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COVID-19 MED BRIEF no. 13: Détérioration de la (in)sécurité alimentaire dans le sud de la Méditerranée et la région MENA en période du Covid-19

La récente crise du coronavirus menace les santés, les économies et les sociétés de tous les pays. Dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée la lutte contre la pandémie est encore plus compliquée. Une coopération et des stratégies UE-Med dans des secteurs clés sont nécessaires. Par conséquent, le Centre pour l’intégration méditerranéenne (CMI) et le FEMISE ont décidé d’unir leurs forces et de lancer leur série conjointe de Policy Briefs intitulée «COVID-19 MED BRIEFS»pour ouvrir la voie à des analyses et recommandations politiquement pertinentes.

Le treizième COVID-19 MED BRIEF, intitulé « Détérioration de la (in)sécurité alimentaire dans le sud de la Méditerranée et la région MENA en période du Covid-19 », par Dilek Gürsel, est disponible ( en anglais) en cliquant ici

Résumé 

Ce brief se concentre sur l’insécurité alimentaire dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), avec des exemples spécifiques des pays du sud de la Méditerranée (Maghreb, Machrek), et sur la façon dont elle s’aggrave lors d’un choc mondial tel que la pandémie du Covid-19. Il examine la situation socio-économique sur le terrain et propose des recommandations pour absorber l’impact négatif crucial résultant des conséquences sur le secteur agricole et plaide pour le développement de systèmes susceptibles de générer une meilleure suffisance alimentaire régionale.

 

 

 

Ce Policy Brief est produit dans le cadre de la série de Policy Briefs «Répondre aux défis du COVID-19 en Méditerranée» qui est réalisée en partenariat entre le FEMISE et le Centre pour l’Intégration Méditerranéenne (CMI).

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Régulation Environnementale et Développement des Echanges Agricoles (rapport FEM44-06)

Les implications politiques de ces résultats sont les suivantes. D’abord, il est illusoire de considérer les accords bilatéraux de libre-échange comme capables, à eux seuls, d’accroitre les flux commerciaux entre les deux rives et de développer les secteurs agricoles des PSEM. En effet, et étant donné la vulnérabilité des produits agricoles, sans mesures d’accompagnement an amont, l’ouverture du marché européen dans le secteur agricole, en particulier celui des fruits et légumes n’apporterait qu’un avantage réduit à ces pays. Par ailleurs, des soutiens à la modernisation et à l’adoption de nouvelles technologies respectueuses de l’environnement et répondant aux exigences du marché européen sont nécessaires afin que les PSEM puissent réellement bénéficier de la libéralisation des échanges agricoles avec l’UE. Ensuite, l’harmonisation des mesures agro environnementales entre la Politiques Agricole Commune et celles instaurées par PSEM est fortement recommandée et devrait permettre à la fois d’accroître la compétitivité de leurs filières et de faciliter l’accès au marché européen. Ceci soulève un point important quant aux accords commerciaux envisagés ou en cours de négociation car il est important de prendre en considération la lenteur du processus lié à la transformation des systèmes de production agricole (la conversion vers l’agriculture biologique par exemple, la formation et l’adaptation des agriculteurs à des nouvelles technologies). De ce fait, des échéances adaptées doivent être prises en considération par les deux parties. Enfin, il est évident que l’harmonisation des mesures non tarifaires dans un deuxième temps selon le système international constitueraient un levier pour accroitre le commerce agricole et s’intégrer davantage à l’économie mondiale.

L’Ecodéveloppement dans le cadre du Partenariat Euro-méditerranéen Application au Littoral d’Algérie et du Maroc

Cette recherche a pour thème « L’Ecodéveloppement dans le cadre du Partenariat Euro-méditerranéen : Application au Littoral d’Algérie et du Maroc ». Elle s’appuie sur l’observation de la réalité économique et environnementale : d’une part les politiques économiques en cours ne réalisent que peu leurs objectifs proclamés de croissance et de développement.  Depuis 2000, le taux de croissance économique pour chacun de ces pays, n’a pas dépassé les 3 à 3,5 %. Il n’atteint qu’incidemment 4 % certaines rares années exceptionnelles, alors que plusieurs chercheurs  avancent un taux moyen de 7% par an sur une période d’au moins cinq années successives, pour espérer stabiliser la pauvreté et créer suffisamment d’emplois.  Cependant, les impacts des échecs de la croissance ne sont pas seulement économiques. Ils sont aussi environnementaux, car les  systèmes économiques en place, avec leurs crises et leurs limites et les spécificités propres à chaque pays, n’accordent qu’une faible attention à la préservation de l’environnement et des ressources naturelles. Les dommages environnementaux s’accumulent et se poursuivent, menaçant l’existence même d’une part de ces ressources, sous leurs diverses formes, comme en témoigne la situation de leurs territoires littoraux. De l’autre, ces politiques se sont insérées dans des accords de partenariat avec l’Union Européenne, depuis 2000  pour le Maroc et 2005  pour l’Algérie, sans que les retombées de leurs applications, en termes de croissance économique, ne se vérifient de manière significative, au contraire des objectifs attendus.
Comment repenser une autre politique économique, impulsant la croissance interne en préservant l’environnement, dans le cadre d’accords de partenariat plus équitable avec l’U.E. ? Cette autre politique, alternative au modèle économique en cours, peut-elle être tracée dans ses grandes lignes macro-économiques, en vue d’orienter les systèmes économiques en place vers l’écodéveloppement ? Cette alternative doit selon nous, s’élargir aux aspects non strictement économiques (tels que les aspects liés à la localisation territoriale des concentrations urbaines et des activités économiques).
Ces aspects relevant de l’intégration de la notion de « territoire » et de la définition d’une politique d’aménagement de ce dernier, surdéterminent les résultats de la croissance, en particulier en matière d’impacts environnementaux et des coûts qu’ils induisent.
Ce rapport est le résultat d’une recherche multiple qui a nécessité plusieurs mois de travail, mobilisant différents chercheurs, bien qu’avec des intensités différentes en termes d’efforts. Cette mobilisation a eu lieu en trois sites (Annaba, Alger, Casablanca)  et deux pays différents (Algérie et Maroc), nonobstant les difficultés de tous ordres auxquelles ce travail a dû faire face,  et dont celles relevant des contacts avec diverses parties, et celles concernant les collectes de données,  ne sont pas des moindres.
Nous précisons en premier lieu le cadre théorique ainsi que les principales questions auxquelles nous essayons de trouver des réponses objectives. Nous présentons ensuite les territoires littoraux des deux pays, en adéquation avec le thème principal de ce travail. Cette présentation éclaire les champs de l’analyse sur l’opportunité d’un modèle d’écodéveloppement pour ces territoires, dans le cadre du partenariat qui lie ces pays avec l’Union Européenne. Nous tentons enfin de nous interroger sur les résultats économiques et sociaux de leurs accords respectifs avec l’Union Européenne, en vue de pouvoir souligner l’impulsion que produira un modèle d’écodéveloppement négocié jusqu’ici entre chacun de ces pays et l’U.E. Ce thème de recherche ne vise pas à soulever une problématique globale des dommages environnementaux qui touchent le monde dans son ensemble, comme le montre l’exemple du changement climatique et de ses effets. Il s’agit plus modestement de s’intéresser à une problématique spécifique de ces dommages, impactant les territoires littoraux de deux économies en développement partageant une frontière terrestre commune.
Cette recherche, la première à notre connaissance sur ce thème appliqué aux territoires littoraux des pays Sud Méditerranéens, vise à montrer par une analyse économique et environnementale, la pertinence de l’opportunité économique, environnementale et sociale d’une alternative visant la transition vers l’écodéveloppement pour ces territoires vulnérables et les deux pays étudiés.