris en considération.

  1. Comment les processus climatiques affectent-ils la migration humaine? A-t-on fait quelque chose au niveau de la politique nationale à cet égard au sein des PSM?

Les processus climatiques affectent sérieusement les migrations. Néanmoins, on peut soutenir que ce sujet ne reçoit pas l’attention voulue car, contrairement aux événements climatiques, les processus climatiques se produisent de manière graduelle et cumulative, et il est difficile d’établir une relation causale stricte. Néanmoins, l’effet du changement climatique sur les populations peut fonctionner de multiples façons. L’eau, la nourriture et la disponibilité des terres peuvent être sérieusement affectées et les populations peuvent être forcées à migrer hors des zones touchées. La région du sud de la Méditerranée a été parmi les régions du monde les plus touchées par le climat, avec une élévation du niveau de la mer et une désertification continues. En ce qui concerne les politiques, ce qui a été fait jusqu’ici consiste en des mesures d’adaptation et d’atténuation (souvent dans le cadre des CDN ou des CN des pays). Néanmoins, on peut faire valoir que ces mesures ne traitent pas nécessairement et / ou ne s’attaquent pas entièrement aux migrations (forcées) induites par le climat.

  1. Vous déclarez que les mesures politiques actuelles ne parviennent pas à répondre pleinement aux impacts continus de la migration climatique. Pourquoi, et quelles sont vos suggestions politiques pour faire face aux effets continus de la migration climatique dans les pays du sud de la Méditerranée?

Bien qu’il puisse être fermement soutenu que les mesures politiques actuelles et les stratégies climatiques sont cruciales face au changement climatique, elles ne sont pas destinées à aborder complètement l’ensemble des conséquences du changement climatique, comme celui des migrations induites par les processus climatiques. Ceci est dû à plusieurs raisons. L’atténuation, l’adaptation ainsi que le renforcement des capacités et les stratégies de transfert de technologie prennent du temps à être mis en œuvre, ce qui signifie que les millions de personnes actuellement touchées ne sont pas susceptibles de bénéficier immédiatement de ces mesures. Aussi, pour que ces stratégies soient efficaces, un consensus global est nécessaire. Malheureusement, ce n’est pas toujours le cas, comme l’a montré l’histoire récente.

L’une des recommandations politiques à cet égard consisterait à incorporer la migration induite par le changement climatique dans le cadre juridique international, en tant que stratégie d’adaptation plutôt qu’en tant qu’échec d’adaptation. Dans ce cas, le fait d’avoir un statut légal pour les «migrants climatiques» permettrait d’aborder et de protéger correctement les personnes qui traversent des difficultés. D’autres suggestions incluent l’utilisation de la «réinstallation planifiée», une approche qui a souvent été incorporée dans les cas de catastrophes naturelles. Beaucoup ont favorisé cette approche, car elle se déroule généralement à l’intérieur des frontières du pays, permettant une plus grande flexibilité et évitant la complexité d’exiger des accords internationaux.

  1. Comment les mesures de réinstallation peuvent être utilisées pour répondre aux personnes touchées par la migration induite par le climat?

Les stratégies de réinstallation planifiées peuvent être complexes et difficiles à mettre en œuvre, en particulier si un pays manque de capacités institutionnelles, technologiques et financières.

  • Premièrement, il devrait y avoir une identification précoce des populations exposées aux catastrophes et aux autres impacts du changement climatique, ou bien affectées par des projets d’atténuation et d’adaptation associés au changement climatique. Une cartographie nationale de ces populations doit être systématisée et partagée publiquement pour maximiser la sensibilisation.
  • La planification pour la réinstallation devrait être intégrée dans les stratégies nationales et nécessite la création d’un environnement propice, incluant une base juridique pour entreprendre la réinstallation planifiée, un renforcement des capacités, une institutionnalisation et une approche pangouvernementale.
  • La durabilité de la réinstallation planifiée devrait être assurée par une attention adéquate portée à la sélection des sites, aux moyens de subsistance, à l’intégration (identité et culture) et aux communautés hôtes, parmi d’autres facteurs.
  • Des systèmes quantitatifs et qualitatifs indépendants de suivi et d’évaluation, à court et à long terme, devraient être créés pour évaluer les impacts et les résultats de la réinstallation planifiée.
  1. Qu’est-ce que le projet de Grande Muraille Verte et quelles sont ses implications et son potentiel pour les pays du sud de la Méditerranée?

La réinstallation planifiée devrait être une option de dernier recours, car c’est un processus complexe et coûteux. Il est nécessaire de permettre l’amélioration des conditions de vie des zones touchées par le changement climatique. L’un des projets les plus importants à cet égard est la Grande Muraille Verte, une initiative africaine visant à « verdir » le désert (en cultivant plus de plantes et d’arbres) dans le but de fournir de la nourriture, des emplois et un avenir à des millions de personnes vivant dans des régions qui sont affectés par le changement climatique.

L’incapacité à vivre à partir de la terre peut être un facteur important de migration. L’écologisation des zones qui sont actuellement peu peuplées et qui ne sont pas en mesure de subvenir pleinement aux besoins humains pourrait apporter de nombreux avantages, comme i. les personnes qui vivent déjà dans ces régions ne seraient pas obligées de s’en aller et ii. ces zones pourraient également servir de lieu potentiel de réinstallation pour les populations des zones touchées avoisinantes. L’Algérie, l’Égypte et la Tunisie sont déjà partenaires dans ce projet et pourraient servir d’exemple aux autres PSM.

 

Propos recueillis par Constantin Tsakas

Rapport « Les Défis du Changement Climatique en Méditerranée » (2018)

FEMISE est heureux d’annoncer la publication de la version finale de l’édition 2018 du rapport sur « Les défis du changement climatique en Méditerranée : la Méditerranée dans le nouvel Agenda climatique international », dans la collection Guides pour Agir. Il s’agit d’une coproduction ENERGIES2050 – Institut de la Méditerranée – FEMISE.

 

Le rapport est disponible au téléchargement en cliquant ici

 

Ce rapport, coordonné par Stéphane Pouffary (ENERGIES 2050), Guillaume de Laboulaye (ENERGIES 2050) et Constantin Tsakas (Institut de la Méditerranée, FEMISE), présente de façon actualisée les réalités du changement climatique dans les pays du pourtour du bassin méditerranéen et les actions mises en œuvre par les parties prenantes pour répondre aux défis et aux enjeux de la lutte contre les changements climatiques. La Méditerranée fait partie des « point chauds » de notre planète et les impacts des changements climatiques y sont très prononcés et particulièrement visibles sur les pays des rives Sud et Est. La mobilisation internationale autour du climat témoigne d’une prise de conscience réelle que ce soit pour les Etats-Parties signataires de la CCNUCC ou pour les acteurs non étatiques et gouvernements infranationaux fortement mobilisés sur ces questions.

Pour autant, l’ambition des engagements collectifs et individuels sont unanimement reconnus comme très insuffisants au regard des réalités et des défis auxquels l’ensemble des pays et territoires concernés sont et seront confrontés. De plus, au-delà des engagements, la mise en œuvre et l’action restent insuffisante, fragmentée et parcellaire. La Méditerranée ne fait pas exception et plus que jamais la mise en place d’un agenda commun de l’action est indispensable d’autant que le temps des négociations internationales n’est pas le même que la rapidité avec lesquels les changements et altérations se produisent.

Le rapport sera présenté lors d’une session dédiée à Atelier « Changement Climatique en Méditerranée et Attractivité des Territoires », Marseille, 15 Mai 2018.

Une première version avait été présentée à l’occasion de la 23ème Conférence des Parties (CdP23) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui s’est déroulée à Bonn (Allemagne) du 6 au 17 novembre 2017. Ce rapport a vocation à devenir une publication régulière et à être accessible à l’ensemble de la communauté des acteurs engagés sur ces questions. L’idée de cette action étant i. de produire des recherches politiquement pertinentes et ii. d’encourager l’émergence d’un écosystème d’acteurs UE-Med (macro, méso et micro) pour répondre efficacement aux défis posés.

Pour un Policy Brief (Med Brief) extrait du rapport cliquez ici.

Pour un entretien « Med Change Makers » (video  et texte) sur le cas du Liban cliquez ici.

Pour un aperçu de la présentation du rapport à la COP23 au Pavillon de la France, cliquez ici.

Pour redécouvrir les publications FEMISE passées sur le thème « Environnement, énergie, changement climatique » veuillez vous rendre ici.

Pour un article journalistique AfricaPress.Paris sur la présence de IM et FEMISE à la COP23 cliquez ici.

Atelier sur « Changement Climatique en Méditerranée et Attractivité des Territoires »

MISE A JOUR: Visionnez le reportage de l’évènement ici:

La Méditerranée fait partie des « point chauds » de notre planète et les conséquences des changements climatiques y seront toujours plus fortes qu’ailleurs. La réduction des émissions de gaz à effet de serre, la question de l’eau et de la désertification et la prise en compte des besoins en adaptation des pays riverains sont des nécessités. Outre l’impulsion nécessaire au niveau des Etats, les mesures qui répondront à ses réalités doivent également se décliner au niveau des territoires pour démultiplier les moyens d’action.

L’atelier, organisé par l’IM et le Conseil Départemental des Bouches du Rhône, en partenariat avec FEMISE et ENERGIES 2050, s’adresse aux acteurs pour qui ces problématiques ont une résonance, les acteurs politiques du territoire ainsi que les acteurs non étatiques (opérateurs privés, organisations de la société civile, universités…). Tout en considérant la situation économique récente et actuelle, cet atelier souligne les opportunités de développement à saisir. Il permet d’illustrer la dynamique créée par les acteurs locaux et d’apporter une contribution positive aux débats sur les enjeux climatiques en Méditerranée au regard des réalités et défis actuels.

Cet atelier sera aussi l’occasion de présenter le rapport ENERGIES2050 – Institut de la Méditerranée – FEMISE sur :

 « Les défis du changement climatique en Méditerranée (2018) » (disponible ici)

 

– La Concept Note de l’Atelier est disponible ici.

– Le programme de la journée est disponible ici. 

IM et FEMISE  participent avec un financement dans le cadre du projet UE-FEMISE “Support to Economic Research, studies and dialogues of the Euro-Mediterranean Partnership”. Les opinions exprimées dans cette conférence sont de la seule responsabilité des auteurs.