Policies to Promote an Enabling Environment for a Knowledge-based Economy in Palestine and Jordan

Cette étude explore le potentiel de développement des économies palestinienne et jordanienne en économies du savoir, en utilisant comme référence les quatre piliers de l’économie du savoir définis par la Banque Mondiale: une population bien éduquée et créative, une infrastructure de la télécommunication et de l’information performante, un climat institutionnel propice à l’innovation, et un environnement économique et légal favorable aux entrepreneurs. Cette étude a nécessité une ample revue de la littérature locale et internationale traitant de l’économie du savoir, et une série d’entretiens peu formalisés avec les responsables de gouvernement et les acteurs essentiels du secteur privé. Une analyse des économies palestinienne et jordanienne pour chacun des quatre piliers de l’économie du savoir est disponible ci-dessous.
Piliers de l’économie du savoir en Palestine
Le capital humain
La valeur du capital humain est en constante amélioration en Palestine comme le montre un certain nombre de facteurs tels que le taux élevé d’inscription en écoles secondaires, l’augmentation du taux d’alphabétisation, l’amélioration des programmes scolaires, et l’introduction des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les écoles. La population active palestinienne s’élève à environ 2,142,000 selon le Bureau Central Palestinien des Statistiques (PCBS) (T4, 2006). Environ 72% de cette population est salariée, et 28% est au chômage (définition OIT). Les statistiques démontrent que la probabilité d’emploi est significativement corrélée au nombre d’années d’études réalisées.
Le nombre total d’élèves inscrits en école primaire atteignait 953,621 pour l’année académique 2005/2006; 70% d’entre eux en école publique, 6% en école privée, et 24% dans les écoles gérées par UNRWA. De plus, 124,867 élèves sont inscrits en école secondaire; 96% d’entre eux en école publique, et le reste en école privée. La quasi totalité des moins de 12 ans est scolarisé, et les statistiques démontrent la parité des sexes dans la fréquentation scolaire. Durant les cinq dernières années, le pourcentage d’élèves d’école primaire passant en école secondaire a dépassé 90%; et environ 80% des élèves passant leur Tawjihi (Baccalauréat) poursuivent leur études dans l’enseignement supérieur. Toutefois, la récente expansion du secteur secondaire s’est faite de manière inégale entre les sciences, les lettres et les formations professionnelles. En effet, les inscriptions dans les programmes scientifiques et professionnels diminuent continuellement, alors que les inscriptions dans les programmes littéraires ont augmenté de 2% depuis l’année scolaire 1999/2000. Ainsi, environ 75% des élèves qui passent le Tawjihi étudient les lettres.
En ce qui concerne l’enseignement supérieur, il est à noter que 55% des étudiants sont inscrits dans des universités traditionnelles, alors que 33% sont inscrits dans des programmes de formation à distance de l’université d’Al-Quds (Al-Quds Open University). Les programmes relatifs au domaine de l’éducation et des sciences sociales et commerciales se sont récemment développés, alors que les inscriptions aux programmes scientifiques techniques et liés à l’ingénierie ont décru. Le nombre total d’inscriptions dans les universités à vocations professionnelles reste faible; il est passé de 3000 en 1999/2000 à 5561 en 2004/2005. Cette faible proportion est liée au fait que les formations professionnelles ne sont pas aussi prisées que les formations traditionnelles dans la société palestinienne. En l’an 2000, un certain nombre de réformes ont été introduites dans les programmes scolaires palestiniens: la Palestine est devenue le premier pays arabe à enseigner la langue anglaise dès la première année de l’école primaire (‘1st Grade’); les sciences technologiques sont devenues obligatoires à partir de la dernière année de l’école primaire (‘5th Grade’) et jusqu’à la fin de la scolarité (‘12th Grade’); l’économie domestique, l’environnement et la santé ont été introduites comme matières facultatives en école secondaire (‘Grades 7-10’); une troisième langue étrangère facultative a aussi été introduite; enfin, l’économie et la gestion sont apparues en tant que matières dans les programmes des deux dernières années de l’école secondaire, aussi bien pour les filiales scientifiques que pour les filiales littéraires (‘11th –12th Grade’).
En dépit des efforts louables du Ministère de l’Education et de l’Enseignement Supérieur, (MOEHE – Ministry of Education and Higher Education) pour améliorer la qualité et l’étendue des services éducatifs en Palestine, le système éducatif palestinien conserve une approche basée sur la mémorisation, et qui met l’accent sur la connaissance descriptive et la théorie abstraite plutôt que sur l’apprentissage cognitif et l’analyse critique.
Les TIC ont récemment été introduites dans les programmes scolaires, et actuellement, environ 50% des écoles primaires et secondaires ont des salles d’ordinateurs, et 70% ont une connexion Internet. Récemment, Paltel (la Compagnie de Télécommunications Palestinienne) a signé un contrat avec MOEHE dont le but est de connecter 150 écoles par an jusqu’en 2015. De plus, 54% des écoles ont des bibliothèques, et 50% ont des laboratoires scientifiques. Bien que le taux d’illettrisme dans le Territoire palestinien ait progressivement baissé, il reste plus élevé chez les femmes que chez les hommes. Cependant, le taux d’illettrisme chez les individus âgés de 15 ans ou plus est passée de 15.7% en 1995 à 6.5% en 2005. Les dépenses budgétaires dans le domaine de l’éducation ont constamment augmenté ces cinq dernières années, et les fonds privés représentaient environ la moitié du total des dépenses. Le total des dépenses est passé de 7.5% du PNB en 2000 à 11.5% en 2003.
Le nombre de formations professionnelles dispensées sur le lieu du travail sont limitées. Très peu de compagnies offrent ces formations à leurs employés; elles sont encore considérées comme superflues et couteuses.
Innovation
Le domaine de la recherche et du développement (R&D) en Palestine est peu développé et souffre de plusieurs lacunes. Les recherches sont peu nombreuses, de mauvaise qualité, et beaucoup d’entre elles n’ont pas d’objectif spécifique. Cependant, des efforts ont été produits pour améliorer le secteur de la recherche dans le Territoire palestinien, et une stratégie nationale pour la science et la technologie a été rédigée. Elle n’a cependant pas encore été mise en pratique.
Les activités de recherche dans le Territoire palestinien se caractérisent par une prédominance du rôle des ONG par rapport à celui des universités. En effet, la majorité des projets de recherche s’inscrivent dans le domaine des sciences sociales et du développement, et seulement 5% de tous les projets de recherche effectués jusqu’en 2002 peuvent être qualifiés de scientifiques. Les ONG sont responsables de la plus grande partie des projets de recherche, qui traitent généralement de questions relatives à la démocratie, aux droits de l’homme, au développement et aux problèmes sexo-spécifiques. Une autre partie de la recherche palestinienne est produite par le gouvernement et ses ministères; ces projets de recherche sont souvent de moindre qualité, et traitent communément d’un secteur particulier ou bien de questions auxquelles un certain ministère porte un intérêt immédiat. Les universités locales mènent aussi des projets de recherche, mais ceux-ci sont peu nombreux en raison des limitations budgétaires du milieu académique. Selon les dernières estimations, seulement 0.75 publications seraient produites par chaque université chaque année.
Le domaine de la recherche en Palestine fait face a de nombreux obstacles: la “fuite des cerveaux”, le manque de chercheurs qualifiés dans certains domaines spécialisés, la précarité de l’emploi dans ce secteur, le manque de coopération et de coordination entre les différent centres de recherche, une insuffisance de fonds alloués à la recherche, et le peu d’attention accordé à la question des droits de propriété intellectuelle.
Infrastructure des TIC
L’infrastructure des TIC dans le Territoire palestinien s’est considérablement améliorée, particulièrement après l’avènement de l’Autorité palestinienne. Paltel a été établi en 1997 afin de développer les lignes fixes, et en 1999, Jawwal a commencé à fournir des services de téléphonie mobile. Après l’arrivée de Paltel, le nombre de lignes fixes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est passé de 80,000 en 1996 à 341,330 en 2006, avec un taux de pénétration de 9%. En 2006, 545 localités au sein du Territoire palestinien étaient couvertes par les réseaux de téléphonie fixe, ce qui représentait 98% de la population totale. De plus, le nombre d’abonnés au réseau Jawwal a dépassé 820,000 la même année. En avril 2005, Wataniya International est devenu le deuxième fournisseur de téléphones portables en Palestine.
Selon les statistiques de PCBS, 32.8% des foyers palestiniens disposent d’un ordinateur, et 15.9% ont accès à Internet. De plus, 51% de la population âgée de 10 ans ou plus utilise régulièrement un ordinateur, et 18.4% utilisent Internet. De plus en plus de foyers (15.3%) utilisent une connexion ADSL mais la majorité (68.5%) utilisent encore une connexion bas débit. En juin 2007, le nombre d’abonnés ADSL a dépassé 40,000, avec un taux de pénétration de 12.6%. De plus, la Palestine compte maintenant plus de 300 cybercafés. Les palestiniens ont même introduit une nouveauté dans le commerce du cybercafé: les cafés exclusivement réservés aux femmes.
Le prix des services de télécommunication en Palestine reste relativement élevé par rapport aux pays voisins. Les mêmes services sont fournis en Israël pour un tiers du prix palestinien. Le nombre total de compagnies informatiques dans le Territoire palestinien est estimé à 150. Le secteur employait entre 4,000 et 5,000 professionnels en 2005.
Le nombre de centres culturels en Palestine est relativement bas: 174 centres culturels, 5 musées, 14 théâtres, 31 bibliothèques publiques. Cependant la Palestine possède une forte concentration de chaînes de radio et de télévision pour une population si restreinte, avec 23 stations radio et 24 chaînes de télévision.
Environnement économique et légal
L’environnement économique palestinien a grand besoin d’être développé et amélioré, mais reste considérablement étouffé par l’occupation militaire du Territoire et l’instabilité politique et économique de la région. En conséquence, les planifications économiques et leur mise en pratique sont quasiment stériles. En revanche, le système bancaire palestinien est stable et relativement bien développé, puisqu’il a réussi à survivre plusieurs périodes de crise. Il y a actuellement 22 banques dans le Territoire avec un total de 153 branches situées dans les villes principales. La totalité de leur actif atteignait 5,573.5 millions de dollars à la fin de l’année 2006; la somme des facilités de crédit atteignait 1903.3 millions; les investissements étrangers s’élevaient à 2,424 millions; et la totalité des dépôts s’élevait à 4662.7 millions la même année. Le système bancaire palestinien ne possède aucune infrastructure pour faciliter les transferts d’argent interbancaires, ou sauvegarder les informations sur les profils crédit. Les banques sont réglementées et contrôlées par l’Autorité Monétaire Palestinienne, qui remplit les fonctions classiques d’une Banque Centrale à l’exception du pouvoir de battre la monnaie.
La bourse palestinienne (PSE – Palestine Securities Exchange) a été établie en 1995 afin de rapatrier les capitaux de la Diaspora palestinienne. A ce jour, 37 compagnies sont cotées en bourse, représentant un vaste réseau d’activités économiques variées. Huit compagnies de courtage, dont les bureaux se trouvent dans les grandes villes palestiniennes, ont été accréditées par la Bourse palestinienne. PSE utilise les techniques les plus performantes pour gérer et exécuter ses transactions financières. L’Autorité des marchés financiers (Palestine Capital Market Authority) à son tour réglemente les opérations boursières. En général, PSE est caractérisée par un manque de liquidité, des transactions boursières peu fréquentes, des investisseurs peu informés, et une volatilité assez haute.
La signature du Protocole de Paris en 1994 a défini les procédures et les règlements qui gouvernent les relations économiques entre la Palestine et Israël, et entre la Palestine et le reste du monde. L’Autorité palestinienne a adopté les principes du libre-échange comme fondement de sa politique économique, dans l’Article 21 de sa Loi fondamentale (Basic Law). Afin de renforcer ses liens économiques et promouvoir ses échanges commerciaux avec la communauté internationale, l’Autorité palestinienne a mené des négociations avec un certain nombre de pays dont les Etats-Unis, le Canada, des pays et institutions de l’Union Européenne, l’Egypte, l’Arabie Saoudite, et la Jordanie. Malheureusement, la population n’a pas pu bénéficier de ces accords commerciaux en raison des restrictions sur le mouvement des biens et des personnes imposées par Israël. Selon la Banque Mondiale, les importations de biens et de services ont représenté environ 70% du PNB palestinien ces six dernières années, alors que les exportations de biens et de services ont représenté entre 15% et 20% du PNB pendant la même période.
Le régime juridique palestinien est composé de multiples systèmes légaux qui ont influencé la structure politique et juridique de la Palestine. Parmi eux, le droit commun anglais, les lois du règne ottoman, et les systèmes juridiques Jordanien et Egyptien. Les tribunaux palestiniens se divisent en plusieurs catégories: les tribunaux réguliers, les tribunaux religieux, les tribunaux spécialisés. Il y a aussi la Cour Suprême de Justice, et la Cour d’appel située à Ramallah, le tribunal régulier le plus important, dont les décisions entraînent un engagement juridique irrévocable auprès des tribunaux subalternes. Dans la Bande de Gaza, la Cour Suprême est la cour la plus importante. Le Conseil Législatif Palestinien (PLC – Palestinian Legislative Council), qui comprend 132 membres élus, est le premier organe élu dans l’histoire de la Palestine; en novembre 2005, il avait déjà passé 85 lois.
L’Autorité palestinienne a rédigé un certain nombre de plans de développement et d’investissement, y compris le Plan de Développement Palestinien (Palestinian Development Plan), une stratégie de développement économique à moyen-terme basée sur l’investissement.
Le problème de la corruption en Palestine est le même que dans d’autres pays en voie de développement. Selon l’indice de perception de la corruption développé par l’organisation Transparency International, la Palestine se classait au 107ème rang sur un total de 159 pays en 2005. Le problème de la corruption est considéré comme le problème le plus sérieux du secteur public. C’est pourquoi l’Autorité palestinienne a adopté un certain nombre de mesures et mis en place des mécanismes visant à combattre ce fléau: adoption de la Loi sur l’enrichissement illicite (Law of Illicit Enrichment) de 2005, création d’une Commission d’audit (Supreme Audit Commission), et permission donnée à certaines organisations de la société civile, telles que la Coalition pour la transparence et l’intégrité (AMAN – Coalition for Accountability and Integrity) de surveiller les niveaux de corruption.
Cette étude propose un certain nombre de recommandations pour chaque pilier de l’économie du savoir en Palestine, et met l’accent sur plusieurs impératifs, notamment: la promotion du rôle des technologies de l’information et de la communication dans le pays; l’amélioration de l’environnement des affaires afin d’encourager l’esprit d’entreprise; la réforme du système éducatif pour promouvoir un apprentissage basé sur l’analyse critique de la connaissance; la mise en place d’un cadre approprié qui favorise la recherche et le développement; l’amélioration de la coordination entre différents centres de recherche; la régulation du marché des télécommunications; et la valorisation de la concurrence de marché.
Piliers de l’économie du savoir en Jordanie
La Jordanie semble bien plus avancée que la Palestine dans sa transition vers une économie basée sur le savoir, grâce à sa stabilité politique ainsi que ses systèmes juridiques et institutionnels mieux appropriés. Une analyse des développements récents au sein des quatre piliers de l’économie du savoir en Jordanie est disponible ci-dessous.
Le capital humain
Les indices du capital humain en Jordanie sont assez semblables à ceux de la Palestine, à l’exception du fait que l’enseignement supérieur est plus avancé en Jordanie. La majorité des salariés jordaniens (46%) ont arrêté leurs études avant l’école secondaire; 14% sont allés à l’école secondaire; 17% ont obtenu un premier diplôme d’études supérieures (bachelor degree); et 12% ont obtenu un diplôme intermédiaire. Les filières littéraires et scientifiques traditionnelles attirent beaucoup plus d’étudiants que les formations professionnelles techniques. La Jordanie a le taux d’alphabétisation le plus élevé dans la région; en effet, le taux d’alphabétisation parmi les 15-24 ans excède légèrement 99%. Le budget alloué au financement des établissements publics représentait 4.1% du PNB en 1999, et 4.4% en 2002. Il est à noter que le budget alloué au financement des établissements éducatifs en pourcentage du PNB en Jordanie dépasse celui des pays de l’OCDE.
L’enseignement supérieur en Jordanie a récemment connu une expansion majeure. En 1990, il n’y avait que quatre universités publiques et 34,984 étudiants; en 2006, le nombre d’universités s’élevait à 24 et la population étudiante à 192,042. De plus, le choix de diplômes académiques s’est considérablement élargi. La majeure partie des inscriptions sont enregistrées dans la filière littéraire, viennent ensuite les sciences physiques et l’ingénierie, et en troisième place les mathématiques et l’informatique. De nombreux programmes spécialisés de troisième cycle se sont aussi développés ces dernières années dans les universités jordaniennes.
Innovation
Le domaine de la recherche et du développement est assez semblable à celui que l’on trouve en Palestine. La Jordanie consacre seulement 0.4% de son PNB à la R&D, et les universités contribuent environ un tiers du total des dépenses pour la recherche scientifique. Les contributions du secteur privé atteignent juste 4% du total alloué à la R&D. Ce manque d’investissement a plusieurs répercussions défavorables, dont l’insuffisance des innovations technologiques ainsi que de leur utilisation et commercialisation, et la distribution inefficace des ressources R&D. Les activités de recherche menées par les instituts académiques ont pour objectif principal de promouvoir les travaux des universités en question, et par conséquent, l’accent est mis sur la quantité plutôt que la qualité.
Infrastructure des TIC
Le marché des télécommunications en Jordanie est l’un des marchés les plus ouverts et les plus compétitifs de la région. Il y a actuellement quatre compagnies de téléphonie mobile dans le pays– Fastlink, Mobilecom, Xpress Telecom and Umniah – et deux compagnies de lignes fixes– Jordan Telecom et Batelco of Jordan. Le nombre d’abonnés aux lignes fixes atteignait 670,000 à la fin de l’année 2005, avec un taux de pénétration de 12.2%. Au même moment, il y avait 3.13 millions d’utilisateurs de téléphones portables, avec un taux de pénétration de 57%. Les connexions Internet sont actuellement offertes par plusieurs fournisseurs d’accès Internet concurrents, notamment en ce qui concerne les services Internet à haut débit. Les prix des services ADSL actuels sont aussi plus élevés que ceux que l’on trouve en Europe et en Israël.
Le pourcentage d’utilisateurs d’ordinateurs est passé de 29.5% en 2003 à 35% en 2004, et le pourcentage d’utilisateurs Internet est lui passé de 15.6% en 2002 à 17.5% en 2004. Les recettes TIC brutes atteignaient 440 millions de dollars en 2004, alors qu’elles ne représentaient que 170 millions de dollars en 2001; le nombre d’étudiants en informatique s’élevait à 8,000 en université et 5,300 à l’école secondaire. C’est aussi en Jordanie que l’on trouve la plus grande proportion de diplômes universitaires dans le domaine technologique pour la région entière. En effet, le pays arrive en 14ème position selon un classement réalisé par le Rapport international de la concurrence (Global Competitiveness Report), sur le nombre d’ingénieurs et de scientifiques dans 110 pays du monde.
Environnement économique et légal
L’environnement économique et juridique de la Jordanie est plus favorable que celui de la Palestine. Le système bancaire jordanien est un des plus sophistiqués de la région. A ce jour, on compte 13 banques commerciales, deux banques islamiques et huit banques étrangères dans le pays. Le système entier est contrôlé par la Banque Centrale de Jordanie, et a bénéficié d’améliorations récentes majeures dans tous les domaines, y compris dans celui de la banque électronique (services bancaires offerts sur Internet). En effet, la majorité des banques commerciales offrent maintenant des services électroniques aux particuliers aussi bien qu’aux entreprises.
La Bourse d’Amman (ASE – Amman Stock Exchange) a été établie en 1999 en tant qu’institution privée à but non lucratif, disposant d’une autonomie administrative et financière totale. La Bourse bénéficie d’une infrastructure financière sophistiquée et d’un pouvoir de réglementation, en dépit d’une activité de marché modérée. Le nombre de compagnies cotées en bourse a augmente de 161 en 2001 à 227 en 2006, et la capitalisation boursière a augmente de 4, 476.7 millions de dollars à 21,078,2 millions de dollars durant la même période.
La première Constitution de Jordanie a été adoptée en 1948, et un système juridique national fut ensuite développé afin de remplacer le système ottoman devenu vétuste. Le nouveau système jordanien conserve une influence ottomane en ce qu’il maintient la jurisprudence commune des tribunaux religieux sur les questions concernant le statut individuel, et pour différentes communautés. Le système des tribunaux laïques est inspiré du modèle français.
La Jordanie a aussi adopté une série de lois dont le but est de favoriser et d’encourager le développement économique du pays. Ainsi une série de lois relatives aux TIC ont récemment été adoptées ayant pour objet de déréglementer le marché des télécommunications et d’établir un secteur informatique conséquent. Parmi ces lois: la Loi nationale sur le droit de propriété intellectuelle, la Loi sur le statut privé, et celle sur la liberté d’expression.
En conclusion, l’étude propose une série de recommandations spécifiques concernant la Jordanie, dont voici les plus importantes: le développement de liens entre le capital humain, l’infrastructure de l’information, les établissements éducatifs et les centres de recherche; la création d’un système éducatif basé sur la demande et qui répond aux attentes des individus ; la promotion au sein de la société de l’esprit d’innovation et d’entreprise ; et la mobilisation des ressources financières nécessaires au développement des secteurs de la haute technologie, des TIC, ainsi que d’autres champs relatifs à l’économie du savoir.